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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Bientôt la fin de l’Ozempic remboursé par les assurances

La lutte est déjà commencée aux États-Unis afin de savoir qui va payer, maintenant

Certains employeurs aux États-Unis estiment que le coût initial de la prise en charge des médicaments amaigrissants n'est rentable que si les travailleurs amaigris restent en poste suffisamment longtemps pour que leurs autres dépenses de santé liées à l'obésité, telles que les maladies cardiaques et les prothèses articulaires, diminuent.
Certains employeurs aux États-Unis estiment que le coût initial de la prise en charge des médicaments amaigrissants n'est rentable que si les travailleurs amaigris restent en poste suffisamment longtemps pour que leurs autres dépenses de santé liées à l'obésité, telles que les maladies cardiaques et les prothèses articulaires, diminuent. Photo Getty Images via AFP
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Julien McEvoy

4 avril à 12h47
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La couverture des médicaments amaigrissants vantés par Elon Musk ou Oprah Winfrey touche à sa fin chez de nombreux employeurs aux États-Unis dans ce qui s’annonce comme une des prochaines luttes des travailleurs.

• À lire aussi: Plus de coke ni de poutine grâce à l’Ozempic: elle perd 30 livres en 10 semaines

L’Ozempic ainsi que les autres GLP-1 ne sont pas rentables, ont dit plusieurs spécialistes au Wall Street Journal, jeudi.

Oui, ils réduisent les effets indésirables sur la santé, mais ce n’est pas suffisant pour compenser les dépenses liées aux médicaments.

«Beaucoup [d’entreprises] nous demandent activement de ne plus les couvrir», a indiqué une porte-parole de l’assureur Blue Cross Blue Shield du Massachusetts.

Cet État fait partie de la douzaine où le système public Medicaid couvre les GLP-1 pour traiter l’obésité. Les employeurs n’ont aucune pression pour l’offrir et pensent avoir le dessus pour se débarrasser du fardeau pour toujours.

Moins de choix

Des entreprises de tous les États ont déjà réduit ou supprimé la couverture des traitements amaigrissants à succès.

Pour l’instant, les gens peuvent acheter des copies moins chères que l’Ozempic dans des pharmacies en ligne. La facture passe alors de 500$ à 200$ par mois.

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La faille sera bientôt corrigée, car la Food and Drug Administration n’avait autorisé la vente des contrefaçons que pour la durée de la pénurie des médicaments de marque.

Ceux qui défendent la couverture du GLP-1 par les assureurs disent que ce n’est pas juste une question d’argent, que le souci des entreprises pour la santé des travailleurs est important.

Le coût de l’assurance des travailleurs obèses est sous-estimé, avance le Diabetes Leadership Council. Son directeur, George Huntley, prédit que les entreprises vont finir par admettre que le paiement des médicaments amaigrissants représente une économie nette.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Critère d’embauche: pas obèse

«Surtout après avoir calculé le coût de l’embauche et de la formation pour remplacer ceux qui partent ailleurs pour de meilleures assurances», dit-il.

Le changement met à l’épreuve l’effet de levier et la loyauté. La question est de savoir jusqu’à quel point les entreprises seront généreuses pour attirer et retenir les talents.

Un ex-politicien devenu patron d’un assureur, Robert Andrews, recueille des données anonymes sur les soins de santé des employés de ses clients comme JPMorgan Chase, Coca-Cola et General Electric.

Une entreprise peut limiter l’accès à ces médicaments aux employés diabétiques et refuser de couvrir ceux destinés uniquement à la perte de poids, constate-t-il.

D’autres exigent que les employés qui souhaitent prendre du GLP-1 participent à des programmes de perte de poids.

On ne peut s’empêcher de se demander si les entreprises ne pourraient pas licencier les employés obèses ou ne pas les embaucher pour éviter de payer pour les médicaments amaigrissants.

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