NFL: c’est Noël pour les Lions!
Stéphane Cadorette
Les Lions ne pouvaient demander mieux comme cadeau de Noël avant le temps qu’une première victoire. Avec tout le cœur qu’ils ont mis à l’ouvrage cette saison, ils méritent pleinement ce bref moment de réjouissances.
En triomphant des Vikings au compte de 29 à 27 sur le dernier jeu du match, une passe de Jared Goff à Amon-Ra St. Brown pour le touché victorieux, les Lions ont enfin redécouvert l’euphorie d’une victoire.
- À lire aussi: Les Chiefs de retour au sommet
- À lire aussi: NFL : un bond de 26 millions $ pour le plafond salarial
La dernière fois, c’était il y a un an, presque jour pour jour, le 6 décembre. Les Lions n’avaient d’ailleurs pas gagné depuis le 15 novembre 2020 devant leurs partisans, à Detroit.
Depuis, cette franchise a dû traverser un énième changement de régime. Elle a aussi dû accepter que son quart-arrière depuis 2009, Matthew Stafford, en ait assez de la morosité ambiante, au point d’exiger une transaction. Elle a évidemment dû, encore une fois, apprendre à vivre avec les incessantes railleries à son sujet.
Cet automne, les Lions n’ont jamais trouvé le moyen d’en gagner une avant cette victoire attendue face aux Vikings.
Ce n’était pas faute d’avoir essayé.
Contre les Packers, ils menaient à la mi-temps avant de perdre 35 à 17. Face aux Ravens, c’est un placement record de 66 verges qui a eu raison d’eux. Ils menaient 17 à 16 face aux Vikings en octobre avec 37 secondes à jouer quand une poussée de dernière minute les a coulés.
Après trois quarts, ils avaient les devants face aux Rams avant de céder. Les Bears les ont aussi vaincus sur un placement en toute fin de match.
Pas comme les Lions de 2008
Non, les Lions ne gagnaient pas cette saison. Oui, ils trouvaient toujours des façons inimaginables de s’incliner. Sauf que même s’ils ont perdu bien des matchs, ils n’ont que très rarement perdu la face.
Six de leurs revers sont survenus par une possession. Les résultats n’étaient manifestement pas à la hauteur de l’effort investi, mais il n’y a jamais eu de doute sur le processus. Cette équipe se démène semaine après semaine et il est évident qu’elle n’a rien à voir avec la cuvée 2008 tristement mémorable des Lions.
Dans cette fameuse saison d’aucune victoire et 16 défaites, les Lions se couvraient de ridicule à chaque match. À 11 reprises, ils avaient concédé plus de 30 points. Huit de leurs défaites avaient été encaissées par au moins 13 points.
Les Browns de 2017 les ont ensuite suivis dans l’infamie avec une saison de 0-16 à leur tour. Encore là, huit défaites par au moins 14 points avaient meublé leur parcours.
Ce n’est pas demain la veille que les Lions deviendront des prétendants. Toutefois, ils n’abandonnent jamais, refusent de s’apitoyer sur leur sort et se battent chaque semaine comme s’ils disputaient des duels critiques. C’est tout à leur honneur.
La fin de Zimmer ?
Chez les Vikings, cette défaite signe fort probablement la fin de l’ère Mike Zimmer. Il est légitime de se demander si l’entraîneur-chef passera la semaine. Est-ce qu’un nouveau régime voudra faire table rase ? Il est loin d’être exclu que le visage de l’équipe change profondément dans les prochains mois.
Depuis le début de la saison, les Lions n’avaient pas inscrit au moins 20 points dans un match depuis la semaine 1. Le fait qu’ils en aient marqué 29 face à la défensive de Mike Zimmer, qui est reconnu comme un gourou à ce chapitre, démontre à quel point le message ne passe plus chez les Mauves.
GAGNANTS
Tom Brady
Le quart-arrière des Buccaneers a amassé 368 verges en plus de quatre passes de touché. C’est la sixième fois cette saison qu’il a lancé au moins quatre passes de touché. Absurde !
Justin Herbert
Le quart-arrière des Chargers a connu l’un de ses matchs typiques avec 317 verges et trois passes de touché. C’était son 11e match en carrière avec trois passes de touché. Après deux saisons, seul Dan Marino avait fait mieux avec 13.
Jonathan Taylor
Le porteur des Colts a été égal à lui-même avec 143 verges au sol et deux touchés. Il aura donc massacré les Texans cette saison avec 298 verges et quatre touchés en deux duels.
George Kittle
Rare qu’on nomme un joueur d’une équipe perdante parmi les gagnants de la semaine, mais Kittle a été monstrueux face aux Seahawks avec neuf réceptions, 181 verges et deux touchés. L’ailier rapproché aurait vraiment mérité mieux.
