Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles

«Ça va vider le réseau public»: la CSN dénonce l’ouverture d’une clinique privée à Alma

Lecture interrompue
Une erreur inattendue s'est produite, veuillez réessayer plus tard.
Partager

Alex Martin

18 mars à 16h13
Partager

La CSN a manifesté mardi devant la clinique privée Global MD à Alma pour dénoncer ce qu’elle considère comme une menace pour le réseau public de santé.

• À lire aussi: Guerre des stupéfiants: un ou des tireurs recherchés à Saguenay

• À lire aussi: «Des balles perdues auraient pu atteindre des clients»: une fusillade secoue une épicerie de Laterrière, au Saguenay

• À lire aussi: Guerre commerciale: les producteurs laitiers du Saguenay-Lac-Saint-Jean craintifs

«On manifeste aujourd’hui pour démontrer à la population du Saguenay–Lac-Saint-Jean que les cliniques privées poussent comme des champignons. Ce que ça fait, c’est que ça vient chercher encore les sous des gens», déplore Manon Tremblay, présidente du Conseil central des syndicats nationaux (CSN) du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Capture d'écran / LCN
Capture d'écran / LCN

Une concurrence avec le réseau public

La CSN craint que l’ouverture de cette clinique vienne fragiliser le réseau public en attirant du personnel déjà à l’emploi dans les établissements publics.

«Le personnel qui travaille là travaillait déjà dans le réseau public... Ça va vider le réseau public de travailleurs et de travailleuses qui auront choisi d’aller au privé», ajoute Manon Tremblay.

La syndicaliste dénonce aussi les coûts élevés que peuvent engendrer les soins dans ces établissements privés.

Publicité

Capture d'écran / LCN
Capture d'écran / LCN

«Se faire opérer une hanche, ça coûte 25 000 $ au privé... Alors si vous n’avez pas les moyens, vous devez prendre votre carte de crédit. Ce n’est pas ça qu’on veut», illustre-t-elle.

Elle craint que des patients renoncent à se soigner faute de moyens financiers.

«Est-ce qu’on veut sortir un REER qui nous servirait pour la retraite afin de se faire soigner? Ce n’est pas ça qu’on veut. On veut continuer d’avoir un système de santé publique pour tout le monde», insiste Manon Tremblay.

Une efficacité contestée

Le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, remet en question l’efficacité du privé pour améliorer l’accès aux soins.

«Ça fait 30 ans qu’on privatise au Québec... Est-ce que les listes d’attente pour les médecins de famille ont baissé? Non. Est-ce que les listes d’attente pour les chirurgies ont baissé? Non», affirme-t-il.

Une deuxième clinique pour Global MD

La clinique d’Alma est la deuxième succursale de la bannière Global MD, après celle de Chicoutimi, ouverte en 2020.

Capture d'écran / LCN
Capture d'écran / LCN

Son propriétaire, le Dr Danny Maltais, se défend de vouloir concurrencer le réseau public. Il affirme plutôt répondre à un besoin bien présent dans la région.

«Je comprends l’inquiétude des gens avec l’émergence du réseau privé... Oui, on veut vraiment un réseau public fort et accessible. Sauf qu’en réalité, il y a des gens qui n’ont pas de médecin. Nous, ce qu’on veut, c’est offrir une opportunité alternative pour avoir accès à des soins de santé quand ils en ont besoin», explique le médecin.

Il précise que son équipe offre uniquement des soins de première ligne, et non des soins spécialisés.

«On ne fait pas de la meilleure médecine qu’ailleurs, le réseau public est déjà très fort... Le nerf de la guerre, c’est l’accessibilité. Et c’est là qu’il doit se démarquer», ajoute Dr Maltais.

Le médecin rejette aussi l’idée que le privé et le public soient en compétition.

«Personnellement, je ne connais aucun médecin qui compétitionne l’un envers l’autre. Si on parle vraiment sur les soins de santé, on travaille tous dans un but commun: offrir de meilleurs soins accessibles», conclut-il.

Voyez le reportage complet dans la vidéo ci-dessus.

Publicité
Publicité
Image du contenu audio en cours