Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Le Canada n’a toujours pas saisi les biens des oligarques

Le yacht Valerie est retenu par les autorités espagnoles au port de Barcelone depuis lundi. Il serait relié à Sergueï Tchemezov, un oligarque qui dirige le conglomérat Rostec et qui est un proche allié du président russe Vladimir Poutine.
Le yacht Valerie est retenu par les autorités espagnoles au port de Barcelone depuis lundi. Il serait relié à Sergueï Tchemezov, un oligarque qui dirige le conglomérat Rostec et qui est un proche allié du président russe Vladimir Poutine. Photo AFP
Partager

Jean-François Cloutier | Bureau d'enquête

2022-03-17T09:58:41Z
Partager

Les autorités canadiennes n’ont encore saisi aucun actif appartenant à des oligarques et proches du pouvoir russe, trois semaines après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

• À lire aussi: Zelensky appelle l'Allemagne à abattre le nouveau «mur» érigé en Europe

• À lire aussi: Sur la piste des oligarques russes

• À lire aussi: Les intérêts canadiens d’Abramovitch

• À lire aussi: Un mégayacht de l’oligarque russe Abramovitch arrivé dans une baie monténégrine

Le Canada a annoncé, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un train de sanctions économiques visant à punir des proches du président russe, Vladimir Poutine. 

Plus de 500 individus et entreprises russes sont visés par une loi qui les empêche de commercer avec le Canada.

« La GRC [Gendarmerie royale du Canada] n’a saisi aucun bien à ce jour », nous a indiqué la police fédérale en réponse à un courriel.

Plus tôt cette semaine, le ministère Affaires mondiales Canada nous avait renvoyé à la GRC à la suite de questions de notre Bureau d’enquête à ce sujet.

Écoutez Philippe-Vincent Foisy et Antoine Robitaille au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio:  

Publicité

De plus, il n’a pas été possible de savoir si des comptes bancaires appartenant à des intérêts russes ont été gelés au Canada depuis l’invasion. 

« La GRC est [...] en étroite communication avec les institutions financières à ce sujet, étant donné qu’une obligation de communication à la GRC leur est imposée », s’est limitée à nous dire la police fédérale.

L’Association des banquiers n’avait pas donné suite à un message sur cette question en fin de journée hier.

Rappelons qu’au moins un oligarque russe visé par des sanctions, Roman Abramovitch, a des intérêts au Canada dans une compagnie d’acier, Evraz.

Roman Abramovitch
Roman Abramovitch Photo AFP

Difficile d’appliquer la loi   

Selon D.T. Cochrane, économiste à l’organisme Canadiens pour une fiscalité équitable, il est loin d’être acquis qu’Ottawa sera en mesure de faire appliquer sa loi.

« Ça va être extrêmement difficile », dit-il, critiquant notamment le manque de transparence des registres d’entreprises canadiens.

« Les mesures spécifiquement imposées par le Canada ne vont pas faire très mal à la Russie », affirme, de son côté, le professeur au Département des sciences économiques de l’UQAM Florian Mayneris. 

Selon lui, cela s’explique par les faibles relations économiques entre les deux pays.

Il se refuse toutefois à parler d’une opération de relations publiques du fédéral.

Écoutez l’entrevue de Richard Martineau avec Jean-François Cloutier, journaliste au Bureau d’enquête de Québecor sur QUB radio : 

Initiative des États-Unis   

Le gouvernement américain a annoncé hier qu’il a mis sur pied une équipe multilatérale, incluant le Canada, affectée à l’identification des actifs d’oligarques. 

« De l’information fournie par les autorités américaines à des partenaires étrangers a permis l’immobilisation de nombreux bateaux », souligne un communiqué.

Publicité
Publicité