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L'article provient de TVA Sports

Bennedict Mathurin fait ses débuts avec les Pacers

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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2022-10-18T23:48:48Z
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Le Montréalais Bennedict Mathurin vivra son rêve mercredi soir en disputant un premier match dans la NBA avec les Pacers de l’Indiana. Sublime en rencontres préparatoires, il assure que l’on n’a encore rien vu de l’étendue de son talent. «C’est le moment de montrer au monde qui je suis», lance-t-il en entrevue au «Journal de Québec», sur place à Indianapolis pour les débuts du jeune prodige.

Pas besoin de mettre les pieds bien loin dans la capitale de l’Indiana avant le duel face aux Wizards de Washington pour réaliser à quel point les Pacers misent sur Mathurin pour vivre une renaissance.

Au pied de l’escalier roulant qui mène au carrousel de bagages à l’aéroport, une affiche géante avec quatre joueurs des Pacers, dont Mathurin, souhaite la bienvenue aux visiteurs. On comprend rapidement que le sixième choix du dernier repêchage fait partie de l’image de marque de l’équipe.

Même constat en entrant à l’aréna où les Pacers évoluent, le Gainbridge Fieldhouse. Sur un immense écran vidéo, apparaissent les joueurs les plus en vue de l’équipe, dont Mathurin, qui prend la pose en exposant ses biceps.

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Il faut dire que le jeune homme de 20 ans originaire de Montréal-Nord n’a pas mis de temps à se faire connaître. Il a terminé ses quatre matchs préparatoires avec 79 points (19,8 par match), un sommet parmi les recrues à travers la ligue. Il a pourtant joué seulement 23 min 30 s par match.

Quand on l’approche en évoquant ses performances, Mathurin y va pourtant d’une petite moue.

«Je ne suis jamais un gars qui est entièrement satisfait, même si je trouve que j’ai bien fait. Il y a des choses que je peux améliorer, je peux faire beaucoup mieux. J’ai hâte de vivre ce beau moment, mon vrai premier match dans la NBA. Je suis vraiment excité», laisse-t-il tomber.

100 % basket

Sur le parquet à l’entraînement matinal des Pacers, Mathurin arbore son plus large sourire lorsqu’il y va de ses innombrables tirs au panier. Il semble se plaire à Indianapolis, une ville modeste qui n’a rien à voir avec les métropoles américaines.

«C’est vraiment bien ici. Je me suis arrangé pour rester très proche du gym, donc je suis là trois fois par jour pour m’entraîner. Il n’y a pas tant de choses à faire dans la ville, ce qui me permet de me concentrer sur le basket», raconte-t-il

Une approche différente

L’an dernier, Mathurin a tout cassé avec les Wildcats de l’Université de l’Arizona, qu’il a menés jusqu’à la ronde du «Sweet 16» lors du précieux tournoi du March Madness.

Chez les Pacers, tout est à recommencer au sein d’un club jeune que la plupart des observateurs voient parmi les derniers de classe.

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«J’étais la vedette en Arizona et à mon premier match présaison dans la NBA, je suis le huitième gars qui rentre sur le terrain! Je ne mentirai pas, ça n’a pas été évident. Je prends ça comme un élément de motivation. Aussi, ça me donne l’avantage d’analyser ce qui se passe sur le terrain avant que j’embarque. De cette façon je rentre et j’ai un impact immédiat», explique le jeune phénomène, qui ne pense pas mettre de temps à s’adapter à la NBA.

«Mon style convient mieux à la NBA. Je n’avais pas réalisé à quel point j’étais fort pour monter au panier jusqu’à ce que je joue en NBA. C’est l’un de mes atouts, même si ma vraie force, c’est le tir. Les joueurs vont commencer à penser que ma force c’est d’aller au panier, mais ils vont me donner de l’espace et je vais commencer à tirer», a souri le Québécois.

Pour Dominique

Mathurin l’a maintes fois mentionné au cours des derniers mois, c’est avec son défunt frère Dominique qu’il partagera aussi ce grand moment de sa vie. Il y a huit ans, son frère âgé de 15 ans se faisait heurter à vélo par une voiture.

Bennedict Mathurin, qui s’est fait tatouer le nom de son frère sur l’avant-bras avec sa date de naissance et sa date de décès, jouera bien plus que pour ses statistiques personnelles.

«Il est avec moi partout», rappelle-t-il sans s’étendre davantage sur les douloureux souvenirs.

Une recrue qui s’attire le respect

Dans les dernières semaines, Bennedict Mathurin ne s’est pas gêné pour affirmer qu’il ne vise rien de moins que le titre de recrue de l’année dans la NBA. Dans l’entourage des Pacers, cette vision est loin d’être considérée comme de la science-fiction.

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L’entraîneur de la formation d’Indianapolis, Rick Carlisle, n’embarque évidemment pas dans ce jeu, mais il voit déjà grand pour son poulain.

«Je suis impressionné à tellement de niveaux par Ben. Je pense à sa maturité pour son âge, son talent, ses traits athlétiques. Il a des qualités importantes pour un jeune joueur», a-t-il louangé.

Impossible toutefois de lui tirer les vers du nez quant à savoir si Mathurin fera partie de la formation partante ou s’il sera amené à contribuer du banc, comme ce fut le cas lors des matchs présaison.

«Je ne parle jamais de ça, jusqu’à ce que je sois obligé de remettre mon alignement. Je le considère comme un joueur qui a le calibre pour être partant. La meilleure chose avec lui, c’est qu’il est à l’aise dans n’importe quel rôle. Il veut juste jouer et contribuer à faire partie de quelque chose qui est plus grand que lui», a-t-il fait valoir.

Comparaison flatteuse

Le vétéran chroniqueur Bob Kravitz, du site The Athletic et auparavant du quotidien Indianapolis Star, suit la scène sportive depuis 36 ans. Ce qu’il a vu de Mathurin en matchs présaison l’a amené à utiliser une comparaison frappante.

«Il a du Dwayne Wade dans son jeu», a-t-il dit au «Journal de Québec».

Ce n’est pas rien, considérant que Wade a remporté trois championnats avec le Heat de Miami en plus d’être élu 13 fois parmi les étoiles.

«Il (Mathurin) joue avec tellement de confiance et il n’a jamais peur d’attaquer le panier. Il est physique et agressif. S’il est plus constant du périmètre, il deviendra un joueur dominant. Il est arrivé au meilleur endroit parce qu’il aura beaucoup de temps de jeu et pourra se développer», a-t-il insisté.

Gérer les attentes

Parmi les autres joueurs qui incarnent le visage de la jeune équipe, Tyrese Haliburton sait dans quelle aventure son coéquipier québécois embarque.

Il a lui-même été choisi au 12e rang du repêchage, il y a deux ans, par les Kings de Sacramento avant de passer aux Pacers la saison dernière dans le virage jeunesse de l’équipe.

«Il fait très bien jusqu’ici. Comme joueurs de la NBA, nous nous mettons beaucoup plus de pression sur les épaules que n’importe qui d’autre pourrait nous en mettre. Pour lui, l’important sera sa croissance comme joueur. Il fait déjà des choses incroyables comme recrue. Il apprend très vite, mais il ne faut pas oublier que ce sera un processus d’apprentissage», a-t-il rappelé à juste titre.

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