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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Drainville sera candidat pour la CAQ

Il tentera de succéder à François Paradis, qui quittera la vie politique à la fin de son mandat

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        Photo portrait de Marc-André Gagnon

        Marc-André Gagnon

        3 juin 2022
        3 juin 2022
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        Avec la candidature de l'ex-ministre péquiste Bernard Drainville dans Lévis, la Coalition Avenir Québec fait «un pas de plus pour séparer le Québec du Canada», selon le libéral Marc Tanguay. L'annonce du passage du souverainiste convaincu à la CAQ a eu l'effet d'un coup de tonnerre.

        • À lire aussi: Déclin du français: peu de Québécois croient à l’impact de la loi 96

        Le député libéral de LaFontaine, Marc Tanguay, considère qu’avec le retour en politique de Bernard Drainville, «le père de la charte de la chicane [des valeurs]», sous la bannière caquiste, «l’agenda [souverainiste de François Legault] est de moins en moins caché».

        À moins d’un changement, la candidature de Bernard Drainville, sous la bannière de la Coalition Avenir Québec, devrait être confirmée officiellement mardi, dans la circonscription de Lévis, en présence du premier ministre François Legault. On le voit en août 2016 à son arrivée au micro du FM93, à Québec.
        À moins d’un changement, la candidature de Bernard Drainville, sous la bannière de la Coalition Avenir Québec, devrait être confirmée officiellement mardi, dans la circonscription de Lévis, en présence du premier ministre François Legault. On le voit en août 2016 à son arrivée au micro du FM93, à Québec. Photo d'archives, Agence QMI

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        «Je pense que c’est son Pierre Karl Péladeau», a lancé M. Tanguay, le poing en l’air, en répétant que M. Drainville demeure, selon lui, un «séparatiste convaincu». 

        «Il est de retour pour préparer la séparation. [...] La CAQ est le PQ 2.0», a dit le député libéral. 

        «Marc Tanguay est dans la théorie du complot», s’est moqué le ministre caquiste Mathieu Lacombe, en soulignant que les fédéralistes «sont nombreux» au sein de son caucus.

        Pour sa part, le député de Papineau, dans l’Outaouais, s’est décrit comme un «nationaliste, qui est aussi fédéraliste». Idem pour le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

        «On est un parti nationaliste qui défend la langue française, qui défend nos valeurs à l'intérieur du Canada», a martelé en chambre le premier ministre, en reprochant au Parti Québécois de ne pas en avoir assez fait dans ces deux matières, pendant ses années au pouvoir.

        Selon le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, le retour de Bernard Drainville en politique avec François Legault est «tout à fait cohérent avec sa stratégie électorale» sur les thèmes de la laïcité et de l'immigration.   

        • Écoutez la rencontre Lefebvre-Leclerc tous les jours, en balado ou en direct à 14 h, sur l’appli QUB et le site qub.ca:    
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        Amertume au PQ

        «J’ai appris hier qu’il se présentait dans Lévis», a raconté le député péquiste Pascal Bérubé, visiblement amer de voir un ex-collègue du caucus péquiste faire le saut avec la Coalition Avenir Québec, mais pas surpris.

        «Ça fait très longtemps qu’on le sait, qu’il se présente pour la CAQ. [...] La question, c’est quand allait-il l’annoncer», a souligné M. Bérubé, en accusant M. Drainville de s’être comporté de façon complaisante envers le gouvernement Legault lorsqu’il commentait l’actualité politique à la radio.

        Selon nos sources, c’est vendredi dernier que le chef de cabinet de François Legault aurait communiqué avec M. Drainville pour lui dire que le premier ministre souhaitait lui parler. Une rencontre officielle aurait eu lieu mercredi.

        «Sa conversion fédéraliste doit être totalement assumée maintenant. [...] Si vous êtes à la CAQ, vous êtes un ancien souverainiste, vous êtes maintenant un fédéraliste», a déploré M. Bérubé.

        Paradis bousculé

        Les trois partis d'opposition ont dénoncé, tour à tour, que l’annonce du retour de M. Drainville en politique avec la CAQ pousse François Paradis à annoncer plus tôt que prévu qu'il ne sollicitera pas de troisième mandat aux électeurs de la circonscription de Lévis.

        Photo Agence QMI, Marcel Tremblay
        Photo Agence QMI, Marcel Tremblay

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              «Je trouve que c'est tout à fait inélégant [pour M. Paradis]», a déploré M. Tanguay.

