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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Biden vise la finance pour enrayer la machine de guerre russe

AFP
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Agence France Presse

2023-12-22T11:52:35Z
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Le président Joe Biden va signer vendredi un décret autorisant les États-Unis à prendre des sanctions dites «secondaires» contre les établissements financiers qui soutiennent l'effort de guerre russe contre l'Ukraine, a dit un haut responsable de la Maison-Blanche. 

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«Ce que nous voulons faire, c'est viser les matériaux dont la Russie a absolument besoin pour produire de l'armement. (...) Pour obtenir ces matériaux, (les Russes) ont besoin de passer par le système financier, ce qui en fait un point névralgique potentiel, et cet outil vise ce point névralgique», a-t-il expliqué.

Le haut responsable, qui s'exprimait lors d'un entretien avec des journalistes jeudi et dont les propos étaient sous embargo, a requis l'anonymat.

Les États-Unis, premier soutien de l'Ukraine, parient sur l'effet dissuasif de cette annonce, qui intervient alors que le Congrès américain peine à s'entendre sur la poursuite du soutien militaire à Kiev.

«Notre idée, en toute franchise, est que les juridictions et institutions financières prendront des mesures pour mettre fin à leurs comportements avant que nous n'ayons à user» de ce nouveau mécanisme de sanctions, a dit le haut responsable.

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«Au final, n'importe quelle banque ou presque dans le monde, si elle a le choix entre continuer à vendre une petite quantité de marchandises au complexe militaro-industriel russe ou être connectée au système financier américain, choisira d'être connectée au système financier américain», a-t-il indiqué.

Le haut responsable a expliqué que la plupart des banques européennes ou américaines avaient d'ores et déjà cessé de financer des activités en Russie, mais a relevé qu'elles étaient en relation avec des établissements financiers d'autres pays, qui potentiellement continuaient à le faire.

Diamants

Washington compte donc sur ces banques occidentales pour dissuader leurs partenaires dans les pays tiers de continuer à faire affaire avec Moscou.

Les États-Unis vont aussi, selon une haute responsable de l'exécutif, mettre en place un embargo sur des produits importés depuis d'autres pays que la Russie, mais fabriqués à partir de matières premières russes, par exemple des diamants.

Les Occidentaux ont déjà pris de nombreuses mesures de gel des avoirs et d'embargo contre des entités, des personnalités et des entreprises russes, afin d'enrayer la machine de guerre et de plomber l'économie.

L'accumulation de mesures occidentales a eu un «impact significatif» sur Moscou, a assuré le haut responsable, en estimant que la Russie «peinait» à reconstituer ses stocks d'armement, et en rappelant que les revenus tirés des hydrocarbures russes avaient reculé d'un tiers environ.

Néanmoins, près de deux ans après le début de la guerre en Ukraine, l'économie russe semble tenir le choc malgré cette avalanche de sanctions.

La Russie continue à vendre des hydrocarbures notamment à la Chine et à l'Inde, et a mis en place, selon les experts, des mécanismes efficaces pour contourner en particulier un plafonnement du prix de vente de son pétrole décidé par les Occidentaux.

Selon Washington, Moscou a par ailleurs développé sa coopération militaire avec l'Iran, qui lui fournit des drones, et avec la Corée du Nord.

D'après le FMI, la Russie devrait afficher une croissance d'un peu plus de 2 % cette année, et d'un peu plus de 1 % l'an prochain.

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