Publicité
L'article provient de 24 heures

Avortement : pourquoi des Américaines suppriment leurs applications de cycles menstruels

Partager
Photo portrait de Camille Dauphinais-Pelletier

Camille Dauphinais-Pelletier

2022-06-26T16:24:18Z
Partager

Comme le droit à l'avortement n'est plus protégé aux États-Unis, les personnes qui utilisent des applications de suivi de cycle menstruel devraient les supprimer. C'est du moins un conseil qui circule largement sur les réseaux sociaux; voici pourquoi.

• À lire aussi: Voici ce qui risque d'arriver avec l'avortement dans chaque État

Des applications comme Flo, Clue ou My Calendar sont utilisées par des millions de personnes qui y entrent les données liées à leur cycle menstruel. Ça leur permet par exemple de prédire quand leurs prochaines menstruations risquent d'arriver, quand elles sont fertiles ou de surveiller si elles ne prennent pas de retard sur leurs règles.

Depuis la décision de la Cour suprême vendredi, plusieurs messages circulent sur les réseaux sociaux enjoignant les gens à supprimer ces applications - voir même à les contacter pour leur demander d'effacer toutes les données qu'ils ont emmagasinées à leur sujet. 

La raison? Ces applications pourraient être contraintes de fournir ces données personnelles à la cour si une personne avait des problèmes avec la justice après qu'on la suspecte de s'être fait avorter ou avoir tenté de se faire avorter.

Publicité

Quelqu'un qui aurait par exemple sauté deux mois de menstruations selon les données contenues dans l'application pourrait voir celles-ci utilisées pour démontrer qu'elle a été se faire avorter. 

«Ces données ne sont plus en sécurité. Avec aucun droit à la vie privée et des États qui interdisent les avortements, c'est seulement une question de temps avant que des gouverneurs anti-choix (comme Greg Abbott ou Ron DeSantis) commencent à demander à ces applications et sites un accès à leurs données», écrit notamment sur Twitter un avocat américain, Tristan Snell. 

• À lire aussi: Les gars, les menstruations, ça vous concerne aussi

Les propriétaires des applications ont été rapides à réagir. Sur la page Instagram de Flo, une déclaration officielle a été postée, dans laquelle on peut lire que la compagnie est en faveur de l'accès à l'avortement, qu'elle s'engage à ne pas vendre les données de ses utilisateurs et qu'elle lance un mode anonyme gratuit qui permettra aux personnes qui l'utilisent de ne pas fournir de nom ni d'adresse courriel. 

Publicité

Sur les réseaux sociaux, des gens ont été rapides à pointer que si la cour demandait les données, les applications ne pourraient peut-être pas refuser de les fournir, peu importe leurs intentions.

En entrevue avec Business Insider, Eva Blum-Dumontet, une chercheuse en politiques liées aux technologies, a dit croire que le risque que les données soient fournies au système judiciaire est «improbable, mais pas impossible» et croit que les utilisateurs doivent être conscients des risques. Des applications comme Flo ont par le passé partagé des données, notamment avec Facebook et Google, pour aider au ciblage publicitaire.

Elle ajoute que les compagnies devraient poser des actions concrètes comme promettre de notifier les utilisateurs lorsque leurs données sont demandées par un corps policier. 

• À lire aussi: Bientôt une pilule contraceptive pour les hommes?

D'autres conseils 

Ce conseil fait partie de nombreux autres qui circulent actuellement. Parmi ceux-ci : ne pas utiliser de groupes Facebook pour aider des gens à accéder à des avortements, ne pas faire de recherches Google compromettantes sur un navigateur non sécurisé et ne pas se rendre à une manifestation à visage découvert ou avec des tatouages visibles.

À VOIR AUSSI

Publicité
Publicité