Bernard Fortin lance des éloges à sa fille, Virginie Fortin
Daniel Daignault
Dès la fin du mois de juin, Bernard Fortin sera de la pièce Appelez-moi Stéphane, créée par Claude Meunier et Louis Saia, et mise en scène par André Robitaille. Il jouera également dans Le dîner de cons, aussi dirigée par André. Pas de doute, le comédien carbure à la complicité et à l’amitié!
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La pièce Appelez-moi Stéphane, un classique signé Claude Meunier et Louis Saia qui date de plusieurs décennies, suit un professeur de théâtre (le Stéphane du titre) qui demande à ses élèves de monter une pièce inspirée de leur propre histoire. Dans cette version, Bernard Fortin est entouré de Patrice Bélanger, Véronic DiCaire, Dominic Paquet, Tammy Verge ainsi que Caroline Bouchard, en remplacement de Diane Lavallée, qui a pris une pause en raison d’ennuis de santé. «On fait la suite logique, dit-il. C’est encore du Claude Meunier qui nous colle à la peau. J’avais vu la pièce en 1971 ainsi que la version en téléthéâtre, et je m’étais dit qu’il fallait que j’y touche un jour. Il y a 10 ans, à Châteauguay, j’ai monté la pièce à titre de metteur en scène, et Michel Laperrière jouait le rôle de Stéphane. Ça me comble aujourd’hui d’incarner Stéphane. Et je suis content de retrouver André Robitaille, avec qui j’ai beaucoup travaillé. Je pense qu’on peut aller plus loin encore que ce qui a été fait jusqu’à maintenant. Tout le monde est solide. On s’embarque dans une belle aventure.»
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Impossible de parler d’une création de Claude Meunier sans aborder La petite vie! Le comédien, qui semble en grande forme, se dit heureux de l’accueil que le public a réservé aux nouveaux épisodes de la série culte. «On n’en revenait pas! On l’avait un peu oubliée, La petite vie. Ça passait en reprise, mais ça faisait 30 ans qu’on n’avait pas joué les personnages. On voyait bien que beaucoup de monde regardait les reprises. On me demandait souvent pourquoi on ne faisait pas de nouveaux épisodes, mais je me disais qu’on était trop vieux, que ça serait ringard. Et finalement, Claude est arrivé avec une proposition. On avait tous hâte de lire les textes. Lors des enregistrements en studio, le monde capotait. Aujourd’hui, on nous en parle avec un regard différent.»
Être la voix de...
Bernard Fortin continue toujours de faire du doublage. «Le doublage a été mon pain et mon beurre. Ç’a toujours été une paie de base. Et je suis gâté: je suis encore demandé», explique celui qui s’est lancé dans cette profession parce que son professeur d’improvisation du Conservatoire dirigeait un plateau de doublage. «Je venais de finir mes études, et mon prof avait vu que j’étais capable de faire des voix et des bruits. Il m’a téléphoné pour me dire qu’il y avait des auditions à Radio- Canada pour une série avec des marionnettes intitulée Fraggle Rock, créée par Jim Henson. J’ai auditionné pour quatre personnages, et j’ai été choisi pour les quatre! J’avais 25 ans. J’en ai maintenant 67. Ça fait donc 42 ans que je fais du doublage de façon récurrente.» Et il détaille les séries dans lesquelles on peut l’entendre. «Il y a quatre ou cinq séries pour jeunes qui sont en ondes, comme L’agent Jean! et Mini-Jean. Il y a aussi Les Simpson qui continue», souligne l’interprète de la voix de Ned Flanders.
Le comédien ne se contente pas d’oeuvrer presque anonymement dans un studio de doublage, puisqu’il joue dans des séries télévisées. «En principe, on devrait tourner Complètement Lycée à la fin de l’été. Je joue le père du personnage de Rosalie Vaillancourt. Mon jeu se situe entre celui du Coeur a ses raisons et celui, forcé, de La petite vie. Il est aussi possible que la série Bon matin Chuck (ou l’art de réduire les méfaits) connaisse une deuxième saison. Je croise les doigts.»
La fierté d’un père
On ne peut évidemment pas s’entretenir avec Bernard sans lui parler de sa fille, Virginie Fortin, qui mène une carrière diversifiée. «Quand ton enfant suit tes traces, c’est magnifié par la télé et par le fait que nous sommes connus. Si elle était une brillante avocate, j’en parlerais dans mon entourage, et ça s’arrêterait là. Mais la différence est qu’elle est à la télévision. Dès le départ, Virginie a eu autre chose à offrir que moi, et elle s’est développée elle-même. Je lui ai toujours dit: “Suis ton instinct.”»
Il s’est alors penché sur les plus grandes qualités de sa fille en tentant d’être le plus objectif possible. «Elle possède une grande sensibilité. Mes trois enfants sont avenants. Virginie a beaucoup d’humanité, comme ses grands-parents, sa mère et son père aussi! Ça transparaît dans tout ce qu’elle vit et tout ce qu’elle fait. Quand elle a joué dans la série Trop, c’était la première fois qu’on la voyait défendre un personnage, qu’elle était actrice, pas improvisatrice ni humoriste. Et son écriture est toujours réfléchie: ça part d’une réflexion, et elle prend un pas de recul. Et plutôt que de tomber dans le piège de l’anecdote ou de parler trop d’elle-même ou de futilités, elle parle de choses qui concernent tout le monde. Elle a cette finesse-là. Elle a une voix et une âme universelles.»
La comédie Appelez-moi Stéphane est présentée dès le 28 juin à la Maison des arts Desjardins de Drummondville.