«C’est la panique»: vulnérable, l’industrie automobile demeure sur le qui-vive
Agence QMI
Malgré le sursis de 30 jours accordé par Donald Trump au Canada et au Mexique, la panique demeure dans le secteur de l’automobile.
Voilà le constat qu’a fait Louis-Philippe Dubé, journaliste du Guide de l’auto, au micro de Mario Dumont à QUB radio.
Il a fallu «des décennies» pour mettre sur pied les chaînes d’approvisionnement en Amérique du Nord, explique-t-il.
«C’est 100 milliards de dollars de pièces qui s’acheminent vers les États-Unis pour assembler des véhicules neufs», avance M. Dubé pour illustrer l’immensité du marché qui se verrait tout d’un coup apposer des droits de douane de 25%. Le Journal rapportait lundi que les pièces peuvent traverser les douanes au moins à huit reprises durant le processus de production d’une voiture.
«Économiquement, ça ne fait aucun sens», affirme le journaliste automobile, qui souligne qu’autant les manufacturiers que les consommateurs en paieraient le prix.
Lundi, Le Journal dévoilait que, selon plusieurs experts, le prix moyen d’une voiture pourrait grimper de 3000$ si Donald Trump décidait éventuellement d’aller de l’avant avec l’imposition de ses droits de 25% à la frontière. M. Dubé estime que cette hausse pourrait atteindre les 10 000$ selon le véhicule acheté.
Celui-ci se demande maintenant ce que pourraient être les choix stratégiques opérés par les grands acteurs du milieu automobile afin de se sortir de cette position de vulnérabilité.
«Est-ce qu’ils vont rapatrier leur production vers les États-Unis? Est-ce qu’ils vont la laisser au Canada et absorber certains de ces tarifs-là? C’est vraiment un gros jeu d’échecs avec l’industrie automobile en ce moment», lance-t-il.
Au-delà d’une possible hausse des prix, une diminution de l’offre ne serait pas non plus impossible si la situation s’envenimait, croit M. Dubé, parce que l’industrie a besoin de plusieurs années pour «planifier les produits».
«Si les constructeurs ne peuvent pas planifier, ça va affecter le prix et le choix ultimement des véhicules qu’on va avoir au Québec», conclut-il.