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Culture

Bruno Pelletier fait de rares confidences sur son couple et son besoin de discrétion

Photo : Eric Myre
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Michèle Lemieux

2023-12-04T11:00:00Z
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L'année en cours offre à Bruno Pelletier de nombreuses raisons de se réjouir. Le chanteur célèbre simultanément ses 40 ans de carrière, les 25 ans de son album Miserere et les 20 ans de son album de Noël. Une biographie, un album, une tournée et un documentaire, qui sera diffusées sur les ondes de TVA le 7 décembre, visent à souligner ces quatre décennies bien remplies. Et pour couronner le tout, l'interprète du Temps des cathédrales a reçu le Prix Luc Plamondon de la Fondation SPACQ en octobre dernier.

Photo : Eric Myre
Photo : Eric Myre

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Bruno, tu célèbres de nombreux anniversaires cette année. Peux-tu nous donner une idée des projets qui seront mis en lumière?
Bien sûr! Je célèbre mes 40 ans de carrière; une biographie, faite en collaboration avec Samuel Larochelle, a accompagné cet événement, de même qu'un album de chansons originales. De ces projets a découlé un documentaire qu'on verra sous peu. Ça fait 20 ans que j'ai présenté mon concert de Noël avec l'Orchestre symphonique de Montréal, et c'est aussi le 25e anniversaire de Miserere. Ça fait beaucoup en même temps! Jusqu'à la fin de 2024, il y aura plusieurs célébrations.

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Est-ce qu'on peut te voir en spectacle dès cet automne?
Oui. C'est moi qui ai approché l'OSM pour les 20 ans du concert en lien avec l'album de Noël. Il s'était quand même vendu à 150 000 exemplaires... Nous célébrons ce 20e anniversaire les 29 et 30 novembre à la Basilique Notre-Dame, comme dans le temps. Je suis très redevable à l'OSM. C'est une belle collaboration.

Le documentaire vise-t-il aussi à souligner ces années dans la chanson?
Oui, une équipe m'a suivi pendant une année, pour mes 60 ans et pour tous les projets qui ont vu le jour durant cette période. Elle est venue cchez moi, et nous avons fouillé dans toutes mes archives. Il y a des images de moi dans les années 1980, des trucs vraiment rigolos. Même moi, j'ai redécouvert des choses!

C'est quand même exceptionnel, 40 ans de carrière...
Je démarre mes 40 ans au moment où j'ai commencé à faire des sous avec ma musique. Je n'étais pas encore connu, j'écrivais des chansons et j'ai été refusé dans un paquet de concours de chant. Comme je dis souvent aux jeunes, malgré tout, j'ai réussi. Mais j'ai plein de chums qui n'ont pas réussi. Il n'y a pas deux trajectoires pareilles. Je crois au travail. Il y a plein de gens talentueux, mais tous ne font pas carrière. Tu frappes à des portes et tu te fais virer de bord. Est-ce que tu t'arrêtes ou tu continues?

Qu'est-ce qui t'a permis d'avoir cette carrière?
Des gens m'ont recommandé à des personnes influentes. Jean Robitaille m'a donné une chance avec des pubs, puis une comédie musicale sur les frères Montgolfier. Une recherchiste a donné mon nom à Luc Plamondon, et je me suis retrouvé dans La Légende de Jimmy. Il y a les rencontres, mais aussi le travail, la rigueur, la volonté, le tout saupoudré d'un peu de chance. Le talent n'est pas suffisant. Luc Plamondon a changé ma vie! Il y a aussi eu Starmania et Notre Dame de Paris. Rendu là, c'était planétaire. Sans Luc, je n'aurais pas la même carrière...

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Le lui as-tu déjà dit?
Je lui ai tellement dit qu'il est tanné de m'entendre! (rires) Je connais ma place dans l'univers. Je ne me prends pas pour ce que je ne suis pas. Je suis quelqu'un de très terre à terre. Je sais ce que je peux faire, mais aussi ce que je ne peux pas faire. Je suis conscient qu'il y a eu des moments charnières. 

Photo : Eric Myre
Photo : Eric Myre

Les comédies musicales t’ont quand même permis de vivre des années exceptionnelles, en France, notamment...
Oui, j’y ai passé cinq ou six ans. Le printemps dernier, je suis revenu d’un séjour de cinq mois à Paris, où j’ai participé à la création d’une comédie musicale, Al Capone, avec le grand ténor français Roberto Alagna. Je suis chanceux; j’ai chanté aux États-Unis, en Asie, en Europe de l’Est, en Suisse, en Allemagne, en France, en Angleterre, au Canada. Je n’en reviens pas encore! Le p’tit cul que j’étais, qui voulait juste jouer du drum sur le stage de la polyvalente, n’aurait jamais pu imaginer tout ce qui lui est arrivé dans la vie. C’est pour cette raison que j’ai écrit une chanson dont la première phrase est: «Dans ma tête, je suis le plus grand des imposteurs vivants...» Je ne lis pas une note de musique et je chante avec des orchestres symphoniques... Il a fallu de la rigueur et du sérieux pour y arriver.

