«Ce n’est jamais vraiment derrière moi» - Letang

Jean-François Chaumont
Kristopher Letang a un cœur gros comme le PPG Paints Arena. Sidney Crosby et Jason Zucker le décrivent comme un coéquipier avec un cœur en or et une immense détermination. Mais ce même cœur lui a encore joué une bonne frousse le 28 novembre dernier avec le diagnostic d’un autre AVC.
À 35 ans, Letang en était déjà à un deuxième accident vasculaire cérébrale. S’il avait manqué un peu plus de deux mois en 2014, le défenseur a retrouvé sa place avec les Penguins moins de deux semaines après cet autre incident inquiétant, manquant seulement cinq rencontres.
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À l’époque, des tests des médecins avaient révélé qu’il avait un petit trou au niveau de son cœur. Encore une fois, le numéro 58 a passé une multitude d’examens avec des spécialistes cardiaques et il a obtenu l’assurance qu’il n’y avait pas de danger pour lui.
À quelques heures de la visite du Canadien à Pittsburgh, il s’est ouvert sur ce sujet.
«Ce n’est jamais vraiment derrière moi, a noté Letang. C’est arrivé plusieurs fois, on dirait. Mais on a vraiment un plan en ce moment qu’on exécutera. Avec ce plan, j’aurai moins de stress et d’arrière-pensées avec tout ça. Mais tout est stable et parfait. Il n’y a aucun problème au niveau de ma santé.»
Du courage
Sidney Crosby a fait son entrée dans le vestiaire des Penguins un peu après son vieux coéquipier. Les deux joueurs ont encore patiné de longues minutes pour un simple entraînement matinal. Mais on ne change pas une routine gagnante.
Avant même de retirer son équipement, Crosby a pris place devant son casier. Le capitaine a décrit Letang comme une inspiration.
«C’est difficile de décrire ce qu’il a traversé comme étapes cette année, a mentionné Crosby. Il est resté tellement fort. Comme ami et coéquipier, je voulais l’aider du mieux que je pouvais. Mais ultimement, ça revenait à Kris de composer avec ça. Il fait un travail incroyable. Je ne suis pas surpris, il a tellement de caractère. On peut dire que c’est une saison éprouvante pour lui, mais qu’il s’en sort d’une façon formidable.»
«Kris a traversé plusieurs épreuves cette année, a renchéri l’ailier Jason Zucker. Nous le regardons comme un modèle et une inspiration.»
Cette saison, Letang a également vécu le deuil de son père, Claude Fouquet, décédé le 31 décembre. À l’initiative de Crosby, tous les joueurs des Penguins avaient d’ailleurs assisté aux funérailles le 9 janvier. Les Penguins avaient changé leur itinéraire de voyage en partant de l’Arizona pour Montréal après une victoire de 4 à 1 contre les Coyotes à Tempe le 8 janvier.
Trois buts gagnants en prolongation
Malgré un cœur qui s’affole et le départ de son père, Letang n’a pas trop ralenti cette saison. Avant le passage du CH, il avait 31 points (9 buts, 22 passes) en 48 matchs et il était le joueur le plus utilisé par Mike Sullivan avec un temps de jeu moyen de 24 min 15 s, soit près de deux minutes de plus que Jeff Petry (22 min 45 s).
«Kris est un cheval pour nous, a lancé Zucker. Il reste un formidable défenseur et une force tranquille pour notre équipe. Il travaille tellement fort et il a une grande passion pour son sport. J’ai comme sentiment qu’il est un joueur irremplaçable dans ce vestiaire.»
Signe d’un joueur qui élève son jeu dans les grands moments, Letang a marqué trois de ses neuf buts en prolongation.
«Il y a plusieurs angles pour décrire ça, a répliqué le Québécois. Je joue avec Sid et Malkin, ça m’aide beaucoup. Mais quand je saute sur la glace en prolongation, je veux aussi faire la différence. Je veux être le gars qui fera gagner mon équipe. Il n’y a rien de plus agréable que de marquer en prolongation.»
Le même trio
Les Penguins battent au rythme de Crosby, Malkin et Letang depuis une éternité. Les trois joueurs partagent le même vestiaire depuis la saison 2007-2008. Ils ont gagné trois fois la Coupe Stanley ensemble (2009, 2016 et 2017). Encore cette année, ils ont le même objectif même si l’équipe n’est plus aussi puissante.
«Je pense que ça fait 15 ans que je dis ça, que je veux savourer mon temps avec Sid et Malkin. Chaque été avant la saison, je sais que j’aurai la chance de revenir dans l’équipe avec ces deux gars-là. Je sais que nous aurons encore une chance de gagner. Je ne me vois pas jouer avec d’autres joueurs. C’est toute ma carrière, alors je suis chanceux.»