Blinken met en garde Pékin contre les pirates informatiques
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Agence France Presse
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a averti jeudi le chef de la diplomatie chinoise que Washington demanderait des comptes aux «responsables» d'une cyberattaque contre le gouvernement américain, d'origine chinoise présumée.
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M. Blinken, qui s'est entretenu à Jakarta avec Wang Yi, «a clairement indiqué que toute action visant le gouvernement, les entreprises et les citoyens américains nous préoccupe profondément et que nous prendrons les mesures nécessaires pour que les responsables rendent des comptes», a déclaré un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat.
Cette rencontre, en marge d'une réunion de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), survient au lendemain d'une cyberattaque d'origine chinoise présumée ayant visé en particulier des comptes de messagerie électronique d'un certain nombre d'agences fédérales et du département d'État, selon le géant de l'informatique Microsoft.
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Jusqu'ici, le département d'État avait déclaré avoir détecté une «activité anormale», mais s'était abstenu de blâmer publiquement la Chine, précisant qu'une enquête était en cours.
Cette nouvelle cyberattaque intervient au moment où les États-Unis et la Chine, qui se livrent une compétition féroce, ont repris des contacts au plus niveau après des mois de tension.
Après la visite d'Antony Blinken à Pékin le mois dernier, c'est la deuxième rencontre entre les deux hommes en moins d'un mois.
Un appel à rétablir la communication entre les deux armées
Par ailleurs, malgré ce réchauffement diplomatique entre les deux plus grandes économies du monde, les États-Unis n'ont pas réussi à persuader la Chine de rétablir la communication entre leurs deux armées.
M. Blinken «a souligné que nous avons la responsabilité de maintenir nos canaux de communication ouverts, y compris entre nos deux armées», a déclaré un autre responsable américain.
«Je pense qu'il est urgent de le faire. Nous n'y sommes pas encore parvenus», a-t-il concédé.
La Chine a exigé que les États-Unis lèvent les sanctions imposées à son ministre de la Défense, Li Shangfu, en raison de l'achat d'armes à l'adversaire américain, la Russie.
Des responsables ont indiqué que M. Blinken s'est également entretenu avec la Chine sur les moyens de lutter contre les précurseurs chimiques du fentanyl, l'opioïde synthétique, à l'origine d'une épidémie de toxicomanie aux États-Unis.
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Une mobilisation contre le fentanyl
Début juillet, Antony Blinken avait appelé la communauté internationale à se mobiliser pour lutter contre le fentanyl.
Pékin est particulièrement dans le viseur car, selon des experts, des composés chimiques nécessaires à la fabrication du fentanyl continuent d'être exportés de Chine vers le Mexique et l'Amérique centrale, avant d'entrer sur le territoire des États-Unis.
La Chine a pourtant interdit les exportations de fentanyl vers les États-Unis en 2019.
Pékin a décliné l'invitation à participer à la réunion ministérielle de vendredi, furieuse des sanctions américaines visant des entreprises chinoises.
La justice américaine a en effet récemment inculpé quatre entreprises chinoises et huit de leurs employés pour avoir fait entrer aux États-Unis les composants nécessaires à la fabrication du fentanyl.
Au-delà des dossiers américano-chinois, la mer de Chine méridionale devrait être l'un des principaux sujets abordés au menu de l'Asean à Jakarta.
La Chine fait en effet valoir de vastes revendications sur cette route maritime majeure pour les chaînes d'approvisionnement de Tokyo et Séoul, et qui abrite en outre de précieux gisements de pétrole et de gaz.
Les puissances occidentales et asiatiques s'inquiètent de l'affirmation croissante de Pékin dans la région, où elle fait pression sur l'île démocratique autonome de Taïwan et où ses navires ont été impliqués dans plusieurs incidents avec des appareils d'autres pays.