              «Ça force [...] le président de l'Assemblée nationale à se faire bousculer et à se faire dire: M. Paradis, c'est ce matin qu'il faut annoncer que vous quittez», a pesté M. Bérubé. 

              « Secret le moins bien gardé »

              «C'était probablement le secret le moins bien gardé», a réagi M. Paradis, en soulignant qu'un autre mandat de quatre ans l'aurait amené à l'aube de ses 70 ans.

              L’ex-animateur de TVA avait été élu en 2014, lors d’une élection partielle.

              Le chef caquiste François Legault, qui devrait confirmer la candidature de M. Drainville mardi, annoncera également celle de l’ex-bloquiste Caroline St-Hilaire, dimanche, dans Sherbrooke.      

              •  Écoutez la rencontre avec Mario Dumont sur QUB radio:    

              Biographie   

              Photo d'archives, AGENCE QMI
              Photo d'archives, AGENCE QMI

              Bernard Drainville

              Il fêtera ses 59 ans lundi, le 6 juin.   

              • Journaliste à Radio-Canada de 1989 à 2007, d’abord à Windsor, puis à l’hôtel de ville de Montréal, ensuite sur la colline Parlementaire à Ottawa, comme correspondant à Mexico et finalement comme chef de bureau à l’Assemblée nationale, pendant six mois jusqu’à son départ pour se lancer en politique 
              • Élu député sous la bannière du Parti Québécois, de 2007 à 2016  
              • Ministre responsable des Institutions démocratiques sous le gouvernement Marois, de 2012 à 2014  
              • Considéré comme «le père» de la controversée Charte des valeurs québécoises  
              • Il se lance dans la course à chefferie du Parti Québécois pour succéder à Pauline Marois, en 2014, pour finalement se rallier à Pierre Karl Péladeau, qui est élu chef 
              • Le 14 juin 2016, il démissionne de son poste de député de Marie-Victorin 
              • La même journée, le FM93 annonce que Bernard Drainville et Éric Duhaime animeront l’émission du midi à compter de la rentrée 
              • L’année suivante, il devient commentateur politique à LCN avant de passer au 98,5 FM à Montréal, antenne qu’il quitte le 2 juin 2022 pour revenir en politique    
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              CE QU'ILS ONT DIT   

              «Au 98.5, [...] il a toujours préservé le gouvernement de la CAQ, [il] a été particulièrement dur à l’égard des partis d’opposition. [...] J’affirme, sans aucune ambiguïté, qu’il a été complaisant.» 

              – Pascal Bérubé, député péquiste de Matane-Matapédia


              «Quelques jours après avoir annoncé qu’il veut faire campagne sur la laïcité et l’immigration, M. Legault va recruter le père de la Charte des valeurs. C’est tout à fait cohérent avec sa stratégie électorale.»

              «J’ai hâte de voir la grosseur de la tasse de Kool-Aid qu’il va boire pour vendre l’aspect écologique du troisième lien de François Legault.»

              – Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec solidaire


              «Je pense [pour François Legault] c’est son Pierre Karl Péladeau, Bernard Drainville. [...] [Il] ne vient pas en politique [...] pour gérer la province de Québec au sein du Canada, un Québec fort dans un Canada uni. Ce n’est pas Bernard Drainville, ça, farouche indépendantiste. Alors, François Legault, je pense, ce matin, a confirmé sa démarche séparatiste.»

              – Marc Tanguay, député libéral de LaFontaine


              «M. Drainville, c’est un politicien d’envergure. [...] C’est un choix qu’il fait. Il quitte la radio avec un salaire beaucoup plus élevé à la radio. [...] La dernière fois que j’ai fait une entrevue à part vous, c’est avec M. Drainville à la radio et ça s’est très bien passé, ç’a été très agréable.»

              – Marguerite Blais, députée caquiste de Prévost


              «On va remercier M. Paradis. [...] M. Drainville, c’est un homme que je respecte comme journaliste. [...] C’est une personne qui va contribuer au débat. Respect comme journaliste.»

              – Pierre Fitzgibbon, député caquiste de Terrebonne


              «Le Parti Québécois nous traite de fédéralistes, les libéraux essaient d’agiter l’épouvantail du référendum, c’est deux fois n’importe quoi. [...] Je suis nationaliste à l’intérieur du Canada.»

              – Jean-François Roberge, député caquiste de Chambly

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