T.J. Watt
Des analyses sanguines risquent de révéler un jour ou l’autre que T.J. Watt est un mutant. Le secondeur extérieur des Steelers a été sublime face aux Ravens avec 3,5 sacs du quart. Il prend une sérieuse option sur le titre de joueur défensif de l’année.
PERDANTS
Les Bengals
Les Bengals n’ont pas été au sommet de leur forme à l’attaque avec quatre revirements. Ces revirements ont mené à 16 points des Chargers. Ja’Marr Chase a commis toute une bourde en échappant une bombe parfaite de Joe Burrow, qui a rebondi dans les mains de Derwin James.
Les Jaguars
Perdre, c’est une chose, mais perdre de manière aussi déprimante que les Jaguars le font chaque semaine, ça dépasse l’entendement. Ce serait une insulte au terme pathétique que de qualifier leur attaque de pathétique. Il n’y a pas de mot.
Andy Dalton
Le quart-arrière des Bears a lancé quatre interceptions. Deux sont davantage la faute de ses receveurs qui ont échappé le ballon, mais quand même, la supposée grande qualité de Dalton à ce stade-ci de sa carrière est de protéger le ballon. On repassera...
Gerald Everett
Everett, c’est l’inverse de George Kittle. Même si les Seahawks ont été victorieux, il a sa place bien chaude dans les perdants de la semaine. Il a échappé une passe à la porte des buts qui a mené à une interception, en plus de commettre un échappé à la porte des buts en fin de quatrième quart qui aurait pu coûter le match aux siens. Atroce !
Les Raiders
La défaite face à Washington relègue les Raiders au 11e rang dans la conférence américaine. Les séries ne sont pas inaccessibles, mais les espoirs s’amenuisent beaucoup.
5 jeux de la semaine
1. DUVERNAY-TARDIF BLESSÉ
Sur un jeu de passe des Jets au troisième quart face aux Eagles, le garde québécois Laurent Duvernay-Tardif a subi une blessure à la cheville et il a été contraint de quitter la rencontre. Dommage, car depuis qu’il a été nommé partant il y a deux semaines, il faisait du bon boulot et les Jets semblaient satisfaits de ses services. Souhaitons au « Doc » de revenir rapidement au jeu. Après la rencontre, l’entraîneur-chef Robert Saleh a mentionné qu’il aurait plus de détails aujourd’hui.
2. Ô CANADA !
L’un des jeux les plus déterminants du duel entre Bengals et Chargers a été l’œuvre de deux joueurs canadiens. Au troisième quart, les Bengals tiraient de l’arrière par seulement deux points et ils avaient le momentum de leur côté. Sur une course de Joe Mixon, Christian Covington, de Vancouver, lui a fait perdre le ballon. C’est le Torontois Tevaughn Campbell (photo) qui a recouvert l’échappé et qui a ramené le ballon sur 61 verges pour le touché. Les Chargers ont ainsi repris le contrôle du match. Belle connexion canadienne !
3. ENCORE BRADY ET GRONK
Dans la victoire des Buccaneers face aux Falcons, Tom Brady et Rob Gronkowski ont encore frappé fort avec deux touchés. Le deuxième touché de Gronkowski était le 89e du prolifique duo en saison régulière. Pourquoi en parler ? Parce que les deux éternels compères se retrouvent au deuxième rang dans l’histoire, avec Philip Rivers et Antonio Gates, qui avaient aussi connecté pour 89 touchés. Dans l’histoire, seuls Peyton Manning et Marvin Harrison les devancent avec 112 touchés en saison régulière.
4. TENTATIVE RATÉE
Quel match fantastique entre les Ravens et les Steelers ! Sur leur dernière séquence offensive, les Ravens ont inscrit le touché qui permettait aux deux équipes d’aller en prolongation. Sauf que l’entraîneur-chef John Harbaugh a décidé de tenter une conversion de deux points, afin d’y aller pour la victoire. Lamar Jackson n’est pas parvenu à rejoindre Mark Andrews (photo), sur un jeu qui semblait parfait, et les Ravens ont perdu. La décision de Harbaugh est dure à justifier, considérant qu’en prolongation, il aurait bénéficié d’un énorme avantage avec le botteur Justin Tucker.
5. BOURDE DE GAROPPOLO
Dans un match chaudement disputé entre les 49ers et les Seahawks, Jimmy Garoppolo a fait la différence, mais pas de la manière souhaitée. Tandis que l’égalité de 23 à 23 persistait au troisième quart, le pivot des 49ers a lancé une passe en milieu de terrain, qui a atterri dans les mains de Quandre Diggs, qui porte l’autre uniforme. Grâce à ce revirement, les Seahawks ont ensuite inscrit le touché qui s’est avéré victorieux.