Brigitte Lafleur file le parfait bonheur avec son conjoint depuis 20 ans

C’est avec grand bonheur et aussi une certaine excitation que Brigitte Lafleur reprendra cet été son rôle de Zézette dans la pièce Le père Noël est une ordure, qui a remporté beaucoup de succès l’an dernier. Elle traverse une période des plus heureuses en combinant les beaux rôles et une riche vie de famille.

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Brigitte, les autres acteurs et toi allez présenter Le père Noël est une ordure à plus de 30 reprises d’ici la fin août. As-tu hâte de monter sur scène?

Oui, et c’est le fun parce qu’on reprend un show qui marche. Il y a beaucoup de gens qui ont vu le film qui viennent nous voir, mais ce n’est pas la majorité. L’histoire est quand même cool. Quand ils ont monté ce spectacle, les créateurs ont décidé de mettre dans cette pièce tout ce qui ne se disait pas au théâtre. Ils ne pensaient jamais que grâce à ça ils obtiendraient un tel succès sur scène en France. Puis il y a eu le film qui a été extrêmement populaire. C’est un classique. Et ce n’est pas pour rien que ça marche encore: c’est de l’humour qui pogne. Je te dirais même que le succès qu’on a connu l’été dernier a été encore plus fort que ce à quoi je m’attendais. C’est d’abord en le répétant, puis en le jouant que tu te rends compte de la puissance du show. C’est un peu un spectacle de troupe carnavalesque, un gros party de gang. C’est sans prétention et ça fait du bien au monde.

Parle-nous de ton personnage. Elle est particulière, Zézette!

C’est l’un des beaux rôles que j’ai joué dans ma carrière; je me suis rarement autant amusée sur scène. Zézette est à la limite de l’itinérance, elle vit avec un panier d’épicerie et ce qu’elle a dans son panier. C’est pas mal ce qu’elle a dans la vie. Elle chuinte aussi, alors je dois porter de fausses dents pour jouer le personnage. Elle est sale et mal engueulée. De plus, elle sautille partout: c’est une bombe! Avec ce personnage, c’est comme si j’avais toutes les permissions; ça laisse une place hallucinante à la folie. J’ai recommencé à m’entraîner depuis deux, trois mois afin d’être en forme cet été, parce que ce rôle est vraiment essoufflant. Ça permet à un acteur de se dépasser: le fait qu’il sautille et qu’il bouge autant rend ce personnage extraordinaire. Je suis vraiment bien servie.

Par ailleurs, on peut te voir dans la seconde saison de Nuit blanche...

Oui, j’ai repris le rôle tenu par Valérie Blais; je l’ai su à la dernière minute. Elle ne pouvait y participer parce qu’elle tournait dans le film Les belles-sœurs. Elle a écrit quelque part qu’elle était très contente pour moi; j’ai trouvé ça très sympathique. C’est une actrice extraordinaire que j’adore! Ce rôle est celui de Charlotte, l’une des deux filles de Loulou, jouée par France Castel. Marilyse Bourke incarne la sœur de mon personnage, et Jean- Philippe Perras, son frère. Charlotte est une femme plus posée, plus près de moi. Ce rôle-là m’a fait du bien. J’ai aussi autre chose qui s’en vient: un beau rôle de composition dans une série.

Parlons maintenant de ta fille. Comment va-t-elle?

Agathe va très bien. C’est une belle grande fille qui va avoir 10 ans. Parfois, je vois poindre clairement l’adolescence. Elle est encore très «papa et maman», mais en même temps, je sais qu’elle va être la leader des gangs pour sortir dans les bars! (Elle éclate de rire.) Elle est assez extravertie. Elle fait des milliers d’affaires: elle aime le théâtre, la gym, elle joue du piano, elle veut chanter et produire. Elle est enfant unique, alors les amis sont très très importants pour elle; il y en a tout le temps à la maison. Quand il n’y a pas d’action, elle s’ennuie rapidement. Ça va super bien, c’est vraiment beau, 10 ans! C’est malade, c’est encore aussi une petite enfant, alors j’essaie de profiter. Tous les soirs, on se colle; on a nos moments de télé avant d’aller se coucher.

Aurais-tu aimé avoir d’autres enfants?

Ç’a été long avant d’avoir Agathe. On a essayé pendant neuf ans. Et pendant qu’on essayait, j’avais fait une demande pour adopter. Quand est venue l’ouverture pour adopter, Agathe était née et elle avait déjà sept ans. J’étais rendue ailleurs. Quand j’ai eu un appel pour l’adoption en Chine, il fallait que j’accepte que ce soit un enfant ayant des besoins particuliers. Comme j’avais réussi à avoir un enfant, j’avoue que la décision a été plutôt facile à prendre.

