«Bientôt, ça va être seulement les méchants qui vont être proprios»
TVA Nouvelles
Le propriétaire d’un quintuplex du quartier Villeray, à Montréal, lance un cri du cœur face au discours ambiant qui vise à démoniser les propriétaires.
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En entrevue à TVA Nouvelles, Mathieu Gomez a expliqué pourquoi il croit que ce type de discours nuit aux locataires eux-mêmes.
«Le narratif général est très hostile envers les propriétaires. Souvent, c’est de bon augure de dire que les propriétaires sont méchants et qu’ils veulent exploiter les gens», déplore le propriétaire.
«Ça enclenche une dynamique qui va nous mener à ce que les petits propriétaires, comme nous, vont vendre et ça va être racheté par de grosses compagnies qui elles, vraiment, non aucun scrupule et vont gérer ça pour le profit pur», ajoute-t-il.
Selon Mathieu Gomez, l’image du méchant propriétaire est surfaite et surtout, ne s’applique pas à tous.
«Il y a de mauvais locataires et de mauvais propriétaires», résume-t-il.
M. Gomez est d’ailleurs d’avis que les petits propriétaires sont souvent plus humains dans leur rapport avec leurs locataires et contribuent à freiner la hausse des loyers.
«En tant que petit propriétaire, tu construis une relation avec tes locataires. Nous, il y en a une que ça fait 30 ans qu’elle est là; on la connaît super bien», raconte Mathieu Gomez.
M. Gomez a d'ailleurs déploré la situation actuelle sur Twitter. Dans sa publication, le propriétaire avait lancé cet avertissement: «il faut arrêter de dépeindre les proprios comme les méchants de l'histoire parce-que bientôt, ça va vraiment être seulement les méchants qui vont être proprios.»
On a un quintuplex dans Villeray.
— Mathieu Gomez (@MathieuGomez8) June 30, 2023
Nos loyers sont très modiques, 4 x 4 et demi et le RDV avec cours arrière, tous bien en dessous des prix du marché. À deux pas du marché Jean-Talon et du parc Jarry. Très beau coin. Très huppé.
On connaît bien tout les locataires, une est la…
Un traitement inéquitable
Ce dernier a d’ailleurs indiqué avoir vécu un calvaire en raison d’un locataire qui saccageait son logement, en plus de déranger les autres résidents du bloc.
Après des tentatives répétées pour que le locataire modifie son comportement, Mathieu Gomez s’est rendu à la Régie du logement, où il estime avoir eu droit à un traitement injuste vis-à-vis du locataire problématique.
«L’esprit général, c’était que nous, tout ce qu’on dit c’est du mensonge et il faut le prouver au point-virgule», soutient le propriétaire.
«Le propriétaire a le fardeau de la preuve; le locataire est considéré comme une victime au départ. C’est l’impression que ça m’a donné», ajoute-t-il.
Estimant que «les locataires ont le gros bout du bâton», Mathieu Gomez est ressorti aigri de cette expérience.
«Quand je suis senti de là, on se sentait absolument pas supporté par la régie, on sentait qu’on nous traitait comme des criminels», affirme-t-il.
Les problèmes ne se sont d’ailleurs pas arrêtés là, puisque le locataire en question, qui avait consenti à quitter le logement, a finalement changé d’idée et a continué de causer des problèmes à Mathieu Gomez et les autres résidents du bloc.
«Du moment qu’un locataire décide qu’il te fait la vie dure, il n’y a pratiquement rien qu’on pouvait faire. On était otages de cette personne-là pendant des années», clame le propriétaire.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.