Badtrip, munchies: on est allé passer une heure devant la SQDC pour le «4/20»
Gabriel Ouimet
À l’occasion du «4/20» (en anglais), la journée mondiale du cannabis, on a passé 1 heure devant la succursale de la Société québécoise du cannabis (SDQC) de l’avenue du Mont-Royal pour jaser avec des consommateurs. Au menu: des portions à faire éclater un ventre, des mélanges audacieux de nourriture et une bonne dose de badtrips.
Trois «gros bonshommes» qui demandent leur maman
Des histoires comme celle de David Clerc, beaucoup en connaissent et tout le monde les redoute.
Il y a quelques années, après avoir terminé de récolter les plants de cannabis qu’il cultivait dans sa Suisse natale, le trentenaire a eu l’idée de faire des biscuits avec les retailles accumulées. Pas de recette, pas de dosage, rien. Fier du résultat, il a invité deux amis pour une dégustation.
«On était trois fumeurs expérimentés, donc on a tout mangé. 1 heure plus tard, c’était beaucoup, mais beaucoup trop fort. Presque hallucinogène. On a tous eu un moment hyper bizarre pendant lequel on avait de la difficulté à bouger. On voulait appeler nos mamans. C’est l’image qu’il faut retenir: trois gros bonshommes qui veulent sérieusement appeler leur maman», raconte-t-il en riant.
David conserve néanmoins une excellente relation avec le cannabis, comme en témoigne son empressement à me demander où aller pour fumer son joint en bonne compagnie en cet après-midi ensoleillé. Il ira au mont Royal.
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Kanesatake, décapotable et montagne de pâté chinois
Martin réfléchit longtemps avant de choisir la meilleure histoire à me raconter.
«J’en ai beaucoup», confie-t-il le plus sérieusement du monde.
Soudain, une illumination: il y a 2 ans, Martin s’est laissé convaincre par son voisin «qui fume vraiment beaucoup» d’aller acheter du cannabis dans la communauté mohawk de Kanesatake, à Oka.
«Mon voisin a acheté une once à un prix dérisoire, 80$. Moi je me suis acheté des bonbons. J’en ai pris juste un, pas trop longtemps avant de partir, pour être bien, sur le chemin du retour», raconte-t-il avec un sourire en coin.
- Écoutez l'entrevue avec Michel Tim-Thérieault, président du conseil de l’association québécoise de l’industrie du cannabis à l’émission d'Alexandre Moranville-Ouellet via QUB radio :
Rapidement, son expérience tourne aux cauchemars. Martin n’est pas bien. Il repense à une opération aux vertèbres qu’il doit bientôt subir. Il s’imagine le pire.
«Je n’avais pas remarqué, mais c’étaient des bonbons de 100 mg chacun. L’opération roulait en boucle dans ma tête. En plus, on était pris dans le trafic et j’étais tellement gelé que j’avais peur du regard des gens. J’essayais de me cacher, mais on était dans une décapotable», raconte le travailleur de la santé.
De retour chez lui, Martin a dormi longtemps. À son réveil, il a mangé la moitié d’un «énorme pâté chinois» et deux paquets de biscuits soda.
Depuis, il ne fume presque plus. L’huile de cannabis qu’il vient d’acheter, à forte teneur en CBD, sert principalement à apaiser ses douleurs au cou.
Fumer avant d’aller tatouer et rêver de Nutella fondu
«Quand je suis gelée et que je veux me gâter, je me fais des Tostitos ou des chips salées avec du Nutella fondu dans le micro-ondes. C’est vraiment bon», s’exclame Adriana.
Elle va cependant devoir attendre avant de se faire plaisir, puisqu’elle s’est arrêtée à la SQDC en chemin vers le travail. D’ailleurs, est-ce qu’elle prévoit fumer avant de commencer sa journée?
«Oui, je travaille dans un studio de tatouage, ça va ensemble», souligne-t-elle.
Elle a opté pour du Hélios Snow Leopard, qu’elle considère une bonne option qualité-prix et qui est «parfait pour le travail», parce qu’il n’est pas trop fort.