Ces trois pays vont offrir une 4e dose de vaccin à leur population
Jean-Michel Clermont-Goulet
Alors qu’une majorité de Québécois attendent toujours pour recevoir leur troisième dose, l’Allemagne, l’Israël et le Brésil se préparent déjà à administrer une quatrième dose de vaccin contre la COVID-19 à leurs citoyens. Voici un aperçu des campagnes de vaccination dans ces trois pays.
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La vaccination en Israël
En décembre 2020, Israël a été l’un des premiers pays à vacciner en masse ses quelque neuf millions d’habitants, notamment grâce à un accord avec Pfizer. Le géant pharmaceutique a donné à l’État hébreu un accès rapide à des millions de doses payantes, en échange de données biomédicales sur les effets du vaccin.
BREAKING: Israel will become the first country in the world to administer the 4th COVID-19 vaccine. The first group eligible will be people age 60+ & medical personnel.
— Israel Pandemic Info Center (@PandemicInfoIL) December 21, 2021
Depuis, Israël a toujours été en avance sur le reste du monde en ce qui concerne la vaccination. La Santé publique israélienne avait même décidé de réduire l’intervalle entre les doses, de sorte que la moitié de la population avait déjà reçu ses deux doses de vaccin à la mi-mars.
Troisième et quatrième doses
Face à une recrudescence du nombre d'infections au variant Delta, le gouvernement israélien avait décidé, fin juillet, de donner une dose de rappel à sa population.
Puis, face à la menace que représente le variant Omicron, le premier ministre Naftali Bennett a annoncé mardi que tous les Israéliens de plus de 60 ans et le personnel de la santé auraient droit à une quatrième dose. «J’ai donné l’ordre de se préparer immédiatement pour le quatrième vaccin, a écrit M. Bennett sur Twitter. Le monde suivra nos pas.»
Il faut dire qu'en Israël, comme partout dans le monde, l'on peine à contenir la propagation du variant Omicron. Le pays a même décrété des interdictions de voyager.
En chiffres — en date du 22 décembre 2021
- Population: 9,2 millions
- Nombre d’infectés depuis le début de la pandémie: 1,3 million
- Nombre de morts depuis le début de la pandémie: 8235
- Au moins une dose administrée: 6,4 millions (69,5%)
- Deux doses administrées: 5,8 millions (63%)
- Trois doses administrées (Booster shot): 4,1 millions (44,5%)
– Source : Ministère de la Santé d’Israël
La vaccination en Allemagne
Depuis le début de l’automne, l’Allemagne est durement touchée par une énième vague de COVID-19. Chaque jour, le pays rapporte des dizaines de milliers de cas journaliers, notamment en raison du variant Delta et, plus récemment, du variant Omicron.
Ce mercredi, le ministre allemand de la Santé, Karl Lauterbach, a confirmé qu'une quatrième dose de vaccin serait nécessaire. Il a affirmé que cette quatrième dose serait la «pierre angulaire [de] la lutte contre le variant Omicron».
Selon Lothar Wieler, président de l’Institut Robert Koch (RKI) pour les maladies infectieuses, ce variant, découvert il y a à peine quelques semaines, sera responsable de la plupart des infections en Allemagne d’ici trois semaines.
À titre comparatif, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a confirmé que le variant Omicron représentait déjà 80% des cas rapportés dans la province.
Pour pouvoir administrer les quatrièmes doses, l’Allemagne a commandé quatre millions de doses du nouveau vaccin Novavax, homologué d’urgence par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), et 11 millions de doses du nouveau vaccin Valneva, qui est toujours en attente d’homologation des autorités européennes. Les doses de Novavax arriveront début janvier.
En chiffres — en date du 22 décembre 2021
- Population: 83,2 millions
- Nombre d’infectés depuis le début de la pandémie: 6,9 millions
- Nombre de morts depuis le début de la pandémie: 109 324
- Au moins une dose administrée: 61,2 millions (73,6%)
- Deux doses administrées: 58,7 millions (70,5%)
- Trois doses administrées (booster shot): 28,1 millions (33,8%)
– Sources: Ministère de la Santé d’Allemagne, Institut Robert Koch
La vaccination au Brésil
La campagne d'immunisation du Brésil a débuté tardivement et de façon chaotique, en janvier dernier. Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro est ouvertement contre les vaccins et a déjà contracté la COVID-19.
En revanche, le taux de vaccination actuel de ce pays d’Amérique latine qui cumule des centaines de milliers de morts depuis le début de la pandémie compte parmi les meilleurs au monde.
Bien qu'un faible pourcentage de Brésiliens aient reçu une dose de rappel, le ministère de la Santé a annoncé cette semaine qu’il offrirait une quatrième dose aux personnes de plus de 18 ans présentant un déficit immunitaire, et ce, quatre mois après l'administration de la troisième.
En chiffres — en date du 21 décembre 2021
- Population: 213 millions
- Nombre d’infectés depuis le début de la pandémie: 103,8 millions
- Nombre de morts depuis le début de la pandémie: plus de 617 000
- Au moins une dose administrée: 165,4 millions (77,6%)
- Deux doses administrées: 141,7 millions (66,5%)
- Trois doses administrées (booster shot): 23,3 millions (11%)
– Source: Our World in Data
Et les pays pauvres, eux?
Au début du mois, l’OMS demandait aux pays riches de ne pas se ruer sur les vaccins au détriment des pays pauvres, soulignant alors que la nécessité d’une troisième dose, face au variant Omicron, n’était pas prouvée scientifiquement.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a estimé que les pays qui administrent des doses de rappel à des adultes ou des enfants en parfaite santé feraient mieux d’essayer de partager ces doses ou de convaincre les personnes non vaccinées de sauter le pas.
En date du 21 décembre, 13% de la population du continent africain avait reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19. De ce nombre, seuls 8,6% étaient adéquatement vaccinés, selon le site Our World in Data de l’Université d’Oxford.
En octobre dernier, avant l'apparition du variant Omicron, Benoit Barbeau, virologue et professeur au Département des sciences biologiques de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), prévenait d'ailleurs qu’un taux de vaccination aussi faible était une bien mauvaise nouvelle. Le fait est que le virus pourrait circuler davantage dans ces pays et que de nouvelles mutations plus résistantes au vaccin pourraient y apparaître.
− Avec l’AFP et The Telegraph