Céline Bonnier explique la genèse derrière la série Sorcières
Daniel Daignault
Céline Bonnier ressent une grande fierté de voir la nouvelle série Sorcières en ondes depuis le début de septembre, à TVA. Un projet dont elle est à la base avec deux amies. Rencontre avec l’interprète de Joanne, la journaliste au passé familial trouble de retour à Sainte-Piété.
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«Sorcières, c’est notre idée. Marie-Joanne Boucher, Noémie O’Farrell et moi, on est des amies et on se connaît depuis un moment. Tout a débuté comme ça, lors d’une rencontre. C’est Marie-Joanne qui a dit: “On fait-tu quelque chose à trois, les trois filles?” Tout de suite, on s’est réunies et on a commencé à se lancer des idées.» Les trois actrices, qui incarnent les trois protagonistes, des demi-sœurs qui ne se sont pas vues depuis 30 ans, ont donc travaillé ensemble à compter de 2019. De fil en aiguille, leur projet s’est concrétisé lors de la première journée de tournage, au printemps dernier.
«On se disait qu’on voulait peut-être faire une série de 6, 8 ou 10 épisodes, mais quand on a embarqué avec la maison de production Amalga, on nous a dit: “Ce serait le bon temps pour un 26 épisodes.” On a accepté, et Germain Larochelle (l’un des auteurs de la série) s’est joint à nous. Il travaille super bien; tant mieux, parce que 26 épisodes, c’est quand même costaux», ajoute-t-elle.
Le féminin à l’honneur
Céline explique comment la genèse de Sorcières a pris forme. «C’est arrivé assez vite. Je ne sais pas si c’était parce qu’on était au chalet, mais l’aspect de la nature nous intéressait. L’instinct féminin aussi, parce que Marie-Joanne, Noémie et moi, on est de trois générations différentes. On s’est questionné et on s’est dit que nos personnages pourraient être des demi-sœurs. On a travaillé autour de ça, le féminin, la force de l’union, la famille cassée et dysfonctionnelle qui se retrouve. C’est infini comme thèmes et les possibilités sont nombreuses. On est donc parties là-dessus assez tôt dans le processus», explique Céline.
Un aspect particulier s’ajoute autour de cette fiction. «L’aspect “spirituo-magique” était aussi présent, des espèces de coïncidences qui arrivent, comme le vent qui ferme une porte pendant que tu es en train de dire quelque chose qui a un rapport avec la personne qui a passé la porte la dernière fois. On avait envie d’inclure des événements étranges de la vie dans l’histoire, de s’élever un peu et de faire en sorte que l’inconscient apparaisse parfois.»
Une équipe magique
Il s’agit d’une belle réalisation pour les trois amies comédiennes. Pour elles, c'est la première fois qu'en mettant leurs idées sur la table leur traveil donne naissance à une série télé qui captive le public. «C'est formidable, on est contentes. C'est sûr que Myriam Verreault (la réalisatrice) est la quatrième sorcière! On a eu beaucoup d'atomes crochus avec elle. C'est quelqu'un qui crée dans la vie, et qui a une rigueur et une concentration extraordinaires. Elle ne tient jamais rien pour acquis, elle dirige bien. Elle a mis sa couleur dans la série et elle correspond tellement à ce dont on rêvait visuellement. On s'est parlé toutes ensemble de nos influences, de ce qui nous intéressait dans les séries du genre. Vraiment, elle a été la quatrième sorcière, elle a de la drive et elle est brillante.»
Quant à son rôle de Joanne, l'actrice ajoute: «C'est un personnage qui est zéro dans la séduction. C'est le fun, c'est relaxant!», lance-t-elle en riant. Notons qu'on peut aussi la suivre à Radio-Canada dans Fragments, une fiction qui est d'ailleurs également basée sur le passé et les retrouvailles. En effet, elle y incarne Marlène Cormier, l'amour perdu de François (James Hyndman), avec qui les retrouvailles fortuites ne sont pas faciles pour elle.
Femme de théâtre
Les tournages de Sorcières reprennent ce mois-ci, et Céline jouera aussi au théâtre. «Je fais La traversée du siècle, sur l’œuvre de Michel Tremblay. On a fait deux spectacles tout récemment et on va continuer au printemps. Ce sont 10 heures de lecture sur scène, sans arrêt. C’est épuisant, mais c’était un cadeau extraordinaire à vivre. Michel Tremblay était aussi là, au Théâtre d’Aujourd’hui. C’est un show qui va se promener d’un théâtre à l’autre, mais on le fait seulement une fois par comédiennes. Pour elles, c’est la première fois qu’en théâtre. Il y en a sept ou huit qui accueilleront La traversée du siècle.» Ce spectacle sera présenté seulement dans des théâtres montréalais l’an prochain, et il n’est pas question, semble-t-il, qu’il soit présenté à Québec. Mis à part les tournages de Sorcières, Céline Bonnier n’en a pas d’autres en vue pour l’instant. «J’ai eu une bonne année avec Rome (un spectacle de sept heures et demie réunissant cinq pièces de Shakespeare, présenté au printemps à l’Usine C). Je dirais que j’ai quand même énormément travaillé. Ça me sied, et en plus, j’ai des rénos perso qui me demandent beaucoup de temps», conclut-elle en souriant.
Suivez-la dans Sorcières, le lundi à 20 h, à TVA, et dans Fragments, le mardi à 21 h, à Radio-Canada.