Budget Girard: la modernisation de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont encore retardée

Québec a «précipité» l’annonce de la modernisation de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, admet le ministre Christian Dubé qui est incapable de garantir le début des travaux cet été. Un retard qui jette un doute sur la validité du Plan québécois des infrastructures du gouvernement Legault.

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Dans un échange avec son homologue solidaire Vincent Marissal, le ministre de la Santé Christian Dubé a admis que le début des travaux pour le projet de modernisation de l’hôpital montréalais risquait de ne pas commencer comme prévu cet été.

Le ministre de la Santé a avoué qu’il avait «précipité» son annonce, parce qu’il n’avait pas «les bons chiffres et la bonne analyse».

Le pavillon principal de l’hôpital est vétuste depuis belle lurette.

La modernisation et l’agrandissement permettraient d’augmenter la capacité d’accueil. Depuis plus de 10 ans, les gouvernements qui se sont succédé ont promis d’effectuer ces travaux majeurs.

«Transparent»

Dans le nouveau Plan québécois des infrastructures (PQI) dévoilé mardi lors du budget Girard, le projet figure toujours à la case «planification».

Ainsi, il n’y a toujours pas de budget alloué ni d’échéance au menu.

«Quand allons-nous passer de la planification à [la] pépine? [...] Qu’est-ce qui se passe avec l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont?» a demandé M. Marissal.

Embarrassé, le ministre a tenu à être «transparent».

«Je pensais que la pépine serait dans le champ cette année. C’est ce que je croyais [...] possible de faire», a signalé Christian Dubé.

Impatient, le ministre affirme avoir fait des représentations auprès de son collègue Jonatan Julien, le gardien du fameux Plan québécois des infrastructures (PQI).

«J’en ai parlé beaucoup avec M. Julien, le ministre responsable des Infrastructures. Il faut que ce projet-là commence. Je suis le premier à dire que ça ne va pas assez vite», a déclaré Christian Dubé, vantant toutefois les investissements de 40 millions $ dans un Bureau de projet.

Or, il ne «sait pas encore» toutefois quand le projet sortira de terre.

Doutes sur le PQI

Depuis des mois, le gouvernement Legault affirme qu’aucun autre gouvernement par le passé n’aura investi autant d’argent dans un PQI. Que ce soit en matière d’infrastructures de transports collectifs, de rénovation d’écoles ou d’hôpitaux, le gouvernement répète constamment cette ligne.

En coulisse, les partis d’oppositions parlent du PQI comme du cimetière où vont mourir les projets.

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a comparé le PQI du gouvernement Legault au «stationnement des projets qui n’ont pas lieu».

Le ministre responsable a toutefois défendu fermement son travail.

«On fait beaucoup de projets. L’an prochain, on fait 19 G$. Puis, 19,4 G$ dans deux ans et 19,8 G$ dans trois ans. On met la grande part dans les investissements et ils se réalisent», a-t-il assuré. «Des exemples... comme le pont de l’Île-d’Orléans quand on met 380 millions cette année, c’est qu’on l’a planifié et qu’il se réalise.»