«C’est déplorable, renversant et irréel»
Stéphane Cadorette
Comme à peu près tout le monde, l’ex-joueur du Wild du Minnesota Stéphane Veilleux s’est dit totalement bouleversé par la brutalité policière qui a coûté la vie à George Floyd la semaine dernière. Toutefois, les manifestations pacifistes qui ont vite pris la forme d’émeutes laissent un goût amer au Beauceron qui a fait de cet État américain sa terre d’adoption.
Ancien choix de troisième ronde du Wild en 2001, Veilleux a grandi avec l’organisation jusqu’en 2009, avant de s’exiler pendant trois saisons et de revenir y boucler sa carrière dans la LNH de 2011 à 2015.
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C’est à St. Paul, à une quinzaine de minutes de Minneapolis, où les événements tragiques sont survenus, que Veilleux a élu domicile.
«C’est vraiment triste de voir une telle violence policière. Ça a été vraiment loin. C’est du racisme, carrément. C’est déplorable, renversant et irréel ce que George Floyd et toute la communauté noire ont vécu», a d’abord mentionné celui qui donne désormais des cours privés dans une école de hockey.
Pas la bonne solution
Si son dégoût est évident, il n’en demeure pas moins que Veilleux, comme résident de l’endroit, n’a clairement pas apprécié la réponse des manifestants dans les jours qui ont suivi.
Les incendies, le grabuge et les commerces pillés ne font pas partie de la solution, selon lui.
«J’ai des amis près de chez moi et des parents dont les enfants sont dans mes cours, qui ont subi des bris. Ils ont été affectés par ça.»
«Un couple de gens âgés que je connais bien et qui sont propriétaires d’un petit restaurant travaille de manière acharnée depuis des années dans ce projet de vie et tout à coup, sans raison, ils se font attaquer. Ils n’ont fait de mal à personne, n’ont rien demandé, mais ils subissent les conséquences de ces gestes. Le gagne-pain des gens qui se fait détruire, ça aussi, c’est triste», s’est désolé Veilleux.
Pour celui qui a disputé 506 matchs dans la LNH, dont 428 au Minnesota, il importe de s’y prendre autrement pour se faire entendre, même s’il concède que le sujet est délicat.
«Pour être honnête, on n’a peut-être pas toutes les données pour comprendre ce qui se passe. C’est juste que de mon point de vue, la casse n’arrangera pas les choses. Il doit toujours exister une autre façon de se faire entendre que la violence. Mais en même temps, on voit bien que parmi les manifestants, c’est loin d’être seulement ceux qui défendent la cause qui causent des dégâts», dit-il.
Comme au Québec
Veilleux a été pris de court quand les événements ont éclaté près de chez lui. La ville de Minneapolis n’est pas reconnue comme un foyer de racisme ni de violence.
«Le Minnesota dans son ensemble, c’est très semblable au Québec. Chaque fois que des amis ou ma famille sont venus me voir ici, les gens me disent à quel point le monde ici est accueillant et chaleureux. Je suis surpris que les événements aient dérapé comme on peut le voir souvent dans les plus grandes villes américaines», conclut l’ancien ailier originaire de Beauceville.