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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Ma recette du bonheur

Une partie de ma collection de livres sur le cinéma.
Une partie de ma collection de livres sur le cinéma. Photo Richard Martineau
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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

19 avril
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Ma recette pour être heureux est simple.

Simple et efficace à 100%.

Trouvez-vous une passion.

C’est tout.

Une passion qui va occuper votre esprit et vous permettre d’échapper à l’époque quand vous le désirez.

Ça peut être le tricot, les trains électriques ou la cuisine.

Un de mes beaux-frères s’est récemment découvert une passion pour la généalogie. Il passe des heures à chercher ses ancêtres.

Il fait des recherches sur internet, passe des journées entières aux Archives nationales, fouille les registres d’état civil, écume les archives des notaires, les vieux contrats de mariage, les fiches de baptême, les annuaires municipaux...

C’est son trip.

Son affaire à lui.

Son man cave mental.

Il a un peu de temps libre? Il saute dans son auto et va fouiller dans des boîtes de vieux papiers jaunis.

Ça le remplit de joie.

Et quand il trouve le nom de l’arrière-grand-oncle d’un de ses petits cousins de la fesse gauche, il capote.

Il exulte.

Comme un chercheur d’or qui vient de trouver une pépite dans son tamis.

La beauté de l’inutile

Pour d’autres, ce sont les statistiques de sport.

Je ne connais rien au sport, mais j’ai toujours été fasciné par ces maniaques de chiffres qui discutent pendant des heures de statistiques sportives.

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Le joueur gaucher de 6 pi 3 po qui a frappé le plus de doubles dans les séries. Le défenseur blond de 252 livres qui a accumulé le plus de minutes de punition en saison régulière.

C’est complètement inutile, mais c’est beau.

«Moi, j’aime les choses inutiles / Les bonheurs tranquilles / Qui ne coûtent rien», chantait Sylvain Lelièvre.

«Tous ces petits riens / Qui nous rendent la vie moins futile / Qui nous font du bien...»

Les collectionneurs sont mes préférés.

Il n’y a rien au monde de plus extraordinaire qu’un collectionneur.

Des gens qui peuvent passer des heures à observer un timbre avec une loupe. Ou qui classent des vieilles bouteilles de bière par pays ou par année.

C’est génial, non?

Tu les regardes, et tu les trouves complètement dingues.

Passer autant de temps à faire des choses complètement inutiles!

Mais c’est ça qui est beau.

Pour eux, classer de vieilles bouteilles de bière est la chose la plus importante au monde.

Quand ils font ça, il n’y a rien d’autre qui existe.

Le monde a soudainement un sens. Un ordre.

On m’a déjà dit que le comédien et metteur en scène Paul Buissonneau collectionnait les aspirateurs.

Je ne sais pas si c’est vrai, mais quand je pense à ça, ça me remplit de joie.

Je l’imagine discuter avec d’autres collectionneurs des avantages et désavantages de l’Electrolux 1963.

C’est magnifique, non?

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Il y a peut-être une Association de collectionneurs de Dyson, modèles 1991.

Dans la pièce Le dîner de cons, on se moque d’un bonhomme qui fait des maquettes de monuments historiques avec des allumettes.

Eh bien, ce bonhomme est mon héros. Ce sont les autres qui le regardent de haut qui sont cons.

Les p’tites cuillères

Pour l’émission Les francs-tireurs, je suis allé tourner un reportage sur un salon de collectionneurs à Trois-Rivières. Il y avait un bonhomme qui collectionnait des petites cuillères.

Il en possédait des milliers.

Il m’a parlé pendant une demi-heure de ses petites cuillères.

Ça me passait 50 000 pieds au-dessus de la tête, mais c’était génial.

Moi, c’est le cinéma. Je suis tombé là-dedans à l’âge de 7 ans, grâce à mon père.

Je veux oublier la guerre, le harcèlement, les wokes, les p’tits lapins et le monde au grand complet?

Je regarde Satantango, un vieux film hongrois en noir et blanc de sept heures qui se déroule sur une ferme abandonnée.

Sous la pluie.

Sophie me trouve complètement siphonné, mais ça me calme.

Elle, c’est Leonard Cohen.

Leonard, Leonard, Leonard.

Une chance qu’il est mort, car je trouverais ça suspect.

Voilà ce que je vous souhaite.

Trouvez-vous une passion. Laissez-vous consumer par elle.

Elle va devenir un refuge, une cathédrale où vous pourrez vous cacher du monde.

Et y tricoter un gilet de bonheur.

Retour vers le passé

Le 8 avril, Donald Trump, accompagné d’un groupe de mineurs coiffés de casques de chantier, a annoncé qu’il allait signer un décret visant à soutenir l’extraction du charbon.

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Après le retour des usines, le retour des mines de charbon. «Avancez par en arrière!», comme dirait un chauffeur d’autobus.

«Nous remettons en marche une industrie abandonnée», de clamer fièrement le président.

De dire Thomas Friedman, chroniqueur au New York Times: «Trump relance l’industrie du charbon et sabre dans les énergies vertes. Or, l’industrie du charbon emploie 40 000 personnes, alors que l’industrie éolienne en emploie 130 000 et l’industrie solaire, 280 000.»

Make America small again!

Voter derrière les barreaux

La sénatrice Bernadette Clément croit que les prisonniers devraient avoir accès à internet pour pouvoir s’informer sur les programmes des différents partis et, ainsi, être mieux informés lorsqu’ils votent.

Elle rédige d’ailleurs un rapport qui fera des recommandations dans ce sens.

Oui, je suis sûr que, si les détenus avaient accès à internet, la première chose qu’ils feraient est de comparer le programme économique du NPD à celui du Parti vert du Canada!

Il me semble que, si tu commets un crime, tu te mets au ban de la société, non? Tu dis que tu te fous des autres? De la loi? Pourquoi tu aurais le droit de voter, alors?

Les priorités de la CAQ

Le déficit du Québec atteint 10,4 milliards de dollars. Notre situation économique est telle que des projets de réfection et d’agrandissement d’écoles et d’hôpitaux sont sur la glace.

Or, qu’a fait la CAQ cette semaine? Elle a octroyé un contrat de 46 millions de dollars pour le troisième lien! Tout ça pour courtiser les électeurs de Lévis!

«L’électoralisme rend les électeurs cyniques», écrit le journaliste Alexandre Duval dans son essai Obsession: élections.

En effet.

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