Carey Price rassurant


José Théodore
Enfin, on a vu Carey Price à l’œuvre pour une première fois cette saison, et je vous avoue que je l’ai trouvé solide pour un gars qui n’avait pas joué depuis le 7 juillet. Il avait l’air du vrai Carey Price et c’est rassurant.
Il n’a reçu que 19 tirs et il n’avait pas de chances sur les deux buts alloués. Il a fait son boulot et on sentait sa présence. C’est encourageant et s’il peut livrer deux ou trois bonnes performances d’ici la fin de la saison, ça va rassurer tout le monde à Montréal et peut-être que ça va intéresser quelques équipes en quête d’un gardien.
Malgré la défaite, on a vu à quel point Price est un homme respecté, car ses coéquipiers ont joué un match presque parfait devant lui, dominant les Islanders par 44-19 dans les tirs au but. C’est une indication de son leadership tranquille. Malheureusement, c’était la soirée du portier des Islanders de New York Ilya Sorokin, auteur d’un septième jeu blanc cette saison.
D’accord, Price n’a pas été bombardé, mais j’ai été surpris de voir à quel point il était juste sur le plan technique. On disait qu’il ne reviendrait pas au jeu tant qu’il ne serait pas à 100 % et il avait l’air d’un gars en pleine possession de ses moyens.
Maintenant, il reste juste à voir s’il récupère bien et peut enchaîner quelques matchs d’ici la fin du calendrier régulier. C’est bien parti et ça va donner des options au directeur général Kent Hughes.
Dans le siège du conducteur
Price est dans le siège du conducteur et s’il veut rester à Montréal, je ne crois pas que Hughes va s’en plaindre. J’ai comme l’impression qu’il va débuter la prochaine saison avec le Canadien, puis le reste dépendra de lui.
Il reste encore quatre saisons à son contrat, qui viendra à échéance après la campagne 2025-2026. Il ne pourra donc devenir un gardien de location en mars 2023 comme c’est le cas avec Marc-André Fleury, mais s’il joue bien et que le Canadien est hors du portrait des séries, peut-être qu’une équipe aspirante à la coupe Stanley pourrait faire son acquisition vers la fin de la période des transactions.
Il y a plusieurs scénarios possibles, mais personnellement, j’aimerais que Price reste à Montréal (et Martin St-Louis aussi). Rares sont les athlètes qui ont la chance de passer toute leur carrière avec la même équipe et Price en a la possibilité avec son contrat blindé.
Un duel Fleury-Price ?
Par ailleurs, j’aimerais voir un duel Price-Fleury ce soir au Centre Bell. On n’en verra plus beaucoup de ceux-là. Fleury n’a pas connu sa meilleure sortie, dimanche contre les Sharks de San Jose, mais j’ai l’impression que l’entraîneur Dean Evason va lui demander s’il veut jouer ou non. À son dernier passage avec les Blackhawks de Chicago, le 9 décembre, il avait signé un jeu blanc pour sa 500e victoire en carrière dans la LNH.
On me demande parfois si les Penguins de Pittsburgh ont fait une erreur en ne le protégeant pas au repêchage d’expansion des Golden Knights. Bon, ce ne fut pas un succès pour Matt Murray, mais ils ont un bon gardien en Tristan Jarry. Honnêtement, je crois que Fleury était dû pour un changement d’air et il a relancé sa carrière à Las Vegas.
J’ai l’impression que les Knights regrettent davantage d’avoir laissé partir le joueur le plus populaire de leur histoire et ça risque de leur coûter une place en séries cette saison. Du côté du Wild du Minnesota, ils sont qualifiés et ils seront intéressants à suivre.
-Propos recueillis par Gilles Moffet
Entrefilets
Le décès de Mike Bossy

Je suis assommé par le décès de Mike Bossy et je tiens d’abord à offrir mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Il n’a pas répondu à mon dernier message texte du 4 avril et à partir de ce moment, je craignais le pire. Je n’en reviens pas de la vitesse à laquelle la maladie l’a emporté. Encore au mois d’octobre, on le voyait à la télé. C’est vraiment triste.
Je me considère privilégié d’avoir eu la chance de travailler avec lui à TVA Sports. J’ai eu beaucoup de plaisir à ses côtés. Je lui posais plein de questions sur son époque et il avait toujours de bonnes anecdotes à me raconter. J’essayais de ne pas trop le montrer, mais il m’impressionnait, car il était une de mes idoles d’enfance.
C’était un homme extraordinaire, un pince-sans-rire avec un sens de la réplique sarcastique et tordant. Il a connu neuf saisons de 50 buts et c’est phénoménal. Malgré ses problèmes de dos, il aurait pu marquer 30 buts et plus encore pendant quelques années, mais à 30 ans, il a décidé que c’était assez. Là, il nous quitte à 65 ans. C’est beaucoup trop jeune et il va nous manquer à tous.
Le caractère de Lafrenière
L’entraîneur des Rangers de New York Gerard Gallant a pesé sur les bons boutons dans le cas d’Alexis Lafrenière et ce dernier a bien répondu. Absent des feuilles de pointage pendant huit matchs, Lafrenière a été laissé de côté jeudi soir contre les Flyers. À son retour au jeu, Gallant lui a donné beaucoup de temps de glace et il a inscrit deux buts contre les Red Wings de Detroit, démontrant une belle force de caractère. Il a compris le message et c’est la réponse que souhaitait Gallant. En bon entraîneur, il lui a donné toute la corde nécessaire pour se rattraper.