Avortement: la Cour suprême des États-Unis confirme que le document est «authentique», mais pas «final»
Agence France-Presse
La Cour suprême des États-Unis a confirmé mardi l'authenticité d'un document interne augurant de la fin du droit constitutionnel à avorter, publié la veille par le site Politico, tout en soulignant qu'il ne représentait pas la décision «finale» de la haute juridiction.
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Dans un communiqué, le chef de la Cour, le juge John Roberts, a ajouté avoir «ordonné une enquête» pour découvrir l'origine de la fuite, qui semble annoncer un retour 50 ans en arrière, lorsque chaque État était libre ou non d'interdire le recours à l'avortement.
Pour le magistrat, «cette trahison» vise à «saper l'intégrité des opérations» de la Cour. Mais, a-t-il promis, «elle n'aura pas de succès: le travail de la Cour ne sera nullement affecté».
Le temple du droit américain, qui a été profondément remanié par Donald Trump, doit rendre avant le 30 juin une décision très attendue sur une loi du Mississippi qui limite les délais légaux pour avorter.
Lors de l'audience, en décembre, les magistrats conservateurs ont semblé enclins à se servir de ce dossier pour revenir, au moins en partie, sur l'arrêt historique de 1973, «Roe v. Wade», dans lequel leurs prédécesseurs avaient reconnu un droit constitutionnel à avorter.
Le document publié lundi par Politico est un avant-projet de la décision, rédigé par le juge Samuel Alito et distribué à ses collègues en février.
«Nous estimons que Roe v. Wade doit être annulé» et que le droit à l'avortement «n'est protégé par aucune disposition de la Constitution», écrit Samuel Alito dans ce document de 98 pages.
Il reflète l'existence, en février, d'une majorité pour soutenir cette position, mais des tractations sont possibles jusqu'à l'arrêt définitif.