[PHOTOS] Campus de l'Université McGill: un campement propalestinien trois fois plus gros et barricadé
Les manifestants installés dans des tentes violent le code de conduite de l'Université, selon son administration
Olivier Faucher
Le campement propalestinien au campus de l'Université McGill a triplé de taille en seulement deux jours et est maintenant barricadé, une situation qui inquiète l'administration pendant que les manifestants se préparent à résister à une éventuelle intervention policière.
«Nous serons ici aussi longtemps que nécessaire. Nous allons défendre ce campement et nous sommes prêts à résister à la police», a martelé lundi Zeca Eufemia, un étudiant de l'Université McGill qui a passé la nuit précédente dans l'une des quelque 80 tentes installées sur un terrain gazonné de l'établissement d'enseignement supérieur anglophone.
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La taille du campement a triplé depuis qu'il a été érigé samedi par Zeca et d'autres étudiants.
Il est désormais encerclé de barrières en métal, alors que son entrée est contrôlée par des manifestants masqués qui ont d'ailleurs refusé l'accès à notre journaliste.
«Il y a des gens d’autres universités qui sont venus nous soutenir et camper avec nous», a renchéri Ali Salman, organisateur du campement et étudiant à l'Université Concordia. Des associations propalestiniennes de l'UQAM et de l'Université de Montréal ont invité dimanche leurs communautés étudiantes respectives à se joindre au campement.
Des dizaines de personnes sont venues afficher leur soutien aux campeurs lundi, notamment en venant porter de la nourriture.
Les organisateurs revendiquent un désinvestissement de l'Université McGill des compagnies accusées d'alimenter la guerre à Gaza.
M. Eufemia, admet que l'idée est venue des campus américains, dont l'Université Columbia, où des campements ont été érigés au cours des dernières semaines.
Écoutez l'analyse de Luc Lavoie au micro de Yasmine Abdelfadel via QUB :
«Comportement intimidant»
L'Université McGill a envoyé un message à ses étudiants lundi matin pour faire part de ses inquiétudes face à la situation.
Après avoir visionné des vidéos la nuit précédente, la direction a constaté que «des individus ont un comportement intimidant et tiennent des propos manifestement antisémites», ce qui est jugé «totalement inacceptable», a expliqué par courriel Michel Proulx, directeur des communications de l’Université McGill.
«Nous condamnons avec force et sans réserve ces gestes et ces propos et procéderons incessamment à une enquête», a-t-il ajouté.
Des organisateurs ont toutefois réfuté les accusations d’antisémitisme en soutenant que des étudiants juifs font partie du campement.
Injonction contre le campement
En fin de journée, l’Université a précisé qu’elle tentait de désamorcer la situation avant de faire intervenir la police, mais que l’aide de cette dernière serait demandée si la situation «se dégrade davantage». Sur une vidéo mise en ligne lundi en fin de journée, on peut entendre un responsable de l'Université servir un «avertissement final» aux manifestants.
Par ailleurs, une demande d’injonction visant le campement et l’Université doit être déposée mardi devant la Cour supérieure du Québec par l’avocat Neil Oberman.
Ce dernier a dit représenter dix étudiants de l’Université, sans toutefois donner plus de détails.
Le Service de police de Montréal (SPVM) a confirmé au Journal n'avoir reçu aucune demande d'assistance de la part de l'Université pour intervenir auprès du campement.
-Avec l'Agence QMI
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