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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Biden fustige l'«agression russe» à l'ONU où les regards sont tournés vers Zelensky

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Agence France Presse

2023-09-19T17:54:38Z
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Tous les regards étaient tournés mardi vers le président ukrainien Volodymyr Zelensky à l'Assemblée générale de l'ONU où son homologue américain Joe Biden a appelé tous les pays à «se dresser contre l'agression» russe.

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«La Russie croit que le monde va se lasser et la laisser brutaliser l'Ukraine sans conséquence», a lancé Joe Biden.

«Si nous laissons l'Ukraine être démembrée, l'indépendance des nations est-elle encore garantie ? La réponse est non», a-t-il insisté, sous les applaudissements du président ukrainien et de la salle.

Il y a un an, Volodymyr Zelensky avait exceptionnellement été autorisé à intervenir via un message vidéo.

Cette fois, il est là en personne, pour cette grand-messe annuelle où il prendra la parole en milieu de journée mardi, avant de participer à une réunion spéciale du Conseil de sécurité mercredi et partir pour Washington où il sera reçu à la Maison Blanche jeudi.

  • Écoutez la chronique politique américaine avec le professeur Luc Laliberté via QUB radio :

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«Pour nous, il est très important que nos paroles, tous nos messages, soient entendus par nos partenaires», a-t-il déclaré lundi en rencontrant dans un hôpital new-yorkais des soldats ukrainiens blessés au front.

«L'Ukraine présentera une proposition concrète aux États membres de l'ONU sur la façon de fortifier le principe d'intégrité territoriale et d'améliorer la capacité de l'ONU à déjouer et arrêter une agression», a-t-il précisé sur X (anciennement Twitter).

«Dialogue»

Depuis l'invasion russe, une écrasante majorité de pays a adopté à l'Assemblée générale de l'ONU plusieurs résolutions soutenant l'Ukraine et son intégrité territoriale ou réclamant le retrait russe.

Mais après un an et demi de guerre aux impacts en cascade sur le monde, notamment sur la sécurité alimentaire, certains pays du Sud plaident pour une solution diplomatique.

«Nous allons intensifier nos efforts pour mettre fin à la guerre grâce à la diplomatie et le dialogue, sur la base de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine», a lancé à la tribune le président turc Recep Tayyip Erdogan, soulignant que «la guerre n'aura aucun vainqueur et la paix aucun perdant».

En Ukraine, «aucune solution ne sera durable si elle n'est pas basée sur le dialogue», a insisté de son côté le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui doit s'entretenir mercredi avec Volodymyr Zelensky.

«Beaucoup a été investi dans des armes et très peu dans le développement», a-t-il déploré.

À l'inverse de plusieurs puissances occidentales, le Brésil n'a jamais imposé de sanctions financières à la Russie ni accepté de fournir des armes à Kyïv et le pays tente de se positionner, tout comme la Chine, en tant que médiateur.

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«Je suis conscient que pour certains dirigeants, il est important de trouver une solution pacifique», a noté lundi le président du Conseil européen Charles Michel. Mais «pour que cette paix soit durable, elle doit respecter les principes» de l'ONU, a-t-il insisté.

  • Écoutez l'entrevue avec Michel Roche, spécialiste de l’URSS et de la Russie via QUB radio :

«Monde sans dessus dessous»

Dans son discours d'ouverture, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a peint un très sombre tableau d'un «monde sans dessus dessous», où les tensions géopolitiques «s'aggravent» et le réchauffement climatique «compromet le plus directement notre avenir».

Symbole de cette «compilation» de crises, les inondations de Derna en Libye, «triste instantané de l'état de notre monde, emporté par le torrent des inégalités et des injustices, et paralysé devant les défis à relever», a-t-il déploré.

Les milliers de personnes qui ont perdu la «ont été victimes de plusieurs fléaux. Victimes d'années de conflit. Victimes du chaos climatique. Victimes des dirigeants, qui, là et ailleurs, n'ont pas su trouver la voie de la paix».

En prélude à l'Assemblée générale lundi, les pays en développement ont rappelé le reste du monde à ses promesses d'améliorer le sort de l'humanité d'ici à 2030, insistant notamment sur une réforme de l'architecture financière internationale.

Une demande faite de façon répétée par Antonio Guterres, qui y voit une raison de la fragmentation du monde.

«Aujourd'hui, nous voyons de nouvelles fissures s'ouvrir dans le monde. L'impérialisme montre son visage répugnant», a commenté lundi le chancelier allemand Olaf Scholz.

Hormis les États-Unis, aucun autre membre permanent du Conseil de sécurité (France, Royaume-Uni, Chine, Russie) n'est représenté au plus haut niveau lors de cette grand-messe annuelle. Des absences que certains diplomates voient comme un mauvais signe pour l'ONU.

Le président iranien Ebrahim Raïssi, lui, sera à la tribune mardi, alors que son pays et les États-Unis viennent de procéder à un rare échange de prisonniers, en vertu d'un accord comprenant le transfert à Téhéran de 6 milliards de dollars de fonds gelés.

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