«C’est le "fun" d'être comparé à Gallagher, mais...»
TVA Sports
Rafaël Harvey-Pinard sait pertinemment qu’une carrière de hockeyeur peut s’arrêter à tout moment.
Pour se préparer à cette éventualité, le jeune homme de 23 ans étudie actuellement à l’université tout en vivant son rêve de jouer au niveau professionnel.
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«Tu ne peux pas savoir à l’avance combien de temps tu vas jouer au hockey. Il peut arriver n’importe quoi, ta carrière peut se terminer n’importe quand par une blessure. Ce sont des choses qui peuvent arriver. Je me suis toujours dit que c’était important d’avoir un très bon plan B», a-t-il expliqué dans le dernier balado «Femme d’Hockey» de la saison, enregistré tout juste avec un examen d’ailleurs. C’est assez rare d’entendre ça! À écouter ici :
Son plan B : décrocher un diplôme en administration. Et pourquoi pas aussi en physiothérapie?
«L’école a toujours été importante pour moi et ma famille. Mes parents m’ont dit de toujours donner mon 100%, que ce soit à l’école ou au hockey. Ça continue encore aujourd’hui.
«Je voudrais être physiothérapeute après ma carrière, a-t-il révélé. L’administration et les finances, ça m’intéresse aussi, alors je continue là-dedans et j’apprends de nouvelles choses dans le domaine.»
Un choix évident
Ce choix paraît évident lorsqu’on sait que du sang entrepreneurial coule dans ses veines. Le père d’Harvey-Pinard possède en effet une pizzeria à Arvida, où Rafaël a passé son enfance.
Étonnamment, il ne se dit pas friand de pizza, à l’exception de celle de son père. «C’est la seule que j’aime vraiment», confie celui qui raffole davantage de la poutine. Fromage râpée ou non? On ne connaît pas la réponse!
Harvey-Pinard concède cependant qu’il est parfois difficile de concilier carrière et études.
«Ça prend de la ténacité, de l’acharnement et de la discipline. Honnêtement, ce n’est pas toujours facile d’étudier en même temps que le hockey. Après le podcast, j’ai justement un examen. Ma préparation a été interrompue par mon rappel avec les Canadiens. C’était inattendu, même si je savais que ça pouvait arriver à n’importe quel moment.»
On le répète, il est conscient des tournants qui peuvent l’attendre.
Un rêve devenu réalité
Si Harvey-Pinard ne ménage pas ses efforts dans ses études, c’est également le cas sur la glace.
Sa discipline de fer et sa force de caractère lui ont permis de réaliser son rêve. La route pour s’y rendre a peut-être été plus ardue que prévu, mais c’est la destination qui compte.
«Ce n’est pas tout le monde qui se développe de la même manière. Chacun suit son propre chemin. Tu dois y aller à ton rythme et ne pas te mettre trop de pression.»
Il a dû patienter à sa troisième année d’admissibilité au repêchage de la LNH avant de trouver finalement preneur. À sa grande surprise et comble de bonheur, ce sont les Canadiens qui l’ont sélectionné, au septième tour (201e au total) en 2019. Ça aurait été aussi son choix.
«Quand j’étais jeune, j’ai regardé avec mon père tous les matchs des Canadiens sans exception. Mon rêve était de porter l’uniforme des Canadiens un jour. Je ne m’attendais pas à être repêché à ma troisième année d’admissibilité. C’était vraiment une belle surprise. J’étais dans mon salon quand j’ai appris ça. J’aurais choisi les Canadiens, ça c’est sûr.»
Depuis qu’il est dans le giron du Tricolore, Harvey-Pinard est souvent comparé à Brendan Gallagher. Le Québécois voit lui aussi des ressemblances, mais il souhaite s’en détacher.
«Gallagher, c’est un joueur important pour l’organisation des Canadiens. C’est un exemple. Chaque soir, il donne son 150% et veut faire une différence. C’est le "fun" d’être comparé à lui, mais je ne suis pas Gallagher, je suis Harvey-Pinard, insiste-t-il. On est deux joueurs différents, mais qui se ressemblent sur certains points. Je veux faire mon propre chemin.»
La cerise sur le sundae
Sans sa persévérance caractéristique, Harvey-Pinard aurait très bien pu simplement perdre espoir. Mais c’est mal le connaître.
«Ça aurait été facile de dire que je ne serais jamais repêché, mais au lieu de ça, je me suis retroussé les manches et j’ai travaillé deux fois plus fort pour montrer que je méritais d’être repêché et de jouer au niveau supérieur. Tout s’est bien terminé finalement.
«C’était la cerise sur le sundae, après une saison vraiment spéciale avec les Huskies, au cours de laquelle on a gagné la coupe des Présidents et la coupe Memorial. C’est dur à battre. C’est un moment dont je vais me rappeler pour le reste de mes jours.»
D’ailleurs, ce moment sera immortalisé à jamais sur sa peau bientôt.
«Je veux me faire tatouer ce moment-là sur mon bras. C’est dans mes projets. C’est tellement important pour moi. On avait une équipe particulière.»
«J’en veux toujours plus»
Sa saison 2021-2022 n’a pas été si mal non plus. Harvey-Pinard a été le joueur le plus productif du Rocket avec 56 points, dont 21 buts, en 69 rencontres, en plus de marquer son premier but dans la LNH à son tout premier match, le 28 décembre, contre le Lightning à Tampa Bay.
Malgré tout, l’attaquant de 5 pieds 9 pouces et 182 livres n’est pas pleinement satisfait.
«Je suis content, c’est une belle année pour moi en général. Mais je ne suis pas totalement satisfait, j’en veux toujours plus. J’ai eu un début de saison plus lent.»
Ses performances ont aidé le Rocket à se qualifier pour la première fois pour les séries éliminatoires de la Ligue américaine. Le club-école du CH a même obtenu un laissez-passer au premier tour. Il amorcera son parcours contre le Crunch de Syracuse ce vendredi.
Harvey-Pinard espère que le Rocket se rende «le plus loin possible». Pour ce qui est de sa carrière, c’est le plus longtemps possible... avant de passer au plan B.