Publicité
L'article provient de 24 heures

Bilan du 1er juillet : 600 ménages se retrouvent sans logement

Archives/Agence QMI
Partager
Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2022-07-02T20:18:33Z
Partager

La crise du logement frappe dur pour les régions du Québec, qui sont davantage affectées que les grands centres. En tout, 600 ménages n’ont toujours pas trouvé de logement en date du 1er juillet. 

• À lire aussi: Après près de 30 ans dans le même appart, il n’a nulle part où aller

• À lire aussi: Pourquoi déménage-t-on le 1er juillet?

«2022 est l’une des pires années qu’ait connues le Québec depuis le début du millénaire», affirme la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) Véronique Laflamme. Au lendemain de la Journée du déménagement, l’organisme a dressé un bilan inquiétant de la situation au Québec, samedi matin.  

CAPTURES TVA.
CAPTURES TVA.

À Montréal, 118 ménages n’ont pas trouvé d’endroit où se loger à temps, tandis qu’on parle de 55 ménages à Québec, 50 ménages à Sherbrooke et 40 ménages à Gatineau.  

«Les centaines de ménages locataires qui sont toujours sans logis et tous ceux qui s’ajouteront au cours des jours et des semaines à venir sont des révélateurs d’une crise beaucoup plus profonde», dénonce la porte-parole du FRAPRU Véronique Laflamme. 

L’an dernier, le FRAPRU rapportait qu’un peu moins de 500 ménages s’étaient retrouvés sans logement en date du 1er juillet.  

Publicité

Le pire à Drummondville 

La situation est particulièrement inquiétante à Drummondville, où 135 ménages n’ont toujours pas de logis. Dans cette ville de 80 000 habitants, le taux d’inoccupation est critiquement bas : il se situe à 0,2%, et à 0,1% pour les logements de 3 chambres à coucher et plus.  

À titre de comparaison, le taux d’inoccupation est de 3,6% à Montréal (2,8% pour les appartements de 3 chambres à coucher et plus), avec un nombre de ménages sans logement similaire à celui de Drummondville.  

«C’est la première fois que ce n’est pas une grande ville qui a le plus grand nombre de ménages qui n’ont pas trouvé un logement», remarque Véronique Laflamme.  

L’an dernier, 75 ménages n’avaient pas trouver de toit où le loger à Drummondville, ce qui était «déjà élevé pour une telle municipalité», explique-t-elle.  

Selon elle, la situation à Drummondville illustre bien que la crise du logement s’est répandue partout dans la province et qu’elle se vit même en dehors de Montréal. 

À la mi-juin, la directrice générale du comité logement Action location Drummond, France Boulanger, avait déploré au 24 heures que «c’est l’enfer comment il n'y a pas de logements». 

Selon ses observations, il y a de nouvelles constructions sur le territoire, mais celles-ci ne sont pas destinées à la classe moyenne.  

France Boulanger ajoute toutefois que dans leur secteur du Centre-du-Québec, il y a une forte concentration du parc locatif dans les mains des mêmes propriétaires. Selon elle, ils régulent ainsi les prix du marché locatif et procèdent à des tactiques pour évincer les locataires de longue date et monter ces loyers abordables.   

• À lire aussi: Hantés par leur dossier de crédit, des locataires sont incapables de trouver un logement

• À lire aussi: Voici les cinq régions où se situent les maisons les plus chères

Les partis politiques interpellés  

À l’aube des élections provinciales du 3 octobre prochain, le FRAPRU avait quelques demandes pour les partis politiques : 

  • Des mesures structurantes pour se sortir de la crise du logement ; 
  • La construction de 50 000 logements sociaux ; 
  • Davantage de protection pour les locataires. 

Mercredi, Québec a revu à la hausse, pour une deuxième fois cette année, l’aide financière maximale prévue par le programme d’allocation-logement. Ce programme s’adresse aux personnes qui consacrent une part trop importante de leur budget au paiement de leur logement ou au remboursement de leur prêt hypothécaire.  

L’allocation est passé de 80$ à 170$ par mois depuis l’automne. En 2022-2023, le gouvernement estime que 134 000 ménages seront admissibles à ce programme. 

La même journée, Québec a annoncé la construction de 3000 logements abordables, qui pourront accueillir des locataires d’ici cinq ans.  

− Avec des informations de Gabriel Côté et de Guillaume Cyr

Publicité
Publicité