EN IMAGES | Horreur dans un hôpital de Gaza bombardé
On s’accuse mutuellement d’être à l’origine de l’explosion qui aurait fait des centaines de victimes
Olivier Faucher
Le tir meurtrier sur un hôpital de la bande de Gaza qui aurait fait plusieurs centaines de morts a donné lieu à des scènes innommables qui pourraient faire basculer l’opinion publique internationale sur le conflit, selon un expert.
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L’explosion est survenue ce mardi alors qu’il faisait noir à l’hôpital Al-Ahli Arabi, où en plus des nombreux blessés par les frappes des derniers jours, plusieurs personnes déplacées s’étaient réfugiées.
Le bilan du ministère de la Santé palestinien faisait état mardi de « centaines » de morts.
Interviewé par le New York Times, le directeur de l’hôpital Muhammad Abu Salima a indiqué qu’il était à ce moment difficile de dresser un bilan des vies perdues, mais qu’il y avait selon lui « au moins 500 morts ou blessés ».
Israël nie être responsable
Israël, qui bombarde sans relâche la bande de Gaza depuis plus d’une semaine à la suite de l’attaque du Hamas du 7 octobre sur son sol, a nié être derrière le tir sur l’hôpital. Il a plutôt accusé le Hamas d’en être à l’origine avec un « tir de roquette », selon un communiqué de l’armée israélienne.
« Que le monde entier le sache : les terroristes barbares à Gaza sont ceux qui ont attaqué l’hôpital à Gaza et pas l’armée israélienne », a martelé le premier ministre de l’État hébreu, Benyamin Nétanyahou.
Dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes ont déjà fait plus de 3000 morts, en majorité des civils, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales.
Le Hamas a de son côté attribué le bombardement à Israël, dénonçant un « crime de guerre de l’occupation ».
Le bombardement de l’hôpital, s’il est israélien, serait de loin la frappe aérienne la plus meurtrière par ce pays des cinq guerres menées depuis 2008 contre le Hamas.
Il est survenu la veille de la visite du président américain Joe Biden en Israël. Sans se prononcer sur l’origine du tir, M. Biden a fait part de ses « profondes condoléances pour les vies innocentes perdues ».
« C’est horrible. C’est inacceptable », a de son côté condamné le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, dénonçant une attaque qui n’est « pas légale ».
Les États-Unis analysaient mardi soir des éléments de renseignement fournis par Israël à propos de la frappe sur l’hôpital, selon CNN, citant une source israélienne. Un porte-parole de l’armée israélienne avait indiqué un peu plus tôt que celle-ci partagerait potentiellement des informations au reste du monde afin de prouver qu’elle ne serait pas responsable de du bombardement.
Un tournant ?
Selon Pierre Pahlavi, membre de l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la Chaire Raoul-Dandurand, cet événement pourrait changer la donne quant à la perception du conflit dans le monde.
« Ce genre de drame, ça peut constituer un virement de l’opinion publique, de la perception et du soutien, fait-il valoir. Un hôpital, on touche aux populations les plus vulnérables. »
Rachad Antonius, professeur de sociologie à l’Université du Québec à Montréal, ne croit toutefois pas que cet événement, aussi horrible soit-il, changera la position des pays occidentaux.
« Israël a déjà bombardé des cliniques, des civils [à Gaza] et a expulsé les trois quarts de la population palestinienne de leur maison dans une guerre précédente » et a continué de recevoir l’appui ce ces états ayant un penchant « très profond » en sa faveur, souligne-t-il.
– Avec l’AFP
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