Leylah Fernandez quitte Paris dans la douleur
Jessica Lapinski
Une blessure au pied droit, combinée à la hargne de l’Italienne Martina Trevisan, aura stoppé en quarts de finale le beau parcours de Leylah Fernandez à Roland-Garros, mardi. Malgré la douleur, la Québécoise aura fait montre de sa ténacité habituelle, s’accrochant pour pousser le duel en trois manches.
C’était palpable. Quelque chose clochait dès le début de ce match, que Leylah aura finalement perdu 6-2, 6-7 (3) et 6-3 en 2 h 21 min aux mains de sa rivale de 28 ans et 59e mondiale.
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La jeune de 19 ans paraissait moins à l’aise dans ses déplacements sur le Philippe-Chatrier: plus lente dans ses courses de gauche à droite, celles qui lui avaient permis de gagner en trois sets ses deux précédentes confrontations, contre la Suissesse Belinda Bencic, 14e favorite à Paris, et l’Américaine Amanda Anisimova (27e).
La confirmation est venue à 3-2, première manche, quand la Lavalloise tirait de l’arrière par un bris. Grimaçante au jeu précédent, Fernandez a fait appel à une physiothérapeute, qui a pris la pause de trois minutes allouée afin de tenter de soigner le dessus de son pied droit.
Blessure mystérieuse
Une blessure que la Québécoise, qui aurait été vue se déplaçant à l’aide de béquilles après la rencontre, a ressentie avant même le début de l’affrontement.
«Ce fut une malchance, a-t-elle reconnu. Mais au moment de commencer à jouer, je n’y pensais plus vraiment. On devra apprendre de cette situation.»
Il a été difficile d’en savoir davantage au sujet de la nature du mal qui a ralenti la 17e tête de série de la compétition mardi.
Après avoir été retardée, sa rencontre avec les journalistes a finalement été annulée, «sur l’avis des médecins». L’organisation a ensuite transmis deux courtes réponses audio aux médias.
Le succès de la procédure sur le terrain n’aura pas été immédiat. Tout de suite après le passage de la physiothérapeute, Leylah a de nouveau échappé son service.
Pour alléger la pression sur son pied, la 18e raquette mondiale a bien tenté d’écourter les échanges. Mais cette stratégie fut vaine: la jeune joueuse a plutôt commencé à multiplier les fautes directes. Elle en a commis 44 au total dans la rencontre, contre 29 pour Trevisan.
L’Italienne a donc filé avec la première manche. Mais le plan B mis en place par Fernandez a commencé à fonctionner à la deuxième.
Trevisan tremble
Plus agressive, Fernandez a talonné sa rivale jusqu’à 4-4. Mais à ce moment, Trevisan, qui faisait peiner Leylah avec ses balles hautes, a obtenu le bris.
La vétérane, plus une habituée du circuit ITF que des grands tableaux de la WTA, a toutefois tremblé quand est venu le temps de concrétiser cette victoire.
Elle a bien eu balle de match, sauf que la Québécoise l’a sauvée d’un coup gagnant, avant d’empocher la deuxième manche au bris d’égalité. Notamment grâce à quelques largesses de Trevisan.
«Je ne savais pas à l’entame du match qu’elle était blessée, mais j’ai commencé à le voir en deuxième manche, a pointé la demi-finaliste. Ç’a quand même été difficile de boucler le match, parce qu’il y avait beaucoup d’émotions. Mais j’ai fini par accepter que ce soit le cas et j’ai ensuite surmonté cette tension.»
Une première fois
Malgré ce retour avec force en deuxième, et une ultime tentative de remontée en troisième, cette dernière manche aura été tout à l’avantage de l’Italienne.
Trevisan s’est ainsi qualifiée pour son premier carré d’as en Grand Chelem, deux ans après avoir déjà atteint les quarts à Paris.
Elle retrouvera jeudi l’Américaine Coco Gauff, 18e favorite et tombeuse de sa compatriote Sloane Stephens, 64e au monde.
«Très difficile»
Quant à Leylah, cette douloureuse défaite – dans tous les sens du mot – a mis fin à un superbe parcours, pendant lequel elle se sera classée parmi les huit dernières pour la première fois à la Porte d’Auteuil.
«C’est très difficile pour moi de trouver des aspects positifs maintenant parce que je voulais atteindre la demi-finale», a-t-elle concédé.
«Je vais y réfléchir quelques jours, regarder ce que j’ai fait, voir ce que j’ai bien réussi, et construire à partir de cela afin d’être au top le plus rapidement possible.»