BA.4 et BA.5: les sous-variants hyper contagieux derrière la hausse des cas de COVID au Québec
Genevieve Abran
Deux nouveaux sous-variants inquiétants d’Omicron, qui semblent capables de déjouer l’immunité que procurent les vaccins ou une infection passée, se sont installés au Québec dans les dernières semaines. Ce seraient eux les responsables de la nouvelle vague d’infections qui déferle sur la province. Voici tout ce que l’on sait de BA.5 et de BA.4.
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Est-ce que les sous-variants BA.5 et BA.4 sont plus dangereux?
Les symptômes associés aux sous-variants BA.5 et BA.4, qui ont fait leur arrivée au Québec au début du mois de mai, ne sont pas plus graves que ceux des souches précédentes, affirme Alain Lamarre, professeur-chercheur en immunologie et virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).
Selon l’immunologue, ces sous-variants sont toutefois «beaucoup plus transmissibles» que la souche originale d’Omicron et ses autres sous-variants. «Un contact plus rapide, moins prolongé peut quand même transmettre [le virus]», prévient-il.
Est-ce que ces sous-variants contournent notre immunité?
Le fait d’avoir contracté la COVID-19 au cours des derniers mois ne protégerait pas contre une réinfection à BA.4 et à BA.5.
Les deux sous-variants parviendraient en effet à déjouer les anticorps, développés après une infection, qui nous permettaient de nous prémunir contre de futures contaminations pour une période d’au moins trois mois, selon une étude publiée la semaine dernière par le Beth Israel Deaconess Medical Center, un centre hospitalier lié à l’université Harvard.
Selon le virologue Benoit Barbeau, les cas de réinfections sont donc de plus en plus fréquents au Québec, puisque les infections aux autres souches d’Omicron ne nous protègent plus suffisamment. L’histoire pourrait également se répéter si d’autres variants ou sous-variants arrivent au Québec.
M. Barbeau explique que plus il y a de variants et de sous-variants «très transmissifs», plus ils compétitionnent entre eux pour avoir le dessus sur les autres, notamment en s’adaptant pour contourner l’immunité. «Cette grande diversité n’est pas un avantage pour nous», s’inquiète-t-il.
Si vous recevez un résultat positif à la COVID peu de temps après avoir été infecté une première fois, il peut également s’agir d’une «réactivation» de la maladie dans votre corps, précise Alain Lamarre.
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Est-ce que ça veut dire que les vaccins sont devenus inefficaces?
Les vaccins sont encore efficaces pour nous protéger contre les formes graves de la maladie et éviter les complications, assure Alain Lamarre. Les vaccins ne permettent toutefois pas de bloquer efficacement la transmission des sous-variants BA.4 et BA.5.
Des vaccins de Moderna et Pfizer-BioNTech, adaptés à Omicron, sont attendus cet automne, assurent les experts.
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Est-ce que les sous-variants BA.4 et BA.5 sont répandus au Québec?
Alors que le Québec connaît une hausse de cas de COVID-19 depuis quelques semaines, les sous-variants BA.4 et BA.5 seraient responsables de 80% à 85% des nouvelles infections au Québec, a précisé le directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau.
Plus précisément, le sous-variant BA.5 représenterait 9,2% des nouveaux cas, avec une augmentation de 30 à 40% chaque semaine depuis le début du mois de mai, explique Alain Lamarre. En raison de sa grande contagiosité, il pourrait devenir dominant dans les prochaines semaines au Québec, comme il l’est devenu dans plusieurs pays récemment.
En Ontario, BA.5 s’apprête aussi à devenir la souche dominante, ont annoncé les autorités sanitaires de la province plus tôt cette semaine.