Qu’est-ce que tu n’as pas encore réalisé et qui figure sur ta liste?
J’aimerais prêter ma voix à un thème de film. C’est un but que je n’ai pas encore atteint. J’aimerais aussi jouer à nouveau. J’avais joué dans Omertà (série diffusée à la fin des années 1990). L’été dernier, j’ai décroché un rôle dans la série Société distincte, qui sera diffusée sur Club illico. J’étais à Paris et j’ai fait une audition à distance avec ma blonde. Nous avons rigolé. J’étais convaincu que je n’allais pas être choisi. Finalement, j’ai été pris! Parfois, le lâcher-prise...

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Est-ce plus facile de lâcher prise à cette étape de ta vie?
Oui, il y a moins de choses à prouver. Ce que j’ai maintenant à prouver, c’est le fait de mériter d’être encore là. Je ne tiens pas le public pour acquis. Je donne toujours le meilleur, c’est une question de respect envers lui. La chose la plus importante que j’ai retenue de ma professeure de chant, Cécile Vallée-Jalbert, c’est ceci: chaque fois que je montais sur scène, il fallait que j’aie une intention. On ne monte jamais sur scène pour faire le beau ou pour la gloire. Ça a donné un sens aux choses. Chanter, c’est donner. Petit rockeur, j’arrivais des bars... Je pensais que je connaissais tout... Elle venait de l’opéra. Elle m’a mis sur la bonne voie. Elle voulait que je devienne chanteur d’opéra. Madame Jalbert a aussi été un pilier dans ma carrière. Elle a changé ma façon de chanter.

Bruno Pelletier est-il aussi un homme profondément discipliné?
Oui, mais tout cela est dû à l’insécurité. En vieillissant, j’ai compris que j’étais anxieux. Pour combattre mon manque, mon imposture, je n’avais d’autre choix que d’être hyper rigoureux. Il fallait donc que je sois discipliné sur les plans tant physique que mental et artistique. Les gens me voient comme étant discipliné, mais ça compense mon insécurité et mon anxiété. Je travaille longtemps d’avance pour être prêt. Je n’ai rien à prouver, mais je veux défendre ma place et démontrer la pertinence d’être toujours là après toutes ces années.

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Comment prends-tu du recul au travail?
Je cuisine. Je trouve que je suis un cuisinier correct, mais mes proches trouvent que c’est très bon. Je lis beaucoup. Je me tiens informé sur ce qui se passe. Je préfère savoir, me faire une opinion. J’ai compensé mon manque d’éducation en m’informant. J’ai arrêté mes études au cégep, où j’étudiais en sciences humaines sans maths. Parce que je fais un métier public, je voulais continuer d’apprendre autrement.

Photo : Eric Myre
Photo : Eric Myre

On t’a vu sur un tapis rouge récemment avec ton amoureuse, la magnifique chanteuse Brigitte M...
Oui, elle est magnifique et elle a un cœur d’or, ma blonde. Je ne suis pas quelqu’un qui s’expose, mais je peux dire qu’après quatre ans, nous sommes à une belle place, elle et moi. Je ne savais pas qu’il y aurait des journalistes à l’événement. Brigitte et moi n’avons pas tant envie de nous exposer, mais nous l’avons fait de bon cœur. Notre anonymat de couple était terminé, mais c’est correct. Nous nous aimons énormément, nous sommes bien ensemble et nous sommes heureux. Le plus drôle, c’est que Brigitte m’habille. Elle est ma styliste. Même ma sœur m’a dit, récemment, que j’avais «pogné une coche!» (rires) Avec d’autres fashionistas, Brigitte est sur mon cas. L’autre jour, il fallait que je me trouve de nouvelles lunettes de vue. Elles étaient trois à me conseiller par FaceTime. Crois-le ou non, j’ai acheté la paire de mon choix et la paire de leur choix! Elles ont eu raison: chaque fois que je les porte, je reçois des compliments. Brigitte et moi sommes heureux. Ce n’est pas tant que nous voulions nous cacher; nous souhaitions laisser le temps faire son œuvre. Aujourd’hui, tout va trop vite. Nous avions envie de prendre notre temps. Après quatre ans, nous nous sommes souri en nous disant que ce n’était pas très grave...

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On peut comprendre ton besoin de discrétion...
Avec une personnalité connue, c’est plus difficile. J’ai eu d’autres blondes avant, mais c’était plus discret. Brigitte attire l’attention. Nous sommes restés extrêmement discrets, mais la pandémie nous a aidés sur ce plan. Ça nous a permis de voir où nous en étions dans nos vies, de voir si ça se pouvait. Nous nous connaissions depuis longtemps. Nous avions fait la comédie musicale Dracula: Entre l’amour et la mort ensemble, en 2006. Nous étions déjà des amis. Nous avions un bagage d’amitié ensemble. Passer de l’amitié à une relation de couple, ce n’est pas toujours évident. Nous avons avancé doucement.

L’amitié qui mène à l’amour donne souvent naissance à des relations particulièrement solides...
Nous avons suivi notre instinct de faire les choses lentement, de rester discrets... mais nous n’allons pas commencer à nous exposer pour autant. 

Le documentaire Il est venu le temps... sera diffusé le 7 décembre, à 21 h, à TVA.
Miserere 25e anniversaire: La tournée débutera le 9 février à la salle Léo-Paul-Therrien de Drummondville.
Pour toutes les infos.

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