Bras droit de Dave «Pic» Turmel: un rappeur de Québec accusé, entre autres, de mutilation
Le SPVQ a arrêté deux hommes, dimanche, qui avaient déjà été condamnés pour un crime lié aux stupéfiants qu’ils avaient commis ensemble
Olivier Faucher
La police a mis la main au collet, dimanche, des deux bras droits de Dave «Pic» Turmel, qui disposent chacun d’un casier judiciaire bien garni, notamment pour avoir pris part ensemble à une violation de domicile en 2015.
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Le rappeur James «Frékent» Célestin, 39 ans, fait face à trois chefs d’accusation, notamment pour des voies de fait graves en blessant, en mutilant et en défigurant une victime qu’il aurait séquestrée le 4 février dernier. Il aurait également commis un enlèvement lors d’un autre événement, le 20 février.
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a aussi passé les menottes à Jean-François Dion, 36 ans, qui est accusé de possession de munitions prohibées.
Selon les informations obtenues par notre Bureau d’enquête, les deux hommes sont les bras droits de Dave «Pic» Turmel, le caïd impliqué dans un violent conflit l’opposant, lui et ses trafiquants de drogue, aux Hells Angels dans la région de Québec.
Un rappeur toujours actif
Célestin et Dion ont chacun déjà été condamnés à plusieurs reprises au cours des dernières années, entre autres pour avoir tous les deux participé à un braquage à domicile ayant pour but de voler de la cocaïne, dans Portneuf, à l’été 2015.
James Célestin est également connu sous le nom d’artiste «Frékent» sur la scène hip-hop de la capitale nationale.
Malgré ses démêlés avec la justice, il a continué à produire de la musique au cours des dernières années, et ce, jusqu’à l’automne dernier, où il a lancé son plus récent morceau, Coupez-les.
- Écoutez l'entrevue avec Kathryne Lamontagne, journaliste d’enquête au Bureau d’enquête de Québecor au micro d’Alexandre Dubé via QUB radio :
Comble de l’ironie, c'est en quelque sorte le sort qu'ont subi deux sympathisants des Hells au cours des derniers jours, entre autres par les hommes de main de Turmel qui leur ont notamment tranché une oreille, un doigt et un orteil. On ignore toutefois si les paroles de Célestin ont un quelconque lien avec ces crimes.
En 2017, après être sorti de prison, il s’était d’ailleurs plaint, dans un article du média Vice, que sa maison de transition recommandait qu’il n’ait pas le droit de promouvoir ou diffuser sa musique. «C’est ma liberté d’expression qui est attaquée», avait-il déclaré.
Dans un balado du média ONZMTL, à l’automne dernier, Célestin a parlé «d’interruptions, de pénalité et de carton rouge» dans sa carrière musicale, faisant vraisemblablement référence aux peines de prison qu’il a dû purger.
«Ça m’a apporté un lot de vérité, un lot de sagesse», avait-il mentionné.
-Avec Félix Séguin, Bureau d'enquête
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