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L'article provient de 7 jours
Culture

Bianca Gervais avoue ne «pas très bien» vivre avec la conciliation travail-famille

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Joël Legendre

2023-05-17T12:00:00Z
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Comme d’habitude, j’arrive un peu d’avance au studio photo pour prendre le pouls des lieux afin de m’inspirer pour la rédaction de mon article. Au moment où j’entre dans la pièce, Bianca est en train de se faire maquiller. Aussitôt qu’elle entend ma voix, elle bondit de sa chaise pour m’annoncer qu’elle n’est pas prête. Et avant même que j’aie le temps de dire quoi que ce soit, elle se dirige vers Julien, le photographe, et lui demande de retarder la prise de photos, car elle ne veut pas me faire attendre. J’éclate de rire et je lui confirme que c’est moi qui suis arrivé plus tôt pour assister aux préparatifs de la séance. Si je vous raconte cette petite anecdote, c’est que, pour moi, elle résume très bien qui est Bianca Gervais: une personne attentive aux autres, bienveillante, à la spontanéité remplie de joie de vivre et d’étincelles! Rencontre avec une femme passionnée et passionnante!

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Bianca, le printemps est enfin arrivé! Comment te sens-tu?

Je suis née un 21 juin, la journée où commence l’été. Alors, j’ai toujours dit à la blague que c’était moi qui amenais le soleil! (rires) J’adore le printemps: c’est le renouveau, le mouvement, les gens sont beaux et on se redécouvre. Et en plus, avec le printemps vient la fête des Mères. J’aime tout de cette saison!

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Tu travailles beaucoup, ton amoureux aussi. Comment arrivez-vous à concilier le travail et la famille?

La vraie réponse? Pas très bien! (rires) C’est comme une valse, et on danse dans le chaos. Parfois, on réussit merveilleusement bien un porter et, à d’autres moments, un peu moins bien. Mais on s’ajuste selon notre niveau de fatigue ou les défis que nous apportent les enfants. Je compare notre couple à une voiture qui roule à 150 km/h sur l’autoroute de la vie. Et quand on roule trop dans la garnotte, on s’arrête, on s’assoit et on discute. On essaie de trouver ce qu’on peut changer. On cherche une vitesse de croisière. Et, pour y arriver, on doit se réajuster constamment. On communique beaucoup.

Julien Faugere
Julien Faugere

Mais je suis certain que tes enfants nagent bien dans cette vie, puisque c’est la leur...

Bien sûr! Et à quoi ressemble leur personnalité? Liv est très sensible. Elle a toute l’intelligence de son père, et je dirais qu’elle a l’intelligence émotive de sa mère. Elle me demande constamment d’être actrice, de jouer et de faire partie de ce milieu. J’ai tendance à vouloir l’éloigner un peu de ce métier. (rires)

Pourquoi as-tu ce réflexe?

Je ne veux pas qu’elle grandisse sous les projecteurs et encore moins sous le regard des autres. Je veux qu’elle apprenne à se valider par elle-même.

Et pourtant, c’est ce que tu as demandé à tes parents lorsque tu avais à peu près son âge, et ils ont accepté...

Oui, mais c’est ce qu’on pourrait appeler une belle naïveté. (rires) Cela dit, je veux lui donner des ailes et non pas les lui couper. Mais j’ai envie de repousser le moment où elle fera son entrée dans ce milieu. Quand je verrai que son besoin d’en faire partie est viscéral, je l’accompagnerai du mieux que je le peux.

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Julien Faugere
Julien Faugere

Tu veux lui éviter peut-être certaines situations que tu as vécues plus jeune...

Je crois que je vais être une vraie louve. On dit que dans notre métier on «joue», mais dans les faits, on évolue dans un monde où il y a des règles, des horaires et des responsabilités d’adultes. Je vais devoir, de mon côté, faire un cheminement pour ne pas la surprotéger.

Et Bowie?

Elle porte très bien son nom! C’est une rock star, une tonne de briques! Elle rocke notre vie, mais en même temps, on ne l’a pas appelée Juliette! (rires) Elle est autonome, drôle, vibrante et pleine de joie. Elle a aussi de la répartie. Je me visualise beaucoup à travers Liv. Et face à Bowie, j’ai comme cette impression constante que j’apprends à connaître quelqu’un qui a des forces et des faiblesses que je n’ai pas.

Comment te décrirais-tu comme maman?

Je me suis fait la promesse que mes enfants n’allaient jamais dire que leur mère n’était pas présente. Je veux quand même rêver à la hauteur de mes ambitions, je veux smasher mon plafond de verre et je ne veux pas être une version diète de mes rêves. Cependant, je veux être présente pour dessiner avec mes filles ou être auprès d’elles quand elles sont malades. Tout ça fait en sorte que parfois je me sens écartelée entre les deux.

Dirais-tu que tu ressens, à l’occasion, une certaine culpabilité?

Bien sûr, mais je me dis qu’il y a quand même plusieurs métiers qui imposent des horaires atypiques. Et j’aime penser que mes enfants voient que leur mère est heureuse d’aller travailler. Chose certaine, mes enfants vont être capables de s’adapter dans la vie!

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Certainement!

Mais je dois t’avouer que j’ai trouvé ça un peu plus difficile durant le tournage de mon nouveau projet, Les perles, car je laissais mes propres enfants pour aller jouer la mère de deux autres enfants. Je laissais ma charge mentale à la maison pour aller en trouver une autre, télévisuelle. (rires)

Depuis quelques années, tu poses des gestes concrets, que je trouve audacieux parfois, pour faire avancer les choses. Je pense à l’été dernier où tu es arrivée sans maquillage sur le plateau de Bonsoir bonsoir!. Comment t’est venue cette idée?

