Boeing cherche à annuler son plaidoyer de culpabilité lié aux écrasements d'avion de 2018 et 2019

AFP
Le constructeur aéronautique américain Boeing tente d’annuler son plaidoyer de culpabilité lié aux écrasements de 2018 et 2019, conclu en juillet avec le ministère de la Justice, mais rejeté en décembre par un juge texan, écrit le Wall Street Journal (WSJ), lundi.
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Selon le quotidien économique, faisant référence à plusieurs sources non identifiées, l’avionneur « cherche un traitement plus indulgent de la part du ministère de la Justice qui, sous l’administration Trump, examine de nombreuses affaires pénales dont le procès n’est pas encore ouvert ou qui n’ont pas encore été validées par un juge ».
Sollicité par l’AFP, Boeing n’a pas commenté et le ministère n’a pas répondu dans l’immédiat.
Le plaidoyer de culpabilité est intervenu après que les procureurs ont conclu que Boeing avait bafoué un premier accord dit de poursuites différées (DPA).
Ce dernier avait été conclu en janvier 2021, concernant les accidents de 737 MAX 8 des compagnies Lion Air en octobre 2018 et Ethiopian Airlines en mars 2019. Ils ont fait 346 morts au total.
D’une durée de trois ans, l’engagement initial imposait notamment à Boeing d’améliorer son programme de conformité de sa production.
Mais, en janvier 2024, un 737 MAX 9 d’Alaska Airlines a perdu en vol un panneau de fuselage. L’appareil avait été livré en octobre.
Cet incident, qui n’a fait que quelques blessés légers, intervenait après des mois marqués par des problèmes de qualité de production. Il a plongé Boeing dans une crise existentielle.
En juillet, Boeing et le ministère ont finalement annoncé un second DPA, incluant en particulier la désignation d’un superviseur indépendant.
Pour être définitif, cet accord devait être approuvé par Reed O’Connor, juge fédéral chargé du dossier au Texas, qui l’a rejeté et renvoyé Boeing et le ministère à l’écheveau.
Sans aborder le fond de l’affaire dans sa décision de douze pages, il s’est concentré sur le mode de désignation de ce superviseur indépendant qui, selon lui, « marginalis (ait) à tort » le rôle du tribunal et n’offrait pas de garanties en termes de diversité (DEI).
Après plusieurs reports successifs, les parties doivent désormais informer le juge de leurs intentions au plus tard le 11 avril.
« Boeing devrait profiter du nouveau regard porté par le ministère de la Justice de Trump, qui est plus enclin à modifier au moins partiellement cet accord », a relevé lundi le WSJ.
« Permettre à Boeing d’annuler cet accord, ou un allègement de la sanction contre le groupe, constituerait l’un des exemples les plus flagrants de l’approche plus souple de l’administration Trump dans les affaires de justice en col blanc », a-t-il ajouté.