Canadien: y a-t-il un maître à bord?

La meilleure nouvelle dans le cas du Canadien qui entre en séries éliminatoires, c’est que ce processus permet de l’exposer dans ses carences les plus évidentes.

Ce n’est pas une affaire de talent. L’organisation en compte de plus en plus et les kids prennent leurs aises sous nos yeux en vivant une aventure aussi profitable qu’inattendue face aux Capitals de Washington.

Force est d’admettre que cet apprentissage est aussi louable pour la direction de l’équipe.

La réalité de 2025 n’est pas différente de celle d’il y a 30 ans; tu ne gagnes pas en séries de fin de saison si tu n’as pas suffisamment de papier sablé.

Le Canadien est dominé physiquement, molesté à qui mieux mieux, et n’a pas grand-chose à offrir en réplique que de présenter l’autre joue. J’espère que Kent Hughes prendra acte de ce qui se produit sur la glace dans cette série de premier tour.

Au fait, Jeff Gorton, qui est le seul de la colonne de pouvoir à avoir une expérience tangible en éliminatoires, met-il ses culottes avec ses recrues? Le Canadien travaille en collégialité. C’est à se demander s’il n’y a pas trop de chefs et pas assez d’Indiens autour de la table, s’il n’existe pas trop de politesses entre les décideurs. Se respecter, c’est aussi louable que souhaitable, mais ne pas mettre son poing sur la table pour trancher quand c’est le temps, ça l’est beaucoup moins.

Du même souffle, qui dans l’organigramme est chargé de défendre les intérêts de l’équipe auprès du bureau de la Ligue nationale de hockey (LNH)? Est-ce que cette personne a une poigne assez solide pour s’assurer que le Canadien se fasse respecter?

Pensez-vous vraiment qu’un Jacobs à Boston ou un Snider à Philadelphie accepterait sans rien dire le traitement à peine voilé et ridicule dont est victime le CH au niveau de l’arbitrage? À votre avis, si Xhekaj frappe Ovechkin comme «Ovi» a frappé Jake Evans, est-ce qu’Arber s’en va dans la boîte pour deux minutes et c’est tout? Laissez-moi rire.

Et si Josh Anderson atteint d’abord la tête d’Andrew Mangiapane comme Tom Wilson a atteint celle d’Alexandre Carrier, est-ce que «Randy» se promènerait sans gêne sans même être puni ne serait-ce que d’un misérable deux minutes?

Ce n’est même pas subtil. À commencer par la sélection des effectifs. Rien ici contre François St-Laurent, un des très bons officiels nés au Québec, mais un Québécois francophone ne devrait jamais être en devoir pour un match des séries impliquant le Canadien.

Je reviens au «Shérif» dont certains ont contesté bêtement la pertinence de la présence lors du match numéro quatre. Les caméras de TVA Sports ont très bien montré St-Louis gronder Xhekaj vendredi soir après que celui-ci eut tôt fait de faire sentir sa présence. Le kid n’a pas joué depuis un mois et tu lui dis de faire attention, de ne pas mettre toute l’équipe dans le pétrin? Tu lui as arraché un testicule en partant.

Le Canadien compte beaucoup de recrues de séries éliminatoires sur la glace. St-Louis est aussi une recrue de séries derrière le banc, on l’oublie trop souvent. J’adore Martin. Il apprend vite et bien. Il veut et risque fort de gagner la Coupe Stanley comme coach du Canadien, mais, dimanche, il a probablement dirigé son pire match depuis qu’il est en poste à Montréal.

Sortir Jakub Dobes avec 2 min 47 s à écouler en troisième, et ce, avant la confirmation d’une mise en jeu gagnée et d’un club installé, c’est une erreur élémentaire. Et pas la seule de sa soirée.

Je vous soumets que la paire Bergevin-Therrien serait en avance 3 à 1 dans cette série, à grands coups de deux Xhekaj lâchés lousses plutôt qu’un seul pour répondre aux sauvageries impunies de Washington.