Au moins 100 arrestations, des camions remorqués: voici tout ce qui se passe à Ottawa
Agence QMI
Les policiers ont arrêté 100 personnes depuis le début de l'opération d'intervention vendredi, alors que 21 véhicules qui bloquaient la capitale fédérale ont été remorqués. Voici tout ce qu'il faut savoir sur l'opération.
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Opération en cours
Les policiers ont gagné quelques centaines de mètres depuis le début de l’opération vendredi matin, mais le rythme de progression a sensiblement diminué au courant de l’après-midi.
La tension a toutefois remonté peu après 17h, alors les policiers ont donné une poussée à l’aide de la cavalerie pour arracher quelques dizaines de mètres aux contestataires. Ceux-ci ont commencé à se servir du poivre de Cayenne pour disperser la foule.
« You must leave, you will be arrested » pic.twitter.com/ZrOYuekDh7
— Antoine Lacroix (@ALacroixJDM) February 18, 2022
En plein dedans @JdeMontreal @ottawaville #FreedomConvoy2022 pic.twitter.com/1tXFIFuRRv
— Roxane Trudel (@TrudelRoxane) February 18, 2022
Les manifestants tentent par tous les moyens d’empêcher les policiers d’avancer, leur suppliant parfois de joindre leurs rangs, d’autres fois leur criant à la tête qu’ils devraient «avoir honte» d’être du «mauvais côté de l’histoire». Certains forment des chaines humaines et chantent même le «Ô Canada».
Des manifestants plus téméraires s’en sont pris physiquement à des policiers et ont tenté de leur retirer leurs armes.
Ils n’hésitent pas à briser les vitres pour pouvoir déverrouiller les portières et déloger les occupants s’ils refusent d’obtempérer.
Des camions remorqués
Peu après 10 h, des camions ont commencé à être remorqués. La police d'Ottawa affirme en avoir bougé un total de 21.
Rappelons que la Loi sur les mesures d’urgence oblige les compagnies de remorquage à soutenir les opérations policières. Dans les derniers jours, des compagnies avaient refusé d’intervenir de crainte de représailles.
Des enfants entre les manifestants et les policiers
Des enfants entre les policiers et le site de manifestation, a indiqué le Service de police de la Ville d’Ottawa après que l’opération policière pour mettre fin à l’occupation ait commencé à se déployer dans la capitale fédérale vendredi.
«Les enfants seront amenées vers un lieu sûr», a précisé le corps policier sur Twitter.
Les manifestants ont placé des enfants entre les opérations de police et le site de la manifestation illégale.
— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 18, 2022
Les enfants seront amenés vers un lieu sûr.
La Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa (SAEO) a indiqué de son côté qu’aucune intervention n’avait eu lieu auprès des enfants liés à la manifestation en date de vendredi matin. «Aucun enfant ou jeune n’a été placé sous la garde de la Société», a-t-elle précisé par communiqué.
L’organisme a par ailleurs souligné qu’il continue de travailler en collaboration avec la police et a incité les parents «à prendre les dispositions de garde alternatives nécessaires s’ils deviennent incapables de s’occuper de leurs enfants».
Trois organiseurs arrêtés
Les autorités avaient déjà arrêté, la veille, deux figures importantes du mouvement contre les mesures sanitaires, à savoir Tamara Lich et Chris Barber.
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Mme Lich a été accusée d’incitation à commettre un méfait. De son côté, M. Barber est accusé d’incitation à commettre un méfait, d’incitation à désobéir à une ordonnance du tribunal et d’incitation à entraver le travail des policiers.
More arrests here in Ottawa. Two of the original organizers of the Freedom Convoy are now in jail. Tamara Lich and Chris Barber.
— Keith Wilson, Q.C. (@ikwilson) February 18, 2022
Tamara told she is not afraid.
Another dark day for Canada and our once-famed Charter of Rights and Freedoms. pic.twitter.com/2GXwWmleCE
Les deux organisateurs du mouvement devront comparaître aujourd'hui.
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La Chambre des communes ne siégera pas aujourd'hui
La Chambre des communes ne siégera pas aujourd'hui, en raison de l'opération policière en cours au centre-ville d'Ottawa.
Les députés devaient poursuivre le débat sur le recours à la Loi sur les mesures d'urgence à compter de 7h.
«Compte tenu [des] circonstances exceptionnelles, et à la suite de discussions avec tous les partis reconnus, la séance d’aujourd’hui est annulée», a écrit le président de la Chambre des communes, Anthony Rota, dans un courriel aux députés.
«La présence continue de véhicules et de manifestants associés au convoi, parallèlement aux opérations policières, aura un impact sur le centre-ville», a prévenu M. Rota.
La note envoyée aux parlementaires recommande à ceux qui ne sont pas dans les lieux de la Chambre des communes de rester à l’écart du centre-ville, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Le centre-ville d’Ottawa est bouclé par un énorme dispositif de sécurité. Une intervention policière pour démanteler le blocus semble imminente.
− Avec Antoine Lacroix, Roxanne Trudel, Anne-Sophie Poiré, Raphael Pirro, Guillaume St-Pierre et Anne Caroline Desplanques