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L'article provient de TVA Sports
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Auger-Aliassime freiné par Medvedev à Rotterdam

AFP
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2023-02-17T16:30:17Z
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Félix Auger-Aliassime devra encore patienter avant de savourer sa première victoire en carrière contre Daniil Medvedev.

Dans un match où il n’a jamais été vraiment dans le coup, Auger-Aliassime s’est incliné en deux manches de 6-2 et 6-4 devant Medvedev pour subir une quatrième défaite en autant de parties face au Russe depuis le début de sa carrière.

Auger-Aliassime ne s’est pas caché la tête dans le sable après le match.

«Ce fut une journée difficile et j’ai essayé certaines choses qui n’ont pas fonctionné, a-t-il résumé. Daniil a été nettement meilleur et il faut que je l’accepte.»

La huitième raquette mondiale nous avait dit qu’il voulait être plus agressif au filet, ce qu’il a fait avec succès au premier set, mais ça ne s’est pas reflété dans le score.

«C’était compliqué dans ma tête quelle stratégie je voulais adopter et la façon dont je voulais jouer les points, a-t-il raconté. C’était beaucoup plus simple dans sa tête que dans la mienne. Il était beaucoup plus tranquille avec ses choix.»

«J’ai tenté des choses différentes notamment en montant au filet plus souvent, mais ça ne m’a pas souri plus, de poursuivre le protégé de Frédéric Fontang et de Toni Nadal qui célébrait son 62e anniversaire, vendredi. Est-ce que ça m’a mélangé après quand je suis resté en fond de court pour échanger ? J’ai connu de meilleurs matchs dans le passé contre Medvedev, mais j’ai toujours des problèmes contre lui.»

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«Pas le service, le problème»

S’il convient qu’il aurait pu mieux servir, Auger-Aliassime estime que le match s’est joué ailleurs.

« Je peux m’en vouloir parfois de moins bien servir, mais le problème s’est passé dans les échanges après le service, a-t-il expliqué. J’ai perdu beaucoup trop d’échanges. »

Auger-Aliassime a conservé un pourcentage de réussite de 46 %sur sa première balle à la manche initiale et de 50 % pour l’ensemble du match, le même que lors de sa victoire, jeudi, face au Français Grégoire Barrère. Il a commis 20 erreurs non provoquées contrairement à cinq pour le Russe qui était fort heureux de sa prestation.

«Je m’attendais définitivement à un match plus difficile, a-t-il reconnu, mais j’ai beaucoup mieux joué qu’à mes deux premières parties. Après le premier bris, je savais que j’étais en contrôle du match et je voulais servir et retourner assez bien pour éviter de perdre le point en un seul coup. Je savais que j’avais le dessus dans les échanges.»

Medvedev estime que la qualité de son jeu explique en partie les erreurs d’Auger-Aliassime.

«Son service n’était pas incroyable au premier set. Il a beaucoup mieux fait au deuxième, mais j’ai mis de la pression constamment. J’ai su dès le départ que j’avais de la puissance sur mes coups. Mes passings n’étaient pas à point dernièrement, mais j’ai bien fait aujourd’hui [vendredi] et ça forçait Félix à hésiter s’il montait au filet ou non.»

Mince espoir

En retard d’un bris à 2-1 au second set, Auger-Aliassime a recollé le pointage en brisant le Russe pour la seule fois du match et connu son meilleur jeu au service de la rencontre pour prendre les devants 3-2.

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La foule s’est rangée dans le camp du Québécois quand il a connu ses meilleurs moments, mais Medvedev a réussi un deuxième bris au septième jeu pour faire 4-3 et les carottes étaient cuites pour FAA.

«Au deuxième set, je n’ai pas misé sur le service-volée et le score a été un peu plus accroché et j’ai eu une chance de rester dans le match, a-t-il souligné. Il faudra que je réfléchisse un peu et que je revoie le match pour voir ce qui n’a pas fonctionné et pour mieux faire la prochaine fois.»

Auger-Aliassime assure que sa fiche de 0-3 face à Medvedev n’a pas pesé dans la balance.

«Je n’ai pas ressenti de pression, mais simplement une motivation comme chaque fois que j’affronte un joueur que je n’ai jamais battu.»

Medvedev affrontera en demi-finale le Bulgare Grigor Dimitrov qui a sauvé deux balles de match pour obtenir son billet pour le carré d’as.

Suite à l’élimination d’Auger-Aliassime, les quatre premiers favoris ne seront pas des demi-finales, samedi.

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Un bon problème quand FAA enchaîne les parties

Contrairement aux professionnels dans les sports collectifs qui profitent d’une saison morte pour s’entraîner pour atteindre le sommet de leurs capacités physiques, les joueurs de tennis naviguent à travers un horaire très chargé où les arrêts sont pratiquement inexistants.

Quand un joueur enchaîne les victoires (16) et les matchs comme l’a fait Félix, en octobre dernier, dans sa course afin d’obtenir son billet pour la Super finale de l’ATP, la tâche du préparateur physique devient plus ardue.

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«C’est un bon problème quand Félix enchaîne les victoires et les parties comme il l’a fait l’automne dernier, parce qu’on veut qu’il se rende le plus loin possible, mais ça devient plus compliqué pour la préparation physique, a expliqué Nicolas Perrotte, qui besogne avec les plus jeunes pour Tennis Canada au Centre national à Montréal quand il ne parcourt pas la planète avec Félix.»

Absent lors des tournois de Florence, Antwerp et Bâle, où Auger-Aliassime a remporté la victoire, Perrotte avait toutefois préparé la table.

De retour à Indian Wells

«Félix a eu une bonne période d’entraînement après le US Open, et nous avons aussi passé du temps ensemble à Valence avant la première phase de la Coupe Davis, a-t-il raconté. Quand tu es dans une bonne condition physique, ça te permet d’enchaîner les parties. C’est dans ces moments-là que le travail en amont et au cours des années précédentes est payant.»

Présent aux Internationaux d’Australie en janvier et jusqu’à Rotterdam, Perrotte fera l’impasse sur la tournée au Moyen-Orient, mais il sera de retour pour Indian Wells et la saison sur terre battue.

«Ce n’est pas systématique que je sois présent, compte tenu de l’horaire des parties, mais il est essentiel que je voyage à certaines occasions afin qu’on puisse travailler ensemble sur une base régulière et qu’on affine les orientations avec son entraîneur [Frédéric Fontang]. Comme un petit bateau, on doit toujours naviguer, contrairement à un gros paquebot qui vit de l’inertie.»

Aux côtés d’Auger-Aliassime depuis 2015, Perrotte a pu voir de près l’évolution physique de son protégé.

«J’ai vécu toutes les étapes importantes de sa carrière. Je l’ai vu passer d’un adolescent à un bel athlète qui est professionnel dans sa préparation. À la base, Félix est doté d’une bonne génétique, mais il aime aussi l’entraînement. Il est conscient que le tennis ne suffit pas et il veut être un athlète complet.

«Il n’y a rien de marrant dans les séances intégrées [tennis et conditionnement], d’ajouter Perrotte, mais il met les efforts nécessaires.»

La COVID-19 a été bénéfique

La pause du circuit de l’ATP, au plus fort de la pandémie, est survenue à un très bon moment dans le développement physique de la huitième raquette mondiale.

«Parce qu’il n’y avait pas de tournois, on a pu faire un cycle de développement de force, a raconté Perrotte. Ça demande du temps et c’est compliqué pendant une saison complète. Ce fut un bon investissement et Félix a franchi une étape. L’arrêt est survenu à un bon moment», conclut-il.

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