«C’est le plus gros choc»
Jean-François Chaumont
Les Kings sortent d’un entraînement à El Segundo après un sixième revers d’affilée. En sept matchs, ils ont gagné une seule rencontre.
Il y a déjà une tempête avec les blessures à Drew Doughty et Sean Walker, mais elle ne se ressent absolument pas.
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Todd McLellan n’a pas à répondre à une multitude de questions sur l’affreux départ des Kings. Phillip Danault, non plus. Il y a cinq journalistes de Los Angeles, mais plus de représentants de Montréal dans ce petit vestiaire sombre et exigu du centre d’entraînement à la veille de cette rencontre contre le Canadien.
«Le plus gros choc, c’est qu’après chaque entraînement ou chaque match, il n’y a pas d’entrevue ou presque, a dit Danault avec le sourire. C’est le plus gros choc. Ce n’est pas que c’était tannant à Montréal, mais c’est différent ici.»
Ici, c’est maintenant Los Angeles. C’est aussi une maison à Manhattan Beach. C’est la plage, les palmiers et le soleil. C’est une vie d’hockeyeur en Californie. Sur le plan hockey, les Kings n’ont toutefois rien d’une religion. Au dernier match contre les Jets de Winnipeg, il n’y avait pas plus que 8000 partisans dans les gradins du Staples Center.
«C’est un gros changement. Si on gagne plus de matchs, les partisans reviendront, a prédit le numéro 24. C’est ce type de marché.»
Un tremplin
Le 28 juillet dernier, soit trois semaines après la défaite du CH en finale de la Coupe Stanley contre le Lightning, Danault a choisi d’ouvrir un nouveau chapitre de sa carrière en paraphant un contrat de six ans et 33 millions (5,5 millions en moyenne) avec les Kings.
À Montréal pour un peu plus de cinq saisons, le joueur originaire de Victoriaville s’est établi comme l’un des centres les plus complets de la LNH, obtenant des votes pour le trophée Frank-Selke lors des trois dernières années. Quand on lui demande de faire un bilan de son passage à Montréal, le Québécois dresse un portrait très positif.
«Montréal m’a amené que du positif, de la force mentale et j’ai travaillé sur des choses, a-t-il répliqué. Montréal, c’était comme un tremplin pour moi, on dirait. J’ai gagné énormément d’expérience dans tous les aspects de ma vie, que ce soit en dehors ou sur la glace. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’on m’a offert à Montréal. J’ai aussi aimé la chance qu’on m’a donnée avec le Canadien.»
Danault savait toutefois que son histoire tirait à sa fin l’an dernier avec le Tricolore.
«Ça faisait un petit bout que je savais que c’était pour être fini. Un moment donné, tu es capable de lire entre les lignes. Mais je tenais vraiment à honorer ma dernière saison. Et je l’ai fait. C’était difficile de me dire que c’était fini. Mais en même temps, Montréal, c’est tellement intense. C’est un gros marché et il y a beaucoup de pression. J’adore la pression, mais c’est aussi correct d’aller voir ailleurs. J’ai une petite vie à l’extérieur, je vais au restaurant, j’aime la température. C’est un autre univers. Malgré cela, j’ai adoré mon parcours à Montréal de A à Z.»
Le cœur de Gallagher, le talent de Kopitar
À Los Angeles, il y a toujours du trafic. C’est immanquable. On assistait au même phénomène au centre d’entraînement des Kings. Il y avait trois équipes de la LNH dans le même édifice. Les Kings patinaient à 11h, le CH à midi et les Sabres à 13h. Les Sabres joueront au Staples Center, dimanche.
Pendant l’entraînement des Kings, les Brendan Gallagher, Josh Anderson, Brett Kulak, Cole Caufield, Tyler Toffoli, Nick Suzuki et plusieurs autres joueurs regardaient Danault et ses nouveaux coéquipiers.
«Je m’ennuie de son sourire contagieux, a dit Gallagher au sujet de Danault. C’est un gars agréable à côtoyer. Il rit tout le temps. Il a ce petit côté unique à sa personnalité. On s’en ennuie. Et, évidemment, c’était un gros morceau de notre équipe. Il était une grosse partie de ce qu’on a réalisé à Montréal ces dernières années. On comptait sur lui beaucoup. C’est un bon joueur de hockey. Chaque fois que tu perds un bon joueur, tu vas t’en ennuyer.»
«Je m’ennuie de son immense travail sur la glace, a répliqué Danault de son ancien partenaire de trio. Il a un gros cœur, il partait à la guerre pour les coéquipiers. Je m’ennuie aussi de ses moqueries. C’est un être humain que j’aimais beaucoup.»
Avec les Kings, Danault a maintenant la chance de côtoyer Anze Kopitar, le gagnant du Frank-Selke en 2016 et 2018.
«Kopi (Kopitar) est tout un modèle, un centre incroyable, a mentionné le Québécois. Il se donne à tous les entraînements, tous les matchs. Il est calme, il est beau à voir jouer. Il est un bon mentor pour moi. Il me permettra de grandir encore plus. On est bon dans les mises en jeu, on peut s’aider.»
Et sur une note plus personnelle, Danault a confirmé que sa conjointe Marie-Pier est enceinte d’un deuxième enfant. Le couple aurait même conçu le bébé le soir du 24 juin, date de l’élimination des Golden Knights et de sa superbe passe à Artturi Lehkonen sur le but gagnant.