Enquête publique sur les décès en CHSLD: aucun rapport d’inspection n’a été détruit, affirme Québec
Vincent Larin | Agence QMI
Contrairement à ce que prétend l’opposition, aucun rapport d’inspection de CHSLD n’a été détruit durant la première vague de la COVID-19, affirme le gouvernement Legault.
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Le cabinet de la ministre des Aînés, Marguerite Blais, a tenu à apporter cette précision après le passage, plus tôt cette semaine, de la sous-ministre adjointe aux Aînés, Natalie Rosebush, aux audiences de l’enquête publique sur les décès en CHSLD durant la première vague.
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Pressée par la coroner Géhane Kamel de fournir les rapports d’inspections effectuées par les établissements après la découverte du drame au CHSLD Herron, la sous-ministre a alors affirmé que leurs résultats avaient plutôt transmis de façon verbale.
«Aucun rapport n’a été détruit», a toutefois indiqué la porte-parole de la ministre Marguerite Blais, Lyann St-Hilaire, vendredi.
Rappelons qu’après la découverte de la tragédie au CHSLD Herron, où des dizaines d’aînés sont morts, faute de soins et de personnel pour s’occuper d’eux, le premier ministre, François Legault, avait demandé que les 2600 milieux de vie pour aînés soient visités le plus rapidement possible.
Ainsi, 11 512 visites ont été effectuées, détaille Lyann St-Hilaire. Certains CHSLD ont même été inspectés plus d’une fois «justement pour nous assurer que les correctifs étaient bien appliqués», ajoute-t-elle.
Mais «notre priorité à ce moment-là, ce n’était pas de rédiger des rapports d’inspection», précise la porte-parole.
Plutôt, ces visites visaient à assurer «que le personnel n’avait pas déserté», «que malgré l’absence de travailleurs et de préposés, nos aînés recevaient les soins et les services nécessaires» et que les protocoles de prévention et de contrôle des infections étaient appliqués, a expliqué Lyann St-Hilaire.
Dans ce contexte, les inspecteurs faisaient donc des constats qu’ils acheminaient directement et en temps réel au ministère et à la Santé publique.
Le gouvernement s’engage tout de même à fournir toute la documentation qu’il détient au sujet des CHSLD Herron, Des Moulins, René-Lévesque, Laflèche, Yvon Brunet et Ste-Dorothée, des établissements ciblés par l’enquête publique de la coroner Géhane Kamel.
Malgré tout, le Parti libéral du Québec a encore appelé vendredi à la tenue d’une «réelle enquête publique».
«Les Québécois et les Québécoises méritent mieux que le triste spectacle auquel nous avons assisté cette semaine, a indiqué sa cheffe, Dominique Anglade, par voie de communiqué. À entendre les représentants de la CAQ, rien n’est de leur faute. C’est tout simplement scandaleux!»