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C'est la Journée mondiale de l’orgasme (et un bon moment pour arrêter de le simuler une fois pour toute)

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Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2021-12-21T20:50:09Z
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Avez-vous déjà simulé l’orgasme? Si oui, ne vous inquiétez pas, vous êtes loin d'être seul(e). Toutefois, non seulement ce n’est pas nécessaire; ce n’est pas l’idéal pour bien communiquer vos désirs, prévient une chercheuse.  

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Dans le cadre de la Journée mondiale de l’orgasme, la chercheuse de l’UQAM et collaboratrice au Club Sexu Léa Séguin nous explique ce qui pousse à simuler l’orgasme lors d’une relation sexuelle - et quoi faire à la place. 

Plus commun chez les femmes  

Tout le monde peut imiter un moment de jouissance lors d’un moment intime avec un autre, mais c’est sans grande surprise que cette pratique reste significativement dominante chez les femmes. Et surtout au sein des couples hétérosexuels, affirme la chercheuse de l’UQAM Léa Séguin, qui a complété sa maitrise et son doctorat en sexologie sur la simulation de l’orgasme. 

Léa Séguin
Léa Séguin Photo courtoisie

Ça part d’un déséquilibre : 65% des femmes hétéro auraient atteint l’orgasme lors de leur dernière relation sexuelle, tandis que 95% des hommes y sont parvenus, a-t-elle conclut dans le cadre de ses recherches. Ce qui s’explique par des pratiques sexuelles qui priorisent le plaisir de l’homme, comme la pénétration, croit Mme Séguin.  

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Le mythe que les femmes jouissent presque à tout coup lors d’une pénétration est fortement véhiculé dans la pornographie. Dans le cadre de sa thèse, la chercheuse a constaté que 75% des femmes atteignent l’orgasme par pénétration dans la porno, alors que chiffre diminue à 25% dans la vraie vie. 

Mais cette pratique peut aussi toucher les hommes : même s’ils peuvent difficilement feindre une éjaculation, ils peuvent facilement retirer et rapidement jeter le condom, ni vu ni connu – ou s’en sortir en disant qu’ils se sont masturbés plus tôt dans la journée, notamment.  

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Inutile de faire semblant  

Ce n’est pas pour rien que plusieurs personnes font semblant. On valorise l’orgasme comme si c’était la «connexion ultime» avec son partenaire, mentionne la chercheuse. Pourtant, ça ne devrait pas être l’objectif d’une relation sexuelle, assure-t-elle. 

Souvent, la simulation de l’orgasme vient d’une envie de plaire à l’autre. Certaines personnes pensent que leur partenaire se sentira bien ainsi. Ça peut aussi être un moyen d’éviter des problèmes dans la relation. Simuler l’orgasme permet aussi d’éviter d’avoir l’air anormal, ajoute la chercheuse. 

«On a la croyance que l’orgasme est quelque chose que l’autre nous donne», mentionne Mme Séguin. Pourtant, c’est une sensation purement personnelle qui dépend de plusieurs facteurs.  

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Voici quelques trucs que vous pouvez faire au lieu de simuler l’orgasme :    

  • Communiquer ce qui vous fait du bien.   
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C’est autant important de communiquer ce qui vous fait du bien que de tenter de saisir les besoins de l’autre. Il y a aussi moyen de nommer ou de montrer ce que l’on aime sans s’embarquer dans une grande conversation.  

«Plus un partenaire est compréhensif et validant, moins ces personnes vont simuler l’orgasme», précise Mme Séguin.   

  • Varier les pratiques sexuelles.   

Aller au-delà de nos trois positions préférées peut permettre à tous d’obtenir plus de satisfaction. Aussi, il ne faut pas oublier que l’homme et la femme ne vivent pas le plaisir sexuel de la même façon. Ne pas juste se concentrer sur les organes génitaux peut aussi être bénéfique.  

«La pénétration devrait être une option parmi plusieurs», précise Mme Séguin.   

  • Ne pas voir l’orgasme comme l’objectif ultime.   

Une relation sexuelle n’est pas un échec si les deux personnes n’atteignent pas l’orgasme. «Quand ça devient le but, le sexe devient mécanique», explique Mme Séguin. Le plaisir sexuel va au-delà de la jouissance. 

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