Avez-vous des parts d’entreprises russes?
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Daniel Germain | Journal de Montréal
Le retrait des bouteilles de vodka russe des tablettes de la SAQ a fait railler bien des Québécois pour qui l’initiative semble aussi dérisoire qu’inutile. D’autres au contraire estiment que ce geste symbolique mérite d’être posé, au même titre qu’une marche de solidarité à 7000 km du conflit ou un petit drapeau apposé sur sa photo de profil Facebook.
Qu’en est-il de vos placements, faudrait-il en expurger les moindres traces de sociétés russes en soutien à la cause ukrainienne ?
Je suis moins à l’aise de vous guider dans la gestion de votre conscience que de vos finances, vous ferez ce que vous voulez.
Voici tout de même où vous êtes susceptible de trouver des compagnies russes dans votre portefeuille.
Les fonds sectoriels et géographiques
Il n’existe qu’un moyen d’investir dans l’économie russe, c’est par l’intermédiaire de fonds négociés en bourse (FNB) et de fonds communs de placement (FCP).
J’ai trouvé quatre FNB spécialisés spécifiquement sur ce marché, dont le fonds iShares MSCI Russia. Très pointu, je me demande qui peut y prendre position. Après tout, l’économie russe se concentre fortement dans les secteurs des ressources naturelles, particulièrement le gaz et le pétrole. Celui qui croit en l’avenir des énergies fossiles ne manque pas d’occasions d’investissement ici même, au Canada, où les entreprises ne sont pas contrôlées par l’État.
Il se trouve cependant une catégorie de fonds plus répandu qui contient une portion significative de sociétés russes, les fonds des marchés émergents. Le poids de ces entreprises à l’intérieur des fonds varie considérablement, il semble toutefois plus important dans les fonds qui versent des dividendes. À part quelques rares exceptions, la Russie pèse pour moins de 10 % dans ces produits de placements.
Du côté des Fonds communs de placement, le site d’information financière morningstar.ca a publié cette semaine une liste des 10 fonds où l’on retrouve le plus de contenu russe. Celui-ci oscille entre 16 % et 8 %. Tous appartiennent encore à la catégorie des fonds des « marchés émergents ».
La place occupée par les entreprises du pays de Poutine semble plus importante dans les FCP gérés activement que dans les FNB indiciels. Dans ces derniers, le poids de la Chine, avec son économie innovante et dynamique, écrase naturellement la Russie. Dans les fonds à gestion active, la présence plus forte des sociétés russes est maintenue par les gestionnaires.
Pertinents, les marchés émergents ?
Cela nous amène à nous interroger sur les fonds spécialisés dans les marchés émergents.
On y trouve des économies aussi hétéroclites que celles de la Chine, la Russie, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Mexique, pour n’en nommer que quelques-unes. Moi, ça m’apparaît être n’importe quoi.
Des gens beaucoup plus experts que moi affirment que tout bon investisseur doit réserver une place aux fonds des marchés émergents dans leur portefeuille. D’autres, non moins spécialistes, disent le contraire.
Ces produits présentent un risque élevé et, par conséquent, ne devraient occuper qu’une infime partie de ses placements.
Je m’interroge sur leur pertinence, comme celle de nombreux produits de niche.
QUE FAIRE AVEC SON PORTEFEUILLE ?
-Faut-il revoir la répartition de son portefeuille, se tourner dans les titres sécuritaires, sortir du marché des actions ?
-Ceux qui me connaissent auront deviné ma réponse : ne touchez à rien. On traverse une période de forte volatilité, et si vous vous réfugiez sur les lignes de côté, vous risquez de manquer le rebond.
-Attachez votre tuque, et si vous trouvez que le tour de manège vous donne la nausée, voyez ça comme une expérience enrichissante et interrogez-vous sur votre véritable profil d’investisseur.