À vrai dire, je n’ai pas voulu créer une onde de choc. J’ai tout simplement voulu me libérer de certaines choses. Comme je suis une enfant de la télé, j’ai toujours été une bonne fille, j’ai appris à dire les bonnes choses et à vouloir plaire... Et maintenant, j’ai envie de me départir de certains standards que je me suis imposés. On dirait qu’en vieillissant, j’ai besoin de poser des gestes qui seront comme de petits actes de rébellion. J’ai une voix et je veux la faire entendre pour ce qui compte vraiment à mes yeux. 

Et justement, il y a quelques semaines, à Véronique et les Fantastiques, tu t’es ouverte sur les troubles alimentaires qui ont fait partie de ta vie pendant quelques années. Ça doit quand même te demander beaucoup de courage pour replonger dans cette souffrance, et dans cette honte peut-être, afin d’aider les autres...

Je n’ai pas beaucoup de filtres dans la vie. En général, je me connecte sur le vrai, et ça sort! C’est quand je suis arrivée à la maison et que mon chum m’a dit: «Wow! Tu as choisi ça comme sujet à la radio?» que j’ai réalisé que je m’étais peut-être trop ouverte et que ce n’était pas nécessaire. Puis, en même temps, j’ai réalisé que je suis fatiguée de tout suranalyser. 

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Photo : Julien Faugere / TVA Pu
Photo : Julien Faugere / TVA Pu

Comment aurait-on pu t’aider à l’époque?

Peut-être juste en me disant qu’on croyait en moi. Mes parents me le disaient tout le temps, mais il aurait fallu que ça vienne aussi de l’extérieur. 

Quel est le message le plus important que tu aimerais transmettre aux jeunes qui vivent avec cette maladie?

J’aimerais leur dire: «Tu es assez!» On n’est pas seulement un corps, on est une sensibilité, un cœur, une intelligence. Notre corps n’est qu’une enveloppe. Quand Sébastien et moi écoutons des films d’animation avec les filles, je remarque que souvent les personnages principaux sont différents, et on trouve ça beau. Pourquoi on ne l’applique pas dans la vraie vie? Toute l’énergie que j’ai mise à calculer mes calories, j’aurais tout simplement dû la mettre à être heureuse.

Qu’est-ce qui amène cette envie de parler ouvertement de ces enjeux?

C’est assurément la fin de la trentaine qui me donne envie de me libérer du regard des autres et de voyager léger. J’ai tellement essayé de changer mon rire, de moins gesticuler ou de prouver que j’avais un cerveau!

Donc, Liv et Bowie ont une mère qui voyage plus léger maintenant?

Probablement! 

Photo : / DROWSTER
Photo : / DROWSTER

Es-tu la mère que tu croyais être?

Je suis plus poche que je ne me l’imaginais! Je croyais que j’aurais plus de patience et que je serais plus dégagée sur le plan émotif par rapport à certains enjeux. Je pensais que je les laisserais beaucoup plus «être». Mais en même temps, je me dis qu’il n’y a pas une journée où je n’ai pas fait mon possible en fonction des circonstances de la vie. Ce n’était peut-être pas impeccable, mais je n’ai rien botché! (rires)

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J’ai l’impression que le fait que tu parles plus ouvertement de tes imperfections maintenant est peut-être lié de près à ton amoureux...

Quand on s’est rencontrés, il m’a fait le plus beau des cadeaux parce qu’il m’a laissée être qui je suis: une actrice qui rit fort, qui danse dans la cuisine et qui célèbre intensément la vie. La veille de notre voyage de noces, je me suis coupé les cheveux vraiment très courts comme si, inconsciemment, je voulais le tester. Il m’a dit: «Tu es magnifique!» J’ai ensuite voulu devenir réalisatrice, et il m’a dit: «Vole! Si tu as des questions, je suis là!» Puis j’ai voulu avoir des enfants, et il m’a dit: «Tu vas être extraordinaire comme mère!» C’était le plus beau cadeau que je pouvais recevoir. J’avais souvent eu l’impression qu’on voulait me mettre dans une petite boîte, et Sébastien m’a laissée être qui je suis tout simplement. J’essaie de lui rendre la pareille avec beaucoup de bienveillance. 

Cette rencontre avec Bianca m’a trotté dans la tête pendant plusieurs jours. Être témoin d’une telle authenticité m’a, en quelque sorte, chaviré. J’ai vu grandir Bianca, car à l’époque, on faisait beaucoup de doublage ensemble. Et d’avoir vu cette petite fille devenir la magnifique personne qu’elle est aujourd’hui me prouve que l’apprentissage de l’acceptation et de l’estime de soi demeurent les meilleurs outils pour créer des êtres humains qui changent le monde. Bianca, tu fais partie, selon moi, de ces femmes qui laissent leur trace de façon positive afin d’aider les prochaines générations. Merci d’être qui tu es. Je te rassure: TU ES ASSEZ!

Les perles est présentée en exclusivité sur Club illico dès aujourd’hui. On retrouve Bianca à Véronique et les Fantastiques, du lundi au jeudi à 16 h, à Rouge FM. Elle fait aussi partie de la nouvelle série Danse! qui sera disponible prochainement sur Club illico.

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