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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Barbra Streisand: quand l’ambition et l’audace mènent vers l’extraordinaire

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Photo portrait de Louise Bourbonnais

Louise Bourbonnais

18 mai
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Elle est ambitieuse, audacieuse, déterminée et têtue, tout en étant considérée comme l’une des personnalités les plus célèbres au monde des dernières décennies : Barbra Streisand.

Talentueuse à souhait, aussi bien en tant qu’actrice que chanteuse, elle est l’une des rares à avoir cumulé Oscars, Emmy, Grammy et Tony Awards en près de 60 ans de carrière.

Avec plus de 150 millions de disques vendus, Barbra Streisand a reçu 51 disques d’or au même titre qu’Elvis Presley et Michael Jackson en plus d’avoir joué dans une vingtaine de films.

Si vous pensiez connaître Barbra Streisand, eh bien, vous changerez d’avis après la lecture de son autobiographie, I Am Barbra, titre inspiré d’un de ses albums et de son émission télé.

Disponible actuellement en format numérique et en librairie à compter du 15 juillet.
Disponible actuellement en format numérique et en librairie à compter du 15 juillet. Photo fournie par les Éditions HUGO & CIE

Habituellement plutôt discrète sur sa vie personnelle, voilà que les aveux sont étalés au grand jour sur plus de 1000 pages qu’elle a mis 10 ans à écrire. La grande dame aujourd’hui âgée de 82 ans, qui avoue avoir été psychanalysée à maintes reprises, se connaît parfaitement bien et dévoile ses qualités et ses défauts et les conséquences d’une enfance difficile en toute objectivité.

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Formidablement bien écrit, son livre n’a rien d’ennuyant à l’image de sa vie. On y reconnaît la pétillante « funny girl », celle qui sait faire rire, mais aussi faire pleurer.

Véritable diva

Outre les 1001 anecdotes incroyables qu’elle raconte avec d’innombrables détails, ce qui frappe d’emblée en lisant son livre est la personnalité quelque peu complexe de Barbra et la signification du mot diva qui prend tout son sens. Car, quoi qu’elle en dise, Barbra Streisand est une diva qui vient avec des caprices parfois difficiles à gérer pour quiconque travaille avec elle.

Si sa personnalité était déjà palpable durant son enfance, il faut aussi dire que Barbra a connu la misère et la pauvreté.

Née à Brooklyn, New York, en 1942, son père décède alors qu’elle n’a que 15 mois. « Beaucoup plus tard, j’ai obtenu une copie de son certificat de décès, selon lequel il était mort d’une insuffisance respiratoire, probablement causée par la morphine qui n’aurait pas dû lui être administrée dans ces circonstances », écrit-elle avec regret.

Après le décès de son père, sa mère, incapable de subvenir à ses propres besoins et ceux de ses deux enfants, a dû emménager chez ses grands-parents. Un petit trois-pièces sans salon pour cinq personnes.

Puis il y a eu un beau-père. « Je détestais mon beau-père. Je lui en voulais parce qu’il maltraitait ma mère et il ne m’adressait jamais la parole » se souvient Barbra, qui précise que ce dernier se moquait de son apparence.

« Il ne s’intéressait pas à moi. Je ne pouvais jamais obtenir son approbation ou son affection, quoi que je fasse... J’ai essayé de lui plaire, mais ça n’a pas fonctionné. C’est alors que j’ai dû décider inconsciemment de ne plus jamais m’abaisser devant aucun homme », ajoute-t-elle.

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Quant à sa mère, elle ne lui accordait ni temps ni amour.

Ainsi, Barbra souffre d’un manque d’amour, elle est complexée par son physique et manque d’estime en elle, peut-on comprendre dans cette biographie. Elle cherche son bonheur en se réfugiant dans les salles de cinéma sachant, déjà enfant, qu’elle voulait faire du cinéma et convaincue qu’elle deviendra célèbre un jour.

Sa relation avec sa mère deviendra compliquée à mesure qu’elle gagnera en célébrité. Celle-ci avait l’habitude de découper dans la presse les mauvaises critiques sur sa fille pour les lui envoyer par la poste. « Cela me faisait souffrir », confie Barbra. On comprend que sa mère destructrice qui rêvait d’être chanteuse ne supporte pas la célébrité de sa fille.

La persévérance

S’il y a une seule chose à retenir à propos de Barbra Streisand, c’est sa persévérance. Que ce soit à Broadway ou plus tard à Hollywood, elle s’est fait virer, s’est fait traiter de garce, de vilain canard, elle s’est fait dire qu’elle n’y arriverait jamais et de nombreuses portes se sont claqués sous son nez. Pourtant !

Après les chansons, de nombreux concerts, les films, la réalisation, la production, de gros succès comme Funny Girl, The Way We Were ou A Star Is Born, on ne peut que s’incliner devant celle qui s’est distinguée des autres avec 200 nominations, 122 récompenses et 46 nominations aux Grammys.

Mais entre les insécurités de Barbra et sa soif de gloire et de contrôle total, il y a une femme plutôt étrange que l’on admire et qui écrit n’avoir jamais été heureuse.

Un livre à lire absolument, ne serait-ce que pour se rappeler jusqu’où une femme déterminée peut se rendre elle-même en ne partant d’absolument rien.

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