«C’est comme les requins qui sentent le sang: ils savent qu’ils sont capables d’aller en chercher plus»
TVA Nouvelles
Bien que le gouvernement a déposé 1,2 milliard de plus à la table de négociation avec le front commun ce mercredi, soit une offre bonifiée de près de 2%, les jouteurs s’entendent pour dire qu’il faudra poursuivre la discussion pour trouver une entente.
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«On passe de 10,3% [...] à 12,7%», précise Yasmine Abdelfadel.
La chroniqueuse mentionne que la présidente de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard, lui disait aujourd’hui en entrevue à QUB radio que «si le gouvernement arrive avec un 13%, ça veut dire qu’on nous niaise encore», paraphrase-t-elle.
La jouteuse reconnait cependant que c’est «un début» et que cette offre est «une bonne bonification de la part du gouvernement».
Pareillement à sa collègue, l’ancienne députée péquiste Elsie Lefebvre se réjouit de cette avancée.
«Ça fait un moment qu’on attendait une offre supérieure au niveau salarial du gouvernement, on voit que le gouvernement veut régler», remarque l'ex-politicienne.
«Je pense qu’il va y avoir tout de même une autre [session] de "ping-pong"» entre le gouvernement et les syndicats, ajoute-t-elle.
Luc Lavoie est quant à lui plus catégorique.
«On est loin encore de s’entendre», lance d’emblée l’analyste politique en rebondissant sur les informations amenées par Mme Abdelfadel.
«Il faut toujours se rappeler qu’il y a une très grande différence entre des négociations dans le secteur privé et dans le secteur public», explique-t-il.
Alors que les ententes dans les entreprises privées se signent souvent lorsque l’employeur ne peut plus se permettre de perdre de profit ou de la clientèle, selon M. Lavoie, dans le milieu public, les dommages sont plutôt politiques, d’après lui.
«Au lieu d’être: "est-ce qu’économiquement il peut prendre le coup?", c’est: "est-ce que [ce gouvernement] est politiquement capable de tenir la situation comme elle est là?"»
En s’appuyant sur les résultats des derniers sondages Léger qui montrent que la cote d’amour envers le premier ministre François Legault ne cesse de descendre, le jouteur affirme que «c’est clair que politiquement [le gouvernement] n’est pas capable de tenir et le syndicat le sent».
«C’est comme les requins qui sentent le sang: ils savent qu’ils sont capables d’aller en chercher plus», termine-t-il.
***Voyez l'extrait de l'émission La Joute dans la vidéo ci-dessus***