Boeuf, fromage, poulet, tofu... voici l'impact des différentes sources de protéines sur l'environnement
Camille Dauphinais-Pelletier
À quel point la viande, le lait et les œufs polluent vraiment plus que les céréales, les légumes ou encore le fameux tofu?
Alors que de plus en plus de gens se tournent vers le végétarisme, le véganisme - ou diminuent simplement leur consommation de produits animaliers -, voici quelques chiffres pour alimenter votre réflexion, en prenant l’exemple des protéines.
L’élevage, ça prend beaucoup de terres
De façon générale, la production de protéines d’origine animale est plus dommageable pour l’environnement, étant donné qu’il faut tenir compte des GES émis par toutes les étapes de l’élevage, incluant donc la culture de plantes pour nourrir les animaux.
Celle-ci prend de la place et des ressources: au Québec, par exemple, 70 % de nos meilleures terres agricoles servent uniquement à nourrir des porcs.
Et dans le monde, 77 % des terres agricoles servent à l’élevage d’animaux, alors que les produits de ceux-ci ne représentent que 18 % des calories consommées (et 37 % des protéines que l’on mange).
Grosse différence entre le bœuf et le porc
Mais les protéines animales ne polluent pas toutes autant.
Il y a un monde de différence entre le bœuf (qui émet l’équivalent de 50 kg de GES / 100 grammes de protéines), le fromage (10,8 kg / 100 g) ou encore le porc (7,4 kg / 100 g).
Il reste que quand on regarde l’ensemble du portrait, les protéines végétales ont globalement un impact moindre :
Émissions de GES par type d’aliment, pour 100 grammes de protéines
Bœuf : 50 kg
Agneau et mouton : 19,9 kg
Crevettes d’élevage : 18,2 kg
Fromage : 10,8 kg
Lait : 9,5 kg
Porc : 7,6 kg
Poisson d’élevage : 5,9 kg
Volaille : 5,7 kg
Œufs : 4,2 kg
Céréales : 2,7 kg
Tofu : 2 kg
Arachides : 1,2 kg
Pois : 0,4 kg
Noix : 0,3 kg
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Et si on mange local?
Comme il faut aussi tenir compte du transport quand on évalue l’impact environnemental de notre alimentation, on peut se demander si au Québec, on ne serait pas mieux de se concentrer sur l’alimentation locale, surtout en hiver, puisqu’on produit beaucoup de viande et de produits animaliers.
Même en poussant ces contraintes à l’extrême, les aliments végétaux remportent la mise. Une étude de l’Université de Sherbrooke montre qu’une semaine de régime végétalien en plein mois de janvier produit 13,8% moins de GES qu’un régime locavore contenant des produits animaliers.
Pas obligés d’aller dans l’extrême
Évidemment, les facteurs environnementaux sont juste un élément qui influencent nos choix alimentaires. Les goûts personnels, les traditions, l’éthique, les besoins nutritifs, les allergies ou encore l’importance d’encourager l’économie locale entrent tous en ligne de compte quand vient le temps de faire notre épicerie.
Reste qu’il est intéressant de connaître ces données quand on prend des décisions.
- Avec Jean Balthazard, 24 heures
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Sources : Science / Our World in Data / Analyse carbone de deux régimes et recommandations pour réduire l’impact environnemental de l’alimentation, Corinne Côté, Université de Sherbrooke, 2018 / Déclaration de Michel Saint-Pierre (ancien sous-ministre de l’Agriculture)