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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Les ventes mondiales de Tesla en baisse de 13% au 1er trimestre

AFP
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2 avril à 9h30
2 avril à 16h27
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Les ventes mondiales du constructeur automobile Tesla, spécialiste des véhicules électriques, ont chuté plus abruptement qu'anticipé au premier trimestre, la marque pâtissant lourdement de l'étroite collaboration de son patron avec l'administration Trump. 

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Tesla est en effet pris à partie (vandalisme, appels au boycottage, manifestations) aux États-Unis et dans d'autres pays depuis qu'Elon Musk, s'est rapproché de Donald Trump, pour devenir un proche conseiller à la Maison-Blanche.

Elon «Musk doit arrêter cette tempête politique et trouver l'équilibre entre son rôle de patron de Tesla et DOGE», commission à l'efficacité gouvernementale chargée de réduire les dépenses fédérales, a lancé Dan Ives, analyste de Wedbush Securities, qualifiant les chiffres trimestriels du constructeur de «désastre total».

Ils illustrent les «dégâts que Musk cause à la marque», a-t-il relevé. «Le temps est venu pour Musk.... il se trouve à un carrefour»

«Plus il se politise avec DOGE, plus la marque souffre, cela ne fait aucun doute», a poursuivi l'analyste, parlant d'un «moment de vérité pour Musk».

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Au premier trimestre, Tesla a remis seulement 336.681 véhicules à leurs propriétaires dans le monde entier, soit une chute de 13% sur un an. Il s'agit du plus bas niveau depuis le deuxième trimestre 2022 (254 695 véhicules vendus).

Wedbush tablait sur 355 000 à 360 000, quand le marché prévoyait encore plus de 400 000 en début d'année. Deutsche Bank prévoyait 340 000 à 350 000 unités, après une révision à la baisse de sa prévision initiale de 378.000.

Ross Gerber, patron de la société d'investissements Gerber Kawasaki et détenteur de 250 000 actions Tesla, a répondu «absolument» au magazine Newsweek qui lui demandait récemment s'il était temps qu'Elon Musk quitte le conseil d'administration.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Marque «brisée»

«La marque est brisée et pourrait être irréparable. Le (conseil d'administration) est 100% responsable», a relevé l'actionnaire mercredi matin dans une série de messages sur le réseau X, qui appartient aussi à M. Musk.

Mais c'est plutôt loin de DOGE que sa route pourrait en réalité bifurquer.

Selon le site d'informations Politico, MM. Trump et l'entrepreneur «ont décidé (...) qu'il serait bientôt temps pour Elon Musk de se concentrer sur ses entreprises et de conserver un rôle de soutien».

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Le président avait indiqué lundi, dans le Bureau ovale, au sujet de son allié: «je pense qu'il est formidable, mais je pense également qu'il a une grosse entreprise à gérer et qu'à un certain moment, il va y retourner».

L'action de Tesla, qui avait chuté de plus de 6% après l'annonce de sa contreperformance trimestrielle, a immédiatement rebondi après l'article de Politico mercredi.

Vers 17 h 20 GMT, l'action Tesla bondissait de 5,36% à la Bourse de New York à 283 dollars, encore loin de son record à plus de 480 dollars en décembre.

Le groupe ne publie pas de répartition géographique, mais les données émanant d'autorités locales montrent un effondrement des ventes de Tesla depuis plusieurs mois dans de nombreux pays, en particulier en Europe de l'Ouest.

Pour le seul mois de mars, elles ont chuté de 36,8% en France et de 63,9% en Suède. Elles sont tombées de 56% au Danemark au premier trimestre.

En janvier-février, les immatriculations de Tesla ont presque été divisées par deux sur un an dans l'Union européenne (UE), d'après les chiffres des constructeurs.

Si le contexte politique affecte indéniablement ses ventes, ce n'est pas la seule raison à la désaffection des acheteurs.

Tesla peine également en Chine, un marché crucial pour la marque.

C'est aussi de Chine qu'est originaire BYD, son plus grand concurrent, qui a vendu 1,76 million de véhicules tout électrique en 2024 (+12% sur un an), non loin du 1,79 million de Tesla (-1%).

Autre point faible, sa gamme manque de fraîcheur avec le dernier véhicule grand public, le Model Y, sorti en 2020 et le véhicule à bas coût se fait attendre.

Les ventes du coûteux pick-up Cybertruck, commercialisé fin 2023, n'ont pas répondu aux attentes du marché avec seulement un peu plus de 46.000 exemplaires vendus à mi-mars.

Côté production, la comparaison sur un an n'est pas brillante non plus: seulement 362.615 véhicules sont sortis des usines Tesla entre janvier et mars, contre 433.371 au premier trimestre 2024.

Tesla justifie cette baisse par «la montée en puissance de la production de la nouvelle version de la Model 3» et par «des fermetures d'usines à cause des contournements maritimes causés par le conflit en mer Rouge et l'incendie volontaire à l'usine de Berlin» en mars 2024.

Les résultats financiers du premier trimestre doivent être publiés le 22 avril.

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