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L'article provient de TVA Sports
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Premier touché d'Antony Auclair: «c’est un moment important»

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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2021-10-11T16:38:52Z
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Antony Auclair aura dû patienter jusqu’à son 45e match et sa cinquième saison, mais sa persévérance a rapporté lorsqu’il a inscrit dimanche son premier touché en carrière. C’est un exploit qu’aucun Québécois n’avait vécu dans la NFL depuis le 21 octobre 2001.

C’est face aux Patriots que l’ailier rapproché des Texans a capté une passe de 11 verges de Davis Mills, dans la zone des buts. Le porteur de ballon Tshimanga Biakabutuka avait été le dernier joueur du Québec à inscrire un touché, il y a 20 ans.  

«C’est le genre d’affaire que je ne réalise pas, mais il faut prendre le temps de le réaliser. C’est un moment important, ce n’est pas banal. Quand ça fait 20 ans, c’est que c’est rare pas à peu près!», a confié Auclair, lors d’un entretien avec le Journal.

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Seule ombre au tableau, ce moment exaltant est survenu au premier quart d’une défaite crève-cœur de 25-22, après avoir laissé filer une avance de 22-9.

«C’est dommage parce qu’on leur a donné un peu. C’est ça la NFL. Une couple d’erreurs ici et là puis tu perds.

«Il reste que ce touché, c’est quelque chose qui manquait à ma carrière. J’en suis à ma cinquième année, j’ai un Super Bowl, j’ai beaucoup de matchs à mon actif et ce qui me manquait, c’était un touché. C’est quelque chose de plus d’accompli et je suis vraiment content, je ne peux pas le nier», a mentionné le Beauceron.

Pas prévu  

Le premier surpris sur le jeu a été Auclair lui-même. À la porte des buts, les Texans s’attendaient à une couverture homme à homme des Patriots.

L’ancien du Rouge et Or devait initialement freiner un demi défensif adverse dans son élan afin de libérer de l’espace pour Pharaoh Brown, qui devait être la première cible du jeune quart-arrière Mills. Un bon vieux pick play, en langage de football!

«Je me suis retrouvé avec personne à bloquer parce que le couvreur de Pharaoh était déjà à l’extérieur. Normalement, je devais faire un tracé en coin (corner route), mais le 23 (Kyle Dugger) qui devait me couvrir a plutôt joué la course. J’ai couru et j’espérais que Davis ait vu la même chose que moi. Je me suis juste retourné plutôt que de compléter mon tracé et le ballon était là», a décrit Auclair.

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«Davis a fait un très bon travail pour me repérer parce que j’étais probablement sa troisième lecture sur le jeu. Si on pratiquait cinq fois ce jeu-là dans un entraînement, je n’avais jamais le ballon. Tout ce qui m’est passé par la tête, c’est : OK, il faut que Davis me lance le ballon et il faut que ça colle! C’était un attrapé difficile, mais j’allais capter ce ballon-là, c’était sûr!»

Travail récompensé  

Pour un joueur de l’ombre comme Auclair, qui gagne avant tout son pain grâce à ses talents de bloqueur, ce touché représente une belle récompense après des années d’abnégation.

«Je n’ai jamais été le gars qui va se plaindre de ne pas avoir le ballon parce que tu deviens un cancer dans une équipe, mais aussi un cancer pour toi-même parce que tu tombes dans le négatif. Si tu priorises de faire ta job sur n’importe quel jeu, un moment donné les jeux vont venir à toi. Cette mentalité a fini par payer», a-t-il philosophé.

Auclair a célébré ce moment comme il se doit, en rabattant le ballon au sol dans une imitation parfaite de son ex-coéquipier, le célèbre Rob Gronkowski.

«J’espère que Gronk est fier de ma célébration. J’ai pu le pratiquer un peu l’année passée! J’ai des chums de Tampa qui m’ont parlé et je vais texter Gronk bientôt.»

Une montagne russe d’émotions  

Il y a quelques semaines à peine, les Texans libéraient Antony Auclair, avant de le réembaucher au sein de leur équipe de réserve. L’ailier rapproché n’a pas mis de temps à leur forcer la main pour le ramener sur l’alignement régulier.

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«Je suis passé à travers toute une montagne russe d’émotions. J’ai connu un très bon camp d’entraînement et de bons matchs présaison.

«La réalité c’est qu’avec mes quatre années d’expérience dans la ligue, je ne passais pas par le ballotage. Je tombais tout de suite agent libre. Ils ont pris la chance que je ne serais pas signé ailleurs et c’est ce qui est arrivé. Les choses ont bien tourné», a-t-il raconté.

Toujours sur le qui-vive depuis son arrivée à Houston après ses quatre premières années à Tampa, Auclair a su impressionner l’état-major.

«Depuis que je suis arrivé ici, l’état d’esprit c’est tout le temps qu’il faut que je fasse mes preuves. Des fois c’est frustrant, mais en même temps, je performe bien dans ce contexte-là en étant tout le temps aux aguets», a-t-il rappelé.

Rien de garanti  

L’athlète de 28 ans croit qu’il est facile d’oublier à quel point il est non seulement dur de percer dans la NFL, mais encore plus d’y rester.

«Je pense qu’à travers mes quatre premières années, les gens ont pris les choses pour acquis. Pourtant, c’est tellement dur la NFL! Pour un gars comme moi, chaque année est de plus en plus difficile et il faut que je devienne meilleur parce qu’il y a un bassin de jeunes joueurs qui grossit tout le temps. Juste de faire l’équipe, c’est un accomplissement.»

Sur le plan collectif, les Texans connaissent des ennuis avec une seule victoire et quatre défaites, mais Auclair continue de croire en des jours meilleurs.

«Je le sais qu’on n’a pas une mauvaise équipe. J’ai fait partie de bonnes et de mauvaises équipes dans ma carrière et je suis convaincu qu’on a un bon noyau de vétérans. Plus de la moitié des gars sont de nouveaux joueurs qui n’étaient pas là l’an dernier. Il faut trouver une façon de développer une cohésion. Cette semaine, on a fait un pas en avant, mais ça reste un processus qui est long.»

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