Frappé de plein fouet par la COVID à seulement 7 mois
Jérémy Bernier | Journal de Québec
Fièvre intense, difficulté à respirer, toux, augmentation alarmante du rythme cardiaque... La COVID-19 a fait craindre le pire pour le petit Logan, âgé de 7 mois, qui a dû être traité d’urgence aux soins intensifs du CHUL pour affronter la maladie.
« Je ne pensais jamais voir mon enfant aussi vulnérable », raconte la mère de Logan, Jessyka Parrot, qui se remet elle aussi tranquillement des symptômes de la COVID-19, qui l’ont « mise à terre » pendant plusieurs jours.
C’est la mère de Mme Parrot, Geneviève, avec qui la jeune femme de 22 ans vit, qui a d’abord contracté le virus.
Elle s’est réveillée le matin du 21 avril avec un mal de tête « extraordinaire » et l’absence du goût et de l’odorat.
« C’est à ce moment-là que le calvaire a commencé [...] », indique la dame de 42 ans, soulignant que trois des cinq autres membres de sa famille ont été infectés par la suite.
Soins intensifs
Trois jours plus tard, le petit Logan a commencé à tousser de façon répétée. Par mesure préventive, la famille l’a emmené suivre un test de dépistage.
À peine le résultat positif a été reçu le lendemain matin que les services d’urgences ont dû être appelés.
« [Logan] avait de la difficulté à respirer et sa température est montée à 40 degrés. À l’hôpital, les médecins ont réalisé que ses battements cardiaques étaient trop élevés et que son taux de plaquettes dans le sang était trop bas », explique la grand-mère de l’enfant.
Après quelques jours à être branché sur un soluté, à subir d’innombrables tests et à traiter un début de pneumonie, conséquence directe de la COVID-19, le petit Logan a finalement pu rejoindre sa famille.
« Ça m’a fait mal à mon cœur de maman. Je priais Dieu pour qu’il me laisse mon bébé », souffle Jessyka Parrot.
« Frappée par le karma »
Malheureusement, tout n’est pas réglé pour autant. Si l’on ne craint plus pour la vie du bambin dans l’immédiat, son état est toujours en observation, notamment en raison de difficultés à manger et à boire.
Constatant les dommages que ce virus a faits dans sa famille et la vitesse avec laquelle il s’est propagé, la jeune femme souhaite lancer un message de sensibilisation. Elle affirme elle-même avoir été « frappée par le karma » pour avoir sous-estimé les conséquences de la COVID-19.
« Les gens [qui doutent] doivent s’ouvrir les yeux. C’est quand ça nous touche qu’on se rend compte de la gravité de la situation. »
Une complication infantile est toujours possible
Si la majorité des jeunes enfants qui contractent la COVID-19 s’en remettent rapidement, certains peuvent éprouver un syndrome pédiatrique grave dans les semaines qui suivront, souligne un expert. Le syndrome inflammatoire multisystémique – appelé PIMS – peut survenir généralement de deux à six semaines après avoir contracté le coronavirus. Touchant presque uniquement les enfants, cette complication a été confondue à tort avec la maladie de Kawasaki, au début de la pandémie.
« Le problème avec le PIMS, c’est que ça s’attaque au système cardiovasculaire, neurologique et gastro-intestinal. Ça doit être pris en charge rapidement », explique Matthieu Vincent, un urgentologue pédiatrique qui travaille notamment au CHU Sainte-Justine.
Pas fini
La santé du petit Logan, qui a déjà dû passer quelques jours aux soins intensifs en raison du coronavirus, devra donc être suivie de près dans les prochaines semaines.
Bien que le syndrome demeure assez rare, plusieurs cas ont été observés au CHU de Québec et à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Au CHU Sainte-Justine, 66 enfants ont été traités en lien avec le PIMS depuis mars 2020.
Une bonne proportion d’entre eux doivent être soignés aux soins intensifs avec de la médication pour soutenir leur système immunitaire et, parfois, de l’équipement pour les aider à respirer.
Faible mortalité, mais...
« Heureusement, on semble remarquer que la majorité des enfants qui sont traités de façon précoce s’en sortent bien, souligne le Dr Vincent. Et la mortalité est très faible, certaines études parlent d’à peine 2 %. »
Jusqu’à présent, les jeunes qui développent le PIMS et en guérissent ne semblent pas éprouver de séquelles subséquentes. Mais comme il s’agit d’une nouvelle maladie, peu d’informations ont été colligées à son sujet et l’on dispose de peu de recul.