Québec ferme les bars durant la période des Fêtes: «Ce sera très difficile de passer au travers»
TVA Nouvelles
Plusieurs restaurateurs rongent déjà leur frein depuis une semaine: annulations par milliers et capacité réduite de moitié. Voilà qu'ils se résignent maintenant à une fermeture complète à quelques jours du congé des Fêtes.
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Non seulement cette industrie est touchée plus que toutes les autres, mais encore les travailleurs des bars perdent leur emploi sans préavis à cinq jours de Noël.
Pour Renaud Poulin, PDG de la Corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes du Québec, c’est le néant.
«Les gens sont très, très déçus», a-t-il affirmé sur les ondes de LCN. «Surtout nos employés qui perdent leur emploi à une semaine de Noël. Ce sera très difficile de passer au travers.»
L’annonce de lundi vient quelques heures après la publication du bilan quotidien de cas. La flambée a beau se poursuivre, Poulin assure que les proprios de bars s’en tenaient à une capacité de 50% et croyaient à cette mesure au moins pendant la période festive.
«On pensait qu’avec 50% de la salle, pas de danse et pas de karaoké, c’était correct. En plus, les gens qui viennent dans nos commerces sont vaccinés.
«Personne ne pensait qu’on serait fermé pour le temps des Fêtes.»
- Écoutez la réaction de Pierre Thibault, président de la Nouvelle Association des Bars du Québec:
Bouc émissaire
Les bars sont, depuis le début des mesures les plus strictes imposées aux Québécois, le bouc émissaire de la Santé publique. Surveiller la clientèle pour que soient appliquées en tout temps les mesures et la distanciation, n’est-ce pas devenu impossible?
«Ça dépend de l’âge. On met tous les bars ensemble, mais on parle de deux types d’établissements: les bars du nightlife, où les gens vont danser, et des bars traditionnels qui sont quasiment des restaurants et où les gens vont manger et regarder le hockey en buvant une bière ou deux. Eux, ce n’était pas un problème», a nuancé Poulin.
«C’est sûr qu’avec les jeunes, c’était difficile et c’était une surveillance constante. Ce n’est quand même pas de la majorité des commerces qu'on parle.»
Garden-party au Kampaï
L’annonce des mesures renforcées du ministre de la Santé, Christian Dubé, à l’égard des restaurateurs tombe un jour après que certains commerces, comme le Kampaï Garden, à Montréal, et le Dagobert, à Québec, ont incité leurs clients à se masser pour une «dernière danse» ou une «dernière chance» avant le resserrement initialement prévu lundi.
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Les bars qui s’efforçaient de respecter toutes les règles et qui s’y pliaient paient-ils le prix de la mauvaise gestion et de la mauvaise promotion des autres?
«Je pense que la majorité des gens pensent ça. Ce n’est pas ce qui se passe dans les bars qu’on a vus [dans l’ensemble des établissements]. Ce ne sont pas toutes des discothèques. La plupart sont des endroits tranquilles comme des bars de quartier ou des restos-bars.
«Ce n’est pas ce qu’on vivait dans nos commerces.»
Enfin, cette sensation de déjà-vu a de quoi faire angoisser les tenanciers de bars, qui ne savent pas quand ils pourront recommencer à travailler ni quand l’aide du Québec arrivera.
«On n’a aucune réponse. Quand ça ferme, on ne sait jamais quand on pourra rouvrir. L’an passé, on devait rester fermé 28 jours. On a fermé presque neuf mois.
«C’est un peu le virus qui décidera de tout dans les prochaines semaines.»