Ta fille, ton couple, le travail, tout semble bien aller. On peut dire que tu traverses vraiment une belle période!

Oui! Ça fait 20 ans qu’on est ensemble, Mario et moi. J’aime cette stabilité. Je ne saurais pas comment faire si je devais recommencer. Je me vois avec ce gars-là jusqu’à ma vieillesse. Je serais vraiment déroutée s’il devait en être autrement. On dirait que je ne voudrais même pas me rematcher avec quelqu’un d’autre. Et quand je repense à mon parcours, à ma gang de l’école de théâtre, je peux dire qu’on a été une classe vraiment très chanceuse et bénie des dieux. On était une classe forte. On était une douzaine, et les trois quarts travaillent aujourd’hui.

Est-ce que tu peins toujours?

Oui, j’ai recommencé. Tu vois, il faut avoir confiance que ça finit par revenir. J’ai été à boutte pendant un bon moment, mais c’est revenu. Souvent, je recommence en faisant des chevaux, pour me remettre dedans. Là, je suis en train de faire des portraits, des choses un peu moins réalistes et flyées. Je fais de l’acrylique et j’ai recommencé à faire de l’huile. C’est le fun. Je n’ai pas un atelier ailleurs, comme c’était le cas il y a quelques années. Alors, quand je recommence à peindre, c’est le branle-bas de combat, parce qu’il faut que je me réinstalle un atelier chez nous. Et quand je suis tannée, je désinstalle l’atelier. C’est un cycle. En ce moment, je m’amuse, ça fait du bien.

Cet été, tu seras sur scène dans Le père Noël est une ordure, alors tu n’auras pas de vacances?

On aura une semaine de vacances qui en sera une, je l’espère, de découvertes et de dépaysement. Si cette semaine reste libre pour des vacances, c’est ce que j’aurais le goût de faire, peut-être quelque part en Europe. On va souvent en Floride, parce que mes beaux-parents ont un condo là-bas, mais je m’ennuie des vrais voyages. Durant les fêtes, on est allés à Walt Disney en Floride, et je pense que j’ai mieux aimé ça que ma fille! 

C’était un rêve que tu caressais depuis longtemps d’aller là-bas?

Je me suis dit que j’allais triper. Je me suis tellement conditionnée à aimer ça que j’ai aimé ça! Je te disais que ma fille s’ennuie rapidement... Alors, l’une des choses que j’ai aimé à Disney, c’est qu’avec un enfant, tu n’as pas besoin de réfléchir: il y a toujours quelque chose à faire. On y a passé huit jours. Tu pars le matin et tu es sûr d’en avoir plein la vue toute la journée. Mon chum n’est pas très «Disney». J’étais censée partir seule avec Agathe, mais il est finalement venu avec nous. La plupart du temps, il nous attendait, mais comme les décors — Avatar, Star Wars — et la technologie de Disney sont hallucinants, mon chum a tripé. Il a pris des notes! Moi, je n’y retournerais pas chaque année, mais j’aimerais bien quand même y faire un petit trip de deux jours avec ma fille pour aller voir, entre autres, Universal et le monde de Harry Potter. Alors, j’ai aimé ça, mais ce voyage-là m’a quand même donné le goût de retourner en Europe et de vivre quelque chose de plus relaxe.

Tu es visiblement heureuse!

J’ai tellement une belle vie! Il n’y a pas grand-chose qui change: je suis Madame Stabilité! En fait, je dis ça, mais la seule chose qui a changé est que je me suis mise à l’entraînement. Je n’ai jamais fait ça de ma vie. En fait, j’haïs ça. Mais j’ai dû m’y mettre parce que je me suis blessée en jouant mon rôle de Zézette. J’ai voulu solidifier mes genoux. Et je vois que ça fonctionne, car j’ai fait des progrès incroyables.

Tu vas peut-être finir par faire un marathon!

C’est drôle que tu dises ça... J’ai une amie qui m’a lancé le défi, et il se pourrait que je le relève. Je ferai peut-être un 5km à la fin de l’été. Mais la course, ce n’est pas comme l’entraînement; je m’y suis mise il y a trois jours! Je suis loin encore du 5 km, mais on s’en reparlera!

On pourra voir Brigitte cet été dans Le père Noël est une ordure à compter du 6 juillet, d’abord à Québec, Gatineau et Brossard, puis la pièce sera présentée en tournée au Québec à l’automne. On peut voir la deuxième saison de Nuit blanche sur Prime Video.

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