Catherine St-Laurent s’est préparée d’une drôle de manière pour son rôle dans L’air d’aller
Nathalie Slight
Dès les premières scènes de L’air d’aller, Catherine St-Laurent réussit à nous faire oublier l’attachante Noélie St-Hilaire de District 31. À l’opposé de l’enquêtrice douée et efficace, elle incarne une jeune femme atteinte de fibrose kystique, imprévisible, drôle et spontanée, bien décidée à profiter à fond du peu de temps qu’il lui reste.
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Catherine, tu campes une jeune femme atteinte de fibrose kystique dans L’air d’aller. Comment t’es-tu préparée à ce rôle?
Pour camper nos personnages, on a été super bien accompagnés par les membres de la production. Il faut dire que le scénariste, Jean-Christophe Réhel, est lui-même atteint de cette maladie dégénérative incurable, qui attaque principalement les poumons. Même chose pour Audray Metcalfe, qui travaillait aussi sur la production.
Il existe différents stades à la fibrose kystique, mais ton personnage est plus atteint que ses amis!
Katherine a seulement 25 % d’air qui se rend jusqu’à ses poumons, elle doit se promener en permanence avec une bombonne d’oxygène. Si elle ne reçoit pas une greffe dans les prochains mois, elle est condamnée à mourir. Contrairement à mes trois collègues comédiens, j’avais à jouer le côté «à bout de souffle». Katherine — elle porte le même prénom que moi, mais l’écrit différemment — doit souvent respirer en plein milieu d’une phrase et s’étouffe à l’effort.
Vous avez, paraît-il, suivi une formation à ce sujet?
Oui, pour apprendre à maîtriser certains gestes liés à cette maladie. Les gens atteints de fibrose kystique doivent prendre des médicaments, faire de la physiothérapie et effectuer une séance d’inhalothérapie chaque jour. Pour que ces gestes aient l’air fluides, on a tous reçu le matériel nécessaire pour s’exercer à la maison. Je me suis d’ailleurs filmée en train de faire ces manipulations pour vérifier si j’avais l’aisance de quelqu’un qui faisait ça depuis des années.
Au-delà de sa maladie, ton personnage est super attachant!
C’est une fille qui a décidé de s’accrocher à la vie et de profiter de chaque nouvelle journée qui lui est donnée. Elle est drôle, spontanée, sans filtre, elle se fout de l’opinion des autres. Se présenter dans un vernissage vêtue d’un habit, avec une moustache dessinée dans le visage, pourquoi pas? Tout est possible avec cette fille-là, parce qu’elle n’a rien à perdre!
Est-ce que camper une fille à qui il reste peu de temps à vivre t’a fait réfléchir sur ce que tu ferais dans la même situation?
C’est difficile de se mettre dans la peau de quelqu’un qui souffre d’une maladie incurable, parce que son rapport au temps n’est pas le même que le nôtre. (Catherine réfléchit.) Je suis récemment allée en Espagne. Passer mes derniers jours à boire du vin à Majorque, je ne dirais pas non! Sinon, ce serait d’être avec mes proches. C’est d’ailleurs ce que désire mon personnage: passer du bon temps avec ses amis.
Lorsqu’on jette un coup d’œil à ton Instagram, l’amitié semble être au cœur de ta vie!
J’ai rencontré la plupart de mes amies via le travail, par exemple, Julianne Côté sur le film Tu dors Nicole et Juliette Gosselin sur Switch and bitch. Comme nous sommes des actrices du même âge, il nous est arrivé d’auditionner pour les mêmes rôles, d’être «en compétition», et je le dis ici avec de gros guillemets, parce qu’il n’y a aucune compétition entre nous. Autant nous pouvons être déçues de ne pas avoir un rôle, autant on est super contentes pour les autres. C’est précieux des amitiés comme celles-là!
Le public québécois s’était beaucoup attaché au personnage de Noélie dans District 31, mais dès le premier épisode de L’air d’aller, tu réussis à nous faire oublier notre enquêtrice préférée!
Je n’aurais pas pu espérer meilleur projet après District 31. C’est très différent comme expérience parce que Noélie était un personnage de fonction, une enquêtrice au service des différentes intrigues. Oui, elle avait une petite trame plus personnelle, mais on la voyait surtout évoluer dans le cadre de son travail! Avec Katherine dans L’air c’est sa personnalité, ses amitiés et sa joie de vivre malgré la maladie qui sont au cœur de la série!
ANECDOTE DE TOURNAGE
Dans L’air d’aller, pour la première fois de sa carrière, Catherine a eu à incarner un personnage qui meurt. «Ce n’est pas un punch que je vous révèle ici, on le sait dès le premier épisode. Pour les besoins du tournage, j’ai passé deux jours couchée dans un cercueil. Pendant que tout le monde s’affairait sur le plateau entre les prises, je n’avais pas de texte à réviser, pas d’action à préparer, alors je regardais mon cellulaire! (rires) Il fallait juste que je m’assure de faire la morte au “3, 2, 1, action!”»
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