Ces 2 décrets signés par Trump pourraient nuire au Québec (et à toute la planète)


Gabriel Ouimet
Donald Trump a repoussé la mise en place des tarifs de 25% promis sur les exportations canadiennes. Dans les heures suivant son assermentation, le nouveau président américain a toutefois signé des dizaines de décrets dont certains pourraient avoir de graves conséquences sur le Québec et le reste du monde.
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Retrait de l’accord de Paris
«Je me retire immédiatement de l’accord de Paris sur le climat, qui est injuste et unilatéral», a déclaré Donald Trump lors d'un rassemblement au Capital One Arena, à Washington.
Le président a également réitéré son intention de revoir les réglementations pour augmenter le nombre de nouveaux forages pétroliers et gaziers aux États-Unis.

De possibles impacts sur les politiques canadiennes
Une révision des politiques énergétiques des États-Unis, qui est le deuxième pollueur mondial derrière la Chine, pourrait freiner les ambitions climatiques canadiennes.
«Il existe déjà un mouvement de remise en question de certaines politiques visant à réduire les émissions polluantes, notamment de la taxe carbone, chez plusieurs politiciens fédéraux. Je crois que ce ne serait pas le cas si la tendance [aux États-Unis] favorisait les énergies renouvelables», souligne le professeur agréé au Département d’économie de l’université Laval, Arthur Silve.
Les industries canadiennes potentiellement défavorisées
Le retrait des États-Unis de l’accord de Paris pourrait aussi favoriser les compagnies américaines au détriment de leurs compétiteurs canadiens, estime M. Silve.
«Il y a plusieurs entreprises énergétiques établies au Canada qui seront particulièrement réticentes au maintien des régulations qui limiterait leur compétitivité», indique-t-il.
Plus de phénomènes météo extrêmes ici
En se retirant de l’accord de Paris et favorisant le forage au sud de la frontière, Donald Trump nuira également aux efforts internationaux visant à limiter le réchauffement climatique.
Au Québec, l'augmentation des températures entraîne une hausse des précipitations annuelles et accentue l'intensité et la fréquence de certains événements extrêmes comme les vagues de chaleur et les fortes pluies.
Comme les régions polaires se réchauffent plus rapidement que les régions tropicales, des scientifiques croient que les futures tempêtes pourraient traverser le Québec de plus en plus lentement. Elles laisseraient alors dans leur sillage des quantités de pluie encore plus importantes que les centaines de millimètres reçues à Montréal (et ailleurs) à cause de Debby, en août dernier.
Cet été, les précipitations ont provoqué de nombreuses inondations, tandis que les forts vents ont mis à mal le réseau électrique. Jusqu’à 555 000 clients d’Hydro-Québec étaient privés d’électricité au plus fort de la crise.
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Le retrait de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
«L’OMS nous a arnaqués. Tout le monde arnaque les États-Unis et cela n'arrivera plus», a déclaré Donald Trump.
Accusant l’OMS d'avoir mal géré la pandémie, l’épidémie de grippe aviaire et d'autres crises sanitaires internationales, le républicain a assuré que son pays cesserait de financier l’agence internationale.
Des épidémies (et pandémies) difficiles à prévoir
La fin de l'adhésion des États-Unis à l’OMS réduirait le financement de l'agence de 22%, ce qui compromettrait gravement sa capacité à mener à bien sa mission de santé publique.
«Ça aura des conséquences sur le Canada et sur les autres pays du monde parce que ça diminue notre capacité à gérer les pandémies, de gérer les problèmes de santé qui concerne tout le monde», s’inquiète la professeure adjointe à l'École de développement international et mondialisation de l'Université d'Ottawa, Maïka Sondarjee.
Avec ses 194 États membres, l'OMS joue un rôle essentiel en matière de sécurité sanitaire mondiale, de surveillance des maladies et des épidémies et de coopération entre les pays.
Des programmes de vaccinations et d’achat de médicaments essentiels
Depuis sa création, l'OMS a géré plusieurs programmes qui ont permis de sauver des dizaines de millions de vies.
L'un des premiers grands projets de l'OMS a été une campagne mondiale de vaccination qui a abouti à l'éradication de la variole en 1980.
Depuis 1977, l’OMS tient également une liste de médicaments essentiels qui guide les politiques d’achat de nombreux pays. Grâce à ce travail, les médicaments essentiels sont censés être disponibles dans tous les systèmes de santé, à tout moment, en quantité suffisante et sous les formes appropriées.
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