Bientôt 8 ans sans concert à Québec: Metallica est devenu trop gros pour son château fort


Cédric Bélanger
James, Lars, Kirk et Robert ont-ils oublié leur château fort? Ça fait aujourd’hui sept ans, neuf mois et onze jours que Metallica n’a pas donné de concert à Québec. À leur retour, jamais il ne se sera écoulé autant de temps entre deux visites des dieux du métal dans la capitale.
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Pour une ville aussi folle de Metallica que Québec, c’est une éternité.
Auparavant, le «record» de la plus longue séquence sans concert à Québec était de sept ans, six mois et 15 jours. C’est le temps qui s’était écoulé entre deux passages de Metallica au Colisée, les 29 mars 1997 et 14 octobre 2004.
La dernière prestation du quatuor californien chez nous, c’était le 14 juillet 2017, sur les plaines d’Abraham, lors du 50e Festival d’été de Québec (FEQ).
Depuis, Metallica a chanté ses succès trois fois à Montréal: au parc Jean-Drapeau le 19 juillet 2017 et au Stade olympique les 11 et 13 août 2023. Pendant ce temps, à Québec, on doit se tourner vers les albums si l’on veut réécouter les Enter Sandman et Master of Puppets.

Encore sensibles
Surpris d’une si longue absence? «Oui et non», répond le directeur de la programmation du Festival d’été, Louis Bellavance.
Oui, d’abord, étant donné que «c’est un marché qu’ils ont jalousement protégé pendant toute leur carrière parce qu’il leur a donné du rendement comme ce n’est pas possible. Ils sont capables de le reconnaître et je suis certain qu’ils ont encore cette sensibilité», analyse celui qui a orchestré leur dernier concert chez nous, en 2017.

D’ailleurs, on fêtera dans quelques mois le dixième anniversaire d’un doublé historique, quand Metallica avait donné le dernier concert au Colisée Pepsi, le 14 septembre 2015, avant d’inaugurer le Centre Vidéotron deux jours plus tard.
«C’est légendaire»
Cependant, il faut reconnaître que le statut du groupe a changé.
«Avant, on parlait d’un groupe de heavy métal que le monde de Québec aime. Maintenant, c’est comme les Rolling Stones. Tu parles d’un groupe de classic rock qui est en mode grands événements et grandes occasions. C’est leur tour de passer à la caisse. À chaque fois qu’ils sortent de chez eux, ça vient avec un paiement qu’ils ont amplement mérité. C’est comme Ozzy, comme Black Sabbath. Metallica, c’est légendaire. Ils sont passés de l’autre bord», dit Louis Bellavance.

«Présentement, poursuit-il, Metallica amasse des recettes de 6,5 millions en moyenne par spectacle et ils vendent en moyenne 55 000 billets. Donc, ce n’est pas surprenant qu’ils ne viennent pas à Québec. Il n’y a pas de salle de 50 000 personnes. C’est leur réalité. Je ne les vois pas faire une tournée d’arénas. Ils ne sont plus là.»
Une occasion spéciale
Metallica serait-il devenu trop gros pour Québec? Chose certaine, ça va prendre une occasion spéciale pour l’accueillir, croit le programmateur du FEQ.
«Peut-être qu’ils vont venir faire deux soirs à un moment donné. Les Stones, un jour, ont dit qu’ils allaient jouer dans des marchés secondaires où ils n’avaient jamais joué et c’est là qu’on les a ramassés [en 2015, au FEQ]. Cinq ans avant, on ne pouvait pas leur parler», affirme Louis Bellavance, qui assure qu’il ne baisse pas les bras.
«On le demande chaque année et on trouve que ça fait longtemps qu’ils ne sont pas venus. Ce sont les mêmes conversations que nous avons avec les Ed Sheeran, les Coldplay, les AC/DC, les Eminem. Chaque fois, je reviens ici et je dis: “Ouain, qu’est-ce qu’on fait avec notre modèle d’affaires? Comment on se rend là avec des billets à 